Conscience/Inconscient/Liberté
Cours : Conscience/Inconscient/Liberté. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar amina Z • 21 Juin 2025 • Cours • 958 Mots (4 Pages) • 22 Vues
Conscience/Inconscient/Liberté
Conclusion
Un problème de responsabilité
On l'a vu, de nombreux éléments tendent à montrer que l'image harmonieuse que nous nous faisons de nous-mêmes (image découlant d’un réalisme naïf) est largement mise en péril par la réalité de phénomènes de contraintes variés (déterminismes cérébraux, pressions normatives du groupe, soumission à l'autorité, etc).
De fait, la question de la liberté doit être retravaillée à la lumière des dernières avancées en neurosciences et en psychologie des croyances. L'idée selon laquelle nous serions parfaitement responsables de nos actes, car libres absolument d'agir ou de ne pas agir, est largement battue en brèche aujourd'hui.
Pour ne donner que deux exemples :
- on sait désormais que l'ocytocine est un neuropeptide produit par l'hypothalamus et sécrété par l'hypophyse, qui joue un rôle prépondérant dans l'intégration sociale humaine, ainsi que dans les comportements agressifs, déviants et antisociaux. Ainsi, l'incapacité d'empathie naturelle (affective ou émotionnelle) dont font preuve les psychopathes (comme les pervers narcissiques, les sociopathes, les asociaux, les dyssociaux ou les triadiques) est dû à un blocage au niveau cérébral des récepteurs d'ocytocine, ce blocage étant dû, entre autres, à l'allèle A d'un marqueur ADN (rs53576) du gène OXTR situé sur le chromosome 3 (qui est un marqueur capital pour l'empathoception (aptitude à ressentir de l'empathie affective).
- Autre exemple : le glutamate est le neurotransmetteur excitateur le plus abondant libéré par les cellules nerveuses dans notre cerveau. Il joue un rôle majeur dans l'apprentissage et la mémoire. Pour activer le système analytique, ce glutamate doit être présent dans la bonne concentration aux bons endroits au bon moment. Trop de glutamate est associé à des maladies telles que la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer et la maladie de Huntington. Trop peu de glutamate au contraire freine l’activité intellectuelle et la capacité de synthèse.
Si ma structure cérébrale elle-même me détermine à agir de telle ou telle manière, suis-je encore responsable des actes que je commets ? Quelle marge de contrôle me reste-t-il par rapport à une structure cérébrale innée dont l'activité invisible s'impose à ma conscience ? Si j’ai moins de compétences intellectuelles que mon voisin, est-ce de ma faute ou de la faute de mon taux de glutamate ?
Le dualisme confronté à la réalité physique
Bien sûr, je peux toujours tenter de préserver une forme de liberté absolue en faisant appel au concept d'âme (ou d'esprit) en supposant que celle-ci, parce quelle échapperait par nature aux déterminismes physiques du corps, me permettrait de prétendre à une forme d'immortalité et d'immatérialité.
Mais ce dualisme séparant l’âme ou l’esprit de son substrat matériel est confronté à deux types de difficultés :
- La première avait déjà été reconnue par Descartes lui-même : il s’agit du mystère de l’interaction entre l’esprit, entité immatérielle, et la matière. Pour Descartes, il est indispensable de comprendre comment l’esprit « pilote » le corps ; il reconnaît que si deux entités sont de nature parfaitement hétérogènes, on ne peut concevoir qu’elles puissent interagir. Pour lui, c’était la glande pinéale (l’épiphyse) qui constituait le lieu de cette interaction mystérieuse. Ce grand philosophe n’a néanmoins proposé aucune ébauche de théorie permettant de conceptualiser cette interaction. Aujourd'hui, en biologie, le concept d'âme a été totalement abandonné, car il ne correspond à aucune réalité observable.
- La seconde difficulté provient du principe, universellement accepté dans les sciences, que tout phénomène physique a une cause physique. Lorsqu’on soutient que les effets physiques sont toujours causalement déterminés par des causes physiques, on admet que le monde physique est causalement clos, c’est-à-dire qu’aucune entité non physique ne peut exercer un rôle causal authentique. Ainsi lorsqu’on imagine que la volonté de lever le bras, en tant qu’expression d’un acte conscient non réductible à l’activité matérielle du cerveau, conduit à l’acte moteur de lever le bras, il convient de garder à l’esprit que sous le terme « volonté », il y a une réalité matérielle première : l’activité neuronale dans le cas présent.
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