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Commentaire Littéraire : Horace Acte Ii Scène 3, Corneille 1640.

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e », « j’accepte », « je combattrai » à de nombreuses reprises. L’omniprésence du « je » renforce la tonalité lyrique du passage.

De plus, à sa lecture seule, le discours peut prendre des formes de monologue, or le passage où s’exprime Horace est en réalité une tirade, le personnage répond et défend une position. L’emploi des pronoms personnels « vous » v 1-2-20 et « notre » « nous » v 7-12 révèle que le personnage n’est pas seul sur scène. Là, entre en scène la situation de double énonciation présente au théâtre, le « vous » est plutôt ambigu, s’agit-il d’un vous qui s’adresse à un personnage ou aux spectateurs. L’implication d’un autre personnage est donc visible à travers l’emploi de la première et seconde personne du pluriel.

Par ailleurs, l’intégration au v7 « Notre malheur est grand, il est au plus haut point » du « notre » illustre la présence d’une tierce personne, sans doute celui qui est à la fois membre de sa famille et l’ennemi : Curiace. D’autre part, l’heure semble grave, cet effet est accentué avec l’emploi des adjectifs superlatifs « grand » et « haut ». D’autre part, les sons utilisés participent au ton solennel du discours, au fait qu’il se passe quelque chose comme si le te deum allait résonner, l’usage du phonème «oin » aux vers 7-8 et « oie » aux vers 9-10 renforce le caractère tragique du discours. Il faut également relever qu’Horace est un personnage de haut rang, un chevalier romain, le lexique en vers du personnage est d’ailleurs plutôt élevé et s’illustre notamment par l’utilisation de la périphrase « Ce droit saint et sacré » pour exprimer l’honneur. Le personnage s’exprime avec éloquence.

De surcroît, ce discours peut être qualifié de délibératif dans la mesure où la parole d’Horace défend et argumente un point de vue sur la guerre qu’il mène. L’emploi des vers : « Contre qui que ce soit que mon pays m’emploie, / J’accepte aveuglément cette gloire avec joie », rend compte de la détermination d’Horace et de son but. Le personnage veut donc imposer son opinion à travers ce discours. Il veut imposer sa vision des choses à son ennemi, mais aussi au reste du monde : visible dans l’emploi d’un « vous » plutôt ambigu.

Il s’agit dans la deuxième partie d’éclairer les valeurs, les objectifs, la mission que défend Horace.

Dans son discours, le personnage met en avant ses propres valeurs v 3-4 : « La solide vertu dont je fais vanité/ N’admet point de faiblesse avec sa fermeté ; ». Le personnage se présente donc lui-même comme un héros courageux et vaillant. Ce sont donc les valeurs du héros qui sont mises en avant ici. Horace réalise un véritable éloge de lui-même.

La question de l’honneur est ici rappelé à deux reprises v 5 « Et c’est mal de l’honneur entrer dans la carrière » et v 15 « ce droit saint et sacré » qui renvoi implicitement à l’honneur de défendre Rome. Le personnage fait donc appel à des valeurs nobles pour appuyer son discours. Le personnage se présente comme étant ce héros aux valeurs nobles.

En outre, l’isotopie de la fermeté du héros est perceptible tout au long du passage. Puisque devant rien il n’abandonnera son devoir : défendre Rome envers et contre tout : v 15 « Ce droit saint et sacré rompt tout autre lien », et v 8 « Je l’envisage entier, mais je n’en frémis point », et v 16 « Rome a choisi mon bras, je n’examine rien ». Rien n’empêchera l’honneur du héros de défendre Rome. Les sentiments du personnage et les liens familiaux de ce dernier sont mis derrière lui : « Doit étouffer en nous tous autres sentiments ». L’abandon des sentiments est mis en avant tout au long du passage, Horace y revient de nombreuses fois : v 18 « Que j’épousai la sœur, je combattrai le frère ». C’est donc en quelque sorte la psychologie du personnage qui se dessine lors de son discours, un personnage noble, qui ne recule devant rien et qui est prêt à de nombreux sacrifices pour sauver et défendre la cité de Rome en danger. Horace ressemble en bien des traits à un véritable chevalier héroïque. Il en ressort un discours à tonalité épique car le personnage réalise un véritable louange de ses valeurs et actions guerrières : l’honneur, le courage, la fierté et le patriotisme.

L’emploi des verbes d’action « je fais », j’accepte », « je combattrai » témoignent de l’engagement d’Horace pour la cité de Rome, c’est un véritable « serment » qui est fait à la cité de Rome, un pacte inaliénable. Il est d’ailleurs fait allusion à Rome plusieurs fois dans son discours : v 9 « mon pays » v 1 « si vous n’êtes Romain soyez dignes de l’être », v 16 « Rome ». Ces éléments révèlent l’amour d’Horace pour Rome, son patriotisme. Ces éléments manifestent le rôle prédominant de Rome pour le personnage.

Pour autant, le personnage ne semble pas accablé de la situation à laquelle il doit faire face, il n’est pas dépité par les sacrifices qu’il doit réaliser (probablement sur le point de tuer le mari de sa sœur), le personnage est « habité » par l’honneur, la joie qu’il a de servir son pays. Le rythme du discours et plus particulièrement la prosodie révèle que le personnage est habité par l’honneur et la joie de servir sa patrie. L’assonance en « i » visible aux vers v 8-9 : « Je l’envisage entier, mais je n’en frémis point ; /Contre qui que ce soit que mon pays m’emploie, » rend compte d’une certaine v 10 « joie », v 17 d’« allégresse » du personnage à défendre sa patrie. C’est donc un véritable serment de patriotisme envers Rome qu’illustre le discours d’Horace. Un personnage qui se présente en véritable héros, n’ayant peur de rien, que rien ne peut accabler : un modèle de force et d’honneur.

Il s’agit maintenant d’étudier les visées de ce discours. Face à une situation complexe Horace doit faire face à son ennemi. Prendre de la hauteur, justifier de sa supériorité. Il doit impressionner, d’où un éloge de lui-même et la détermination à persuader son destinataire.

D’abord, le discours d’Horace semble renseigner sur les actions futures et le portrait psychologique du personnage, en effet, personnage déterminé, Horace est prêt à se battre coute que coute ; Ce discours peut donc renseigner le lecteur/spectateur qu’il va bientôt se passe quelque chose. La tonalité solennelle du discours et les valeurs qu’il exalte prépare donc le spectateur à une action future, action plutôt dangereuse. Une situation du danger qui s’illustre dans la tonalité du discours même avec la récurrence des phonèmes « oin » et « oie » aux vers 6 à 10.

Par ailleurs, il en découle un certain divertissement du spectateur qui tenu en haleine, retient son souffle. Face à la beauté du héros et aux valeurs qu’il

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