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Dyonisiana

Note de Recherches : Dyonisiana. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
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e et constituée d’une succession de normes précises. Elle contient des canons des conciles d’Antioche et de Laodicée, parallèles à ceux d’Elvire, traitant des ordinations, de la discipline du clergé, des peines, de la liturgie, du calendier, du mariage, des conciles provinciaux (canon 37 : deux fois par an). En Orient, ils seront reçus par le Concile in Trullo de 691, avec des manipulations. En Occident, Denys le Petit reprendra les 50 premiers canons malgré le Decretum Gelasianum, un texte de 520 qui les déclare apocryphes.

- les Constitutiones apostolicae, vaste collection canonico-liturgique de 8 livres écrites en langue grecque à la fin du IVème siècle, peut-être par un Julien, auteur arien. Elle contient une forme modifiée de la Didachè, la Didascalie des Apôtres, la Tradition Apostolique, les 85 Canons apostoliques.

Après la chute de l’Empire romain d’Occident, Rome va vivre une intense activité canonique que Gabriel Le Bras a appelé la « renaissance gélasienne » (du nom du pape Gélase 492-496, qui en a été l’artisan principal).

Les Vème et VIème siècles virent les compilations majeures des codes séculiers : le Code Théodosien de 438, et Justinien de 529-534 respectively), la Lex Romana Visigothorum, Breviarium Alarici de 506, la Lex Romana Burgundionum et la Lex Salica.

Faces aux définitions christologiques et aux querelles théologiques de l’Orient, il convenait que la chancellerie romaine recense les textes pour déterminer sa réponse. Mais la volonté pontificale fut-elle nécessairement à l’origine de la recherche des textes et de leur mise en ordre ? Il reste que des compilateurs ont effectué cette tâche. Les normes des différentes régions de l’Empire avaient été rassemblées dans des collections particulières. L’activité pontificale grandissante elle-même exigeait d’être répertoriée. Ainsi, l’universalité et la romanité des textes se devaient de se rencontrer pour établir les normes valides dans toute l’Église.

Afin de connaître la Collectio Dionysiana, il convient de traiter dans un premier chapitre l’apparition des collections canoniques lors des réformes successives, puis dans un second chapitre l’évolution des collections, dont particulièrement la dionysienne.

Chapitre I : L’apparition des collections canoniques jusqu’à la réforme carolingienne.

§1. Les collections canoniques des Vème et VIème siècles.

Mais avant de traiter de la Collectio Dionysiana, il convient d’évoquer quelques collections précédentes :

A. Les Statuta Ecclesiae Antiqua du Vème siècle, entre 442 et 506 en Gaule, en trois parties :

1- les qualifications d’un évêque et la profession de foi, tiré du De ecclesiasticis dogmatibus de saint Génade de Marseille (476-485),

2- 89 canons disciplinaires selon la Didascalie et les Constitutions Apostoliques,

3- un rituel d’ordination inspiré de la Tradition Apostolique d’Hyppolyte.

B. Traductions des conciles grecs :

1- La Vetus Romana (Versio Antiqua Romana ) fin IVème, début Vème siècle : canons numérotés en continu des conciles de Nicée et de Sardique (343). Un canon attribué à Nicée, mais venant de Sardique, sera utilisé en 418 pour justifier de la recevabilité de recours à Rome d’un prêtre africain. Excommunié par le concile de Carthage, Apiarius de Sique en Mauritanie fut ainsi acquitté par le pape Zosime (417-418) puis en 422 par Célestin Ier (422-432) avant d’être définitivement excommunié. En mai 419, le concile de Carthage exposa une brève collection de 40 (33) canons connus sous le nom de Codex Apiarii Causae ou Canones in Apiarii Causa, contenant le concile de Nicée dans une version africaine, des justifications de l’absence de recours des décisions africaines mais surtout d’un collection des actes des conciles africains de 393 à 418 (345-414) qui seront repris par la collection Hispana. Ce Codex canonum Ecclesiae africanae reproduit les canons contre le pélagianisme et le donatisme, et des lettres de papes et d’évêques.

2- La Versio Isidoriana ou Hispana, traduction probablement romaine de 419-451, intitulée ainsi car contenue dans les futurs collections Isidoriana et Hispania. Elle contient les canons des conciles de Nicée, d’Ancyre, de Néocésarée, Gangres, Antioche, Laodicée et les canons du concile d’Afrique de 419 dans une numérotation continue. L’erreur de la Vetus Romana sur le canon attribué à Nicée est reproduite.

