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Céline

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u lecteur un complice, Céline use de l'ironie et de l'absurdité. En effet, il n'hésite pas à comparer la guerre avec les jeux de hasard et de divertissement comme l'évoquent le « tirage au sort », « « la chasse à courre », qui est un luxe pour une classe sociale élevée, et les « fiançailles » aux lignes 5 et 4. La guerre devient ainsi une bagatelle parmi d'autres. De plus, il montre bien l'absurdité de certaines situations comme le fait de « se tirer dessus sans se voir » ( l.1), la danse macabre et ridicule des deux cadavres qui s'embrassent alors que l'un d'eux a perdu sa tête (l.75). L'ironie est aussi au service de la critique virulente, comme en témoigne l'utilisation de l'antiphrase (l.5), « les gens sérieux », c'est-à-dire ceux qui font la guerre ou bien qui la prêchent.

Céline s'attaque aussi à une des plus grandes valeurs associées à la guerre : l'héroïsme. Pour l'auteur cette valeur ne peut pas être tenue pour noble car la guerre est la pire chose dont les hommes sont capables. Les conséquences sur les hommes sont en effet désastreuses. Le colonel, qui représente l'armée, est un faux héros, qui sous les balles se comporte comme le dernier des hommes. Alors qu'on lui annonce la mort du maréchal Braousse, il se montre parfaitement indifférent. Il suffit pour s'en convaincre de remarquer les répliques de ce dernier lors de l'échange avec le messager. Le colonel ne fait que répéter « et alors ? » et ne s'enquiert à la fin que du pain dont était chargé le malheureux Barousse. La nourriture devient plus importante que la vie des hommes. Même si l'on peut comprendre qu'il faille s'occuper sur le champ de bataille des soldats vivants, l'absence totale de compassion, soulignée ici par Céline, montre que l'auteur est révolté par ce comportement, et comme pour s'en venger, il élimine le colonel par un obus radicalement « bien placé ». Bardamu lui-même, représente l'ensemble des hommes affectés par la guerre. Il a peur et devient lâche, comme le montre sa nette préférence pour la prison. Il est prêt à trahir son camp (voler de la nourriture, par exemple) pour se faire emprisonner. La dénonciation de la guerre devient flagrante quand le personnage évoque la prison en des termes mélioratifs, « une toute prête , au soleil, au chaud », « une prison pépère ». Le déshonneur est préférable à la mort. De même, Bardamu se montre égoïste quand il évoque la guerre comme moyen de se débarrasser des personnes gênantes. « Chacun sa guerre » est une expression individualiste qui souligne bien la détresse des hommes, qui ne pensent qu'à « sauver leur peau », au détriment des autres.

Pour finir, la révolte de l'auteur transparaît dans le langage familier, voire ordurier, comme en témoignent les insultes proférées, ou les expressions populaires. La guerre est désignée par une injure « la vache », l.9, le colonel est rabaissé à son état animal, « la carne », l. 15, et son rôle est ridiculisé par l'appellation « mariole », l.14. Le but est double : choquer, provoquer le lecteur, et bien sûr rabaisser une pratique qui pendant longtemps était considérée comme un art que l'on enseignait. L'héroïsme, le patriotisme, la bravoure disparaissent, et ne sont plus que des vieux thèmes littéraires au services des récits épiques. La réalité de la guerre est autre nous dit l'auteur qui, comme son personnage, a perdu ses illusions sur le monde

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