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Commentaire sur marrou

Commentaire de texte : Commentaire sur marrou. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  30 Octobre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 148 Mots (9 Pages)  •  815 Vues

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Marrou, De la connaissance historique -, p. 128-129 & p. 221-222

« De la connaissance historique » est un ouvrage d’épistémologie, écrit par Henri-Irénée Marrou et publié en 1954 en France. Plusieurs éditions et traductions existent. Parmi elles on compte par exemple : Henri-Irénée Marrou, De la connaissance historique, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 1975 ; Antoine Guillaumont, « Henri Irénée Marrou. De la connaissance historique », Revue de l'histoire des religions, vol. 149, no 1, 1956 ; Henri Guitton, « Marrou (H.I.) - De la Connaissance historique. », Revue économique, vol. 6, no 5, 1955 ; G. Lefebvre, « Review of De la connaissance historique », Revue Historique, 1957.

Né en 1904 à Marseille, Henri-Irénée Marrou était un historien, épigraphiste, archéologue, philosophe et musicologue, spécialiste du christianisme primitif et de philosophie de l'histoire. Henri-Irénée Marrou a étudié à l’École normale supérieure de Paris, il obtient l’agrégation d’histoire en 1929. Par la suite, il est élève à l’École française de Rome. À la suite de ses études, Henri-Irénée Marrou est professeur dans différentes universités : à Caen, à Montpellier, à Lyon et enfin à Paris, où, en 1946, il est élu à la Sorbonne à la chaire d’histoire des origines chrétiennes. Henri-Irénée Marrou est également un historien engagé qui, pendant la Seconde Guerre Mondiale, était membre de la Résistance, il dénonce la torture en Algérie dans un article publié par Le Monde le 5 avril 1956. Il adhère à Vatican II qui, lutte contre les intégristes, et contre les progressistes, sous l’influence du marxisme. Il prend étudie avec distance les événements de mai 1968. Henri-Irénée Marrou critique les conceptions de l’école méthodique.

« De la connaissance historique » n’est pas un ouvrage historique, mais plutôt philosophique. Henri-Irénée Marrou commence par une introduction dans laquelle il livre une critique philosophique de l’histoire. Dans un premier chapitre, il définit le mot « histoire ». Ensuite, dans le second chapitre, Marrou insiste sur le rôle de l’historien dans l’élaboration de la connaissance historique, et s’interroge sur l’objectivité. Dans un troisième chapitre, l’auteur affirme que l’histoire se fait grâce à des documents. Dans le chapitre quatre, Marrou évoque la limite de se tromper. Ensuite, Marrou revient sur l’usage du concept, l’instrument qui permet d’élaborer une réponse à la question. Le chapitre d’après est dédié à l’objectif de la connaissance historique. Dans le huitième chapitre , Marrou aborde l’historien et sa personnalité. Dans le neuvième chapitre, Marrou dénonce l’objectivité qui, pour lui, constitue un mythe. Dans le dernier chapitre, Marrou se demande à quoi sert l’histoire. L’extrait étudié aborde l’acte de foi et la vérité historique.

Cet ouvrage est un ouvrage majeur de l’historiographie française qui permet de faire comprendre le pourquoi et le comment des études historiques. Tout d’abord, nous verrons que la connaissance historique naît d’un acte de foi. Ensuite, nous verrons que la vérité historique est subjective. Pour écrire son oeuvre, Henri-Irénée Marrou s’est, surtout, inspiré des travaux de Wilhelm Dilthey, Lucien Febvre et Marc Bloch

« Nous touchons ici à l'essence même de la connaissance historique : quand elle porte à plein sur son objet, c'est-à-dire sur toute la richesse de la nature humaine, elle n'est pas susceptible de cette accumulation de probabilités qui, théoriquement, pourrait conduire à une quasi-certitude; elle repose en définitive sur un acte de foi : nous connaissons du passé ce que nous croyons vrai de ce que nous avons compris de ce que les documents en ont conservé. »

À travers cet extrait, nous voyons que la connaissance historique repose sur l’acte de foi, c’est-à-dire des croyances. Ainsi, la croyance implique toujours un doute. D’après Henri-Irénée Marrou, les historiens doivent croire malgré l’incertitude du passé. L’argumentation de l’auteur a recours au bon sens. En effet, nous croyons tous vrai ce que nous comprenons de l’histoire. Cette idée s’appuie sur une norme collective partagée unanimement. L’auteur utilise la source primaire du témoignage pour affirmer sa thèse que l’histoire repose sur un acte de foi.