3- La Versio Italia dite Prisca, composée entre 496 et 514, contenant les canons des conciles de Nicée, Sardique, Ancyre, Néocésarée, Gangres, Antioche, Constantinople, Chalcédoine et de conciles africains. Le protestant Justel (1580-1649), la publia. Ce théologien s’était d’ailleurs surnommé Prisca en référence à l’évocation péjorative de Denys le Petit vis-à-vis des traductions antérieures à son travail : « imperitiam priscae translationis ».

§2. Les Collections italiennes :

Du règne de Gélase Ier à Hormisdas (514-523), on retient trois collections italiennes :

A. La Collectio Frisingensis, collection dite de Freising (du nom de la ville allemande où est conservé un unique manuscrit), composée en Italie selon la méthode chronologique, elle associe les décrétales et les conciles. Rédigée à la fin du règne de Gélase vers 495, elle contient :

- les lettres décrétales du temps des papes Damase Ier (366-384) à Gélase Ier,

- les textes des conciles orientaux (sauf Chalcédoine de 451),

- les textes des conciles africains avant 418.

- les documents se référant au schisme d’Acace de Constantinople (484).

B. La Collectio Quesnelliana, du nom de son éditeur, un érudit français, Pascasio Quesnell (†1719) qui l’intitula le Codex ecclesiae Romanae. Elle est aussi appelée la Isidoriana-Gallica de par son usage en Gaulle mais elle a été rédigée probablement à Rome vers 494 par un auteur anonyme. Elle contient :

- les textes des conciles orientaux,

- les textes des conciles africains incluant le Breviarium Hipponense,

canons 1-33 du concile de Carthage du 25 mai 419, canons 34-127 tirés des conciles africains de 397 à 418.

- des décrétales,

- des lettres de Saint Léon Ier le Grand (390-461),

- divers passages d’écrits théologiques non strictement canonique sur le pélagianisme, le monophysisme, le schisme d’Acace.

Mais c’est la Collectio Dionysiana qui constitue la collection majeure qui restera une référence jusqu’au XIème siècle.

C. La Collectio Dionysiana

1) L’auteur, Denys le Petit.

La collection Dionysiana doit son nom à Denys le petit (Dyonisius Exiguus). Son ami Cassiodore est né en Calabre en 485, fonctionnaire des rois goths jusqu’à la préfecture du prétoire, fondateur du monastère de Vivarium où il se retirera jusqu’à sa mort vers 580. Dans ses Institutiones, il évoque la personne de Denis, scythe de naissance sed moribus omnino romanus, qui connaissait aussi bien le grec que le latin. Cassiodore expose ses qualités intellectuelles et loue son œuvre de compilateur de textes quos hodie usu celeberrimo Ecclesia romana complectitur, et de nombreuses traductions.

Pour les uns, Denis fut élevé par des moines goths et arriva à Rome après la mort de Gélase en 496, après avoir séjourné plusieurs années à Constantinople. Le Père Peitz considère qu’il a été appelé à Rome pour mettre de l’ordre dans les archives pontificales et constituer des collections de textes incontestables en Orient comme en Occident. Accueilli au Couvent Saint-Anastase, il aurait été chargé de la chancellerie pontificale et de la conservation des archives. S’appuyant sur Cassiodore, l’historien du XVIIème Cave l’appelle abbas romanus. Mais Gennadios Limouris estime que « La collection de Denys le Petit ne fut pas faite sur l’ordre du pape, ni promulgée par son autorité. Elle n’eut donc pas de caractère officiel. L’Eglise romaine ne songeait point encore à faire pour le droit ecclésiastique ce que Justinien allait accomplir pour let droit romain. Pratiquement elle devint le code de l’Eglise romaine, et elle influença beaucoup le droit postérieur. » Il vécut jusqu’en 526 environ où l’on perd sa trace. D’autres considèrent qu’il a vécu jusqu’aux environs de 540, retiré au monastère de son ami Cassiodore.

Son œuvre se divise en traductions de textes doctrinaux et en classement de textes à valeur normative rassemblés déjà traduits, et traduits ou retraduits par ses soins.

2) Les œuvres de Denys le Petit.

1- Traductions diverses et comput pascal :

- Textes hagiographiques : la pénitence de Sainte Thaïs, vie de Saint Pacôme,

- Textes philosophiques : De opificio hominis de saint

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