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Explication allégorie de la Caverne

Étude de cas : Explication allégorie de la Caverne. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  14 Mai 2019  •  Étude de cas  •  1 613 Mots (7 Pages)  •  524 Vues

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TS Philosophie 2017-2018   B.

Texte de Platon sur la vérité vue par un sophiste.

Rédaction complète.

Le texte que nous allons expliquer est tiré d’un dialogue de Platon qui met en scène la thèse d'un sophiste à propos de la vérité. Selon cet interlocuteur de Socrate, la vérité n’a, contrairement à l'opinion habituelle, rien d’absolue, d’immuable et d’éternel. Bien au contraire, elle est relative à chacun d'entre nous et à chaque situation qu'il vit. Cette définition se résume par la formule : « L’homme est la mesure de toute chose ». Il faudrait ainsi abandonner tout point de vue qui absolutise la vérité et considérer que le but de l'éducation (le métier des sophistes) n'est nullement d'amener l'élève à la vérité mais simplement de le persuader par des discours efficaces.

Platon présente d’abord la définition que donne son sophiste de la vérité comme relative à chaque individu (l. 1-3). Cette définition est illustrée par l’exemple de l’homme malade et de l’homme sain ne percevant pas de la même façon un aliment identique (l. 3-6). La conséquence de cette définition est que personne n’a plus raison que quelqu’un d’autre (l. 6-11). Voilà pourquoi, par un brusque changement de perspective, le sophiste abandonne la question de la vérité pour celle de l’action (l. 11-13). Ce qui l’amène à se poser enfin en maître, non de vérité mais d’efficacité (l. 13-17).

A la l. 1, un sophiste prend la parole, comme on l'apprend à la fin du texte (l.17). Le mot « sophiste », transcription du grec sophistès, lui-même dérivé de sophia (savoir), désignait en Grèce antique un virtuose, un expert, un spécialiste, et plus précisément un professeur de rhétorique qui enseignait l'art de tout « démontrer » avec vraisemblance, une chose et son contraire. La sophistique était donc l'art de la persuasion, coûte que coûte. Un sophiste, qui semble connu et reconnu (« selon mes écrits », l.1), propose donc avec une belle assurance (« voici », « selon mes écrits », « je ») une définition de la vérité.  

        Présentée comme une auto-citation (« selon mes écrits »), cette définition de la vérité (l. 2-3) apparaît très paradoxale. On s'accorde généralement, en effet, pour dire que la vérité, qu'elle soit démontrée, constatée ou évidente, ne dépend pas de celui qui la démontre, la constate ou la trouve évidente. La vérité (unique et universelle) ne dépend que d'elle-même et de sa propre force. On dit alors qu'elle est objective (= s'impose à tout le monde) et absolue (= ne dépend de rien sauf d'elle-même). Ainsi, un théorème mathématique (Pythagore, par exemple) est considéré comme vrai parce que, une fois qu'il a été démontré, il s'impose nécessairement à tout être rationnel. Or la définition proposée ici fait dépendre la vérité de « chacun de nous » (l.2), c'est-à-dire des opinions de chaque individu, qui se trouve ainsi érigé en « mesure de toutes choses » (l.2) : le réel (« celles qui sont », l.2-3) et le non-réel (« celles qui ne sont pas », l.3) sont relatifs à chacun. C'est pourquoi on appelle cette position le « relativisme ».

        La définition de la vérité est illustrée par un exemple (l. 3-6), qui est une citation implicite (« rappelle-toi », l. 3-4)  : ce que le malade ressent (ce qu'il mange) est amer alors que c'est doux pour le bien portant. Remarquons ici l'usage des verbes « être » et « apparaître » deux fois dans la même phrase (l.5). Ils sont montrés comme interchangeables, disposés en chiasme (« apparaît et est », « est et apparaît »). Apparaître et être sont ainsi présentés comme synonymes. Alors qu'habituellement on considère l'apparence comme une sorte d'extériorité par rapport à une réalité intérieure et cachée, ici elle est assimilée à l'être lui-même. Pour le sophiste, être, c'est apparaître ; apparaître, c'est être. Normalement l'apparence renvoie à une réalité cachée. Mais ici, elle est et ne renvoie qu'à elle-même.

        La conséquence de la définition de la vérité est immédiate             (l. 6-11) : personne n'a raison ; tout le monde a raison ! En effet, aucun de ces deux hommes (et peut-être s'agit-il, d'ailleurs, du même individu à des moments différents de sa vie) n'a davantage raison que l'autre puisque la « vérité » est relative à chacun. Comme le sophiste rejette l'existence d'une vérité unique, selon lui chacun possède sa vérité, et aucune de ces vérités ne peut avoir (« c'est impossible », l.8) une valeur supérieure à une autre. Le malade n'est donc pas plus « ignorant » que le bien portant, comme on pourrait le croire à première vue. Il n'y a aucune raison objective pour que la norme du vrai (l'aliment est doux) se situe chez l'homme sain alors que le malade se tromperait en disant que ce qu'il mange est amer. Ils sont tout simplement placés dans des situations irréductibles l'une à l'autre. 

        Subitement, sans crier gare (l.11-13), le sophiste change de registre. Il ne s'agit plus maintenant de théorie (la vérité) mais de pratique (l'agir : « ce qu'il faut faire », « opérer », « accomplit »). Il abandonne le terrain du vrai et du faux, donc du dialogue (il est impossible de discuter des goûts et des couleurs, comme on dit), pour se placer sur celui de l'action la « meilleure » (l.13) : il faut faire passer le malade de l'amer au doux (« opérer […] un changement de sens opposé », l.12). Par là il reconnaît implicitement que la situation de l'homme bien portant est préférable à celle de l'homme malade. Cependant, elle ne l'est pas parce qu'elle serait « vraie » mais tout simplement parce que le doux est plus agréable que l'amer. La « manière d'être (…) meilleure » (l.13) qu'il évoque ici n'a donc rien à voir avec la morale (comme il n'y a aucune valeur absolue, il n'y a pas plus de Bien que de Vrai) mais tout simplement avec le bien-être de chaque individu. 

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