« Il n'y a pas lieu de s'en scandaliser : c'est encore un fait et notre philosophie critique n'a qu'à le reconnaître (le philosophe recherche la nature des choses et, l'ayant trouvée, s'en réjouit, laetatur inventor, car l'être est toujours, en tant qu'il est, supérieur au non-être : le contact avec le réel, si rugueux qu'il soit, vaut mieux que de caresser une chimère. »

L’auteur rassure les historiens sur l’incertitude de l’histoire, car, selon lui, il vaut mieux avoir une source faussée qu’aucune source. Bien que fausse, cette source permet de faire avancer l’histoire de bien des façons. Dans ce passage, Marrou utilise un argument qui a recours à une analogie entre l’histoire et la philosophie. En philosophie, comme en histoire, chaque source compte, tant qu’elle existe, elle fait progresser la connaissance. L’auteur utilise des sources primaires, c’est à dire, des oeuvres d’auteurs philosophique, tel que Wilhelm Dilthey par exemple.

« Constater que la connaissance historique est issue d'un acte de foi (car «faire confiance» et «avoir la foi», c'est tout un, comme le montrent bien le grec et le latin, pisteuô, credo) n'est pas pour autant nier sa vérité, nier qu'elle puisse être susceptible de vérité. Encore une fois, prenons garde de ne pas confondre rigueur et roideur d'esprit : c'est une fausse rigueur que de réduire le rationnel à l'apodictique, que de restreindre la possession de la vérité aux seules conquêtes de la déduction more geometrico et de la vérification expérimentale des hypothèses de l'induction; recherche pusillanime de la sécurité : de peur de se tromper, on réduit la raison à l'impuissance. De fait, une philosophie authentique, soucieuse de ne rien laisser échapper, sera la première à constater le rôle, légitime, nécessaire, que joue dans la vie de l'homme la connaissance par la foi : je suis frappé d'entendre; à quinze siècles de distance, la voix de Karl Jaspers, faire écho à la réflexion si juste de saint Augustin qui, ayant nettement dégagé le rôle de la foi en histoire, montre qu'elle réapparaît dans bien d'autres domaines de la connaissance, si bien que si on refusait d'y faire appel, l'action, la vie même seraient rendues impossibles, omnino in hac vita nihil ageremus. Et il est bien vrai que l'homme, et le philosophe lui-même, si rationnel qu'il soit et qu'il se veuille, ne cesse d'avoir recours à la foi et cela aussi bien dans le comportement le plus banal de la vie quotidienne que dans l'exercice le plus rigoureux de la pensée pure »

Dans cet extrait, Marrou révèle que faire preuve d’acte de foi, c’est accepter qu’elle puisse ne pas être vérité absolue. Ainsi, l’auteur affirme qu’il ne faut pas faire preuve d’inflexibilité et se laisser une marge d’erreur pour permettre à l’histoire de progresser. Pour Marrou, faire preuve d’acte de foi est complètement humain et ceux, dans n’importe quel domaine. Dans cet extrait, Marrou livre un argument analogique qui met en relation l’histoire et la philosophie. Marrou affirme que faire acte de croyance permet de se rapprocher au plus de la vérité et d’être sur de ne laisser passer aucun élément. Le deuxième argument que Marrou avance est un argument d’autorité qui fait référence au célèbre Saint Augustin, un philosophe et théologien chrétien romain à travers la voix de Karl Jaspers, un psychiatre et philosophe germano-suisse représentatif de l'existentialisme. Saint Augustin a affirmé que la foi est tellement importante qu’elle permet, finalement, de vivre. Marrou se base sur cet état d’esprit pour affirmer sa thèse que faire preuve d’acte de foi permet d’accéder à l’histoire. Marrou a recours à une source secondaire en utilisant l’oeuvre de Karl Jasper qui, reprend les pensées de Saint Augustin

« La solution du problème de la vérité historique doit être formulée à la lumière de tout ce que nous a fait découvrir notre analyse critique : ni objectivisme pur, ni subjectivisme radical; l'histoire est à la fois saisie de l'objet et aventure spirituelle du sujet connaissant;

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