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Fait Chier

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et de shoot" commence à partir. Il me regarde fixement un moment.

- Bien...

Il se tourne vers le fond de la pièce où se trouve un homme relativement grand avec une couleur noire de peau.

- Amène son dossier.

L'homme s'exécute et après avoir fait quelques pas lourds, il balance une petite pochette remplie de feuilles sur la table, sur cette pochette : mon nom... C'est surement mon dossier. Le plus grand pose ses mains autour et me regarde méchamment.

- Et ben ? Ce n’est pas si rempli que ça...

- Justement...

J'ai la tête qui tourne, je la tiens de ma main droite, l'autre main, entrainée par la chaine, suit le mouvement. Je réfléchis pendant 30 secondes environs à la question suivante "D'où vient ce mal de tête qui persiste ?" puis me revient à l'esprit la sensation de "shoot" que j'avais tout à l'heure mais cette fois, avec une hypothèse... Je redresse rapidement la tête et regarde le garçon roux bouche bée.

- ... Vous m'avez droguée ?

Les deux hommes se regardent en s'adressant un sourire.

- Oui.

- Quoi ?! De la drogue, des menottes, pourquoi ?

J'agite la chainette reliant mes deux poings devant les yeux du rouquin.

- Tu es une rebelle, on ne sait jamais.

- Ce n’est pas une raison, vous êtes des centaines, vous ne feriez qu'une bouchée d'une gamine comme moi.

- Peut être... Enfin c'était surtout pour que tu ne fuies pas après ce que nous voulions t'annoncer...

- "Ce que vous vouliez m'annoncer" ?

- Oui. Moi et Shouji ici présent devons nous trouver un co-équipier, sous ordre du chef.

- Je crois comprendre...

- Et comme on t'a vu te battre...

- Je refuse catégoriquement... En plus je suis une rebelle, vous vous êtes des soldats de Rules Legion, hors-de-question.

- Mais justement, comme tu n'as pas fait beaucoup de dégâts à la population, tu as le droit de te racheter et de faire partie de notre groupe.

- Non.

- Allez ! Tu auras de la nourriture à volonté et un appart'.

- ...

- J'ai dis que c'était d'accord, où est-ce que je signe ?

- Youhou !

Le garçon aux cheveux roux me tend des feuilles reliées ensembles par la force d’un petit agraphie. Puis m'indique un coin de la feuille d'un doigt.

- Ici.

- Euh... Je ne devrai pas le lire avant ?

- Bien sur que si.

- Mais non, des formalités stupides. Si tu as le moindre problème, je te protégerai, t'inquiète. Et puis je te comprends un peu après tout.

- En quoi ?

Il prend la pochette et tapote dessus de ses ongles.

- Dans ce dossier, il est écrit que tu es orpheline, je le suis aussi.

- Oui, en plus c'est le plus rebelle et le plus têtu de tous les soldats, comment tu crois qu'on en est arrivés là, à chercher un co-équipier ?

- Vous avez un stylo ?

- Bien sur mademoiselle.

Il sort de la poche de sa chemise un stylo qu'il s'empresse de me tendre. Je signe rapidement d'une écriture assurée puis le regarde en souriant et lui rend son stylo.

- Vous pouvez m'enlever ces menottes ?

- Ouaip, Shouji, si tu veux bien...

Le dit Shouji sort de sa poche une toute petite clef et relâche mes poignets grâce à celle-ci. Une fois débarrassée, je m'étire un peu.

- Bon, maintenant que tu fais parti de Rules Legion, tu va devoir te plier à quelques règles...

Il redresse son col de chemise. Non... Je ne vais pas me taper l'uniforme quand même... Il s'absente une minute puis revient avec une jupe blanche, une chemise avec un gilet noir et un costume blanc.

- Je dois mettre ça ?

- Ouaip, c'est l'uniforme réglementaire.

On se regarde un instant.

- Ben quoi ? Je ne vais pas le mettre devant vous non ?

- Hein ?! Euh... Non... Bien sur que non...

Il rougit, Shouji le regarde d'un air moqueur.

- Il y a une salle de bain dans le bâtiment si tu veux.

- Oui merci je veux bien.

- Je t'accompagne...

Je me lève, prends l'uniforme et suis Shouji jusqu'à un ascenseur ou nous montons. On se tait tout les deux puis arrivés à l'étage voulu, il me mène à une grande salle de bain puis me laisse dans mon intimité.

- Je t'attends à l'ascenseur avec Daiko.

- Daiko ?

- Le rouquin.

- Ah... Ok, je me dépêche.

- Non non, prend ton temps, tu va voir le boss après.

- ...

Je me déshabille, entre dans la cabine de douche et me lave en vitesse. La tête sous le jet d'eau, les gouttes sortant de la paume de douche frappant mon visage, je réfléchis à voix haute.

- Pourquoi ai-je accepté ?... Je devrai peut être me tirer d'ici...

Je sors de la cabine de douche me sèche les cheveux et me coiffe devant la glace jusqu'à être satisfaite. J'enfile ensuite l'uniforme puis, au moment de sortir, j'ai un temps d'arrêt. Je me regarde dans le miroir, en me disant que je viens surement, en enfilant ces habits, de trahir mon peuple, mon côté... Je sors de la salle puis rejoint Daiko et Shouji devant l'ascenseur. Mes anciens habits sur le bras, je les plaque contre ma poitrine, ils reflètent encore qui je suis vraiment. Daiko a maintenant une batte de baseball et un sabre et Shouji, un fusil à pompe dans le dos qu'il tient avec une courroie noire.

- Prête ?

- Je pense oui...

Je n'entends que ma respiration et la pâleur de ces murs à l'allure blanchâtre ne fait que me rendre encore plus mal à l'aise.

- Il y a une deuxième règle à laquelle tu dois te plier...

Je le regarde, interrogée. Il sort de sa poche un petit écusson en métal, le signe de Rules Legion et me le tend.

- Qu'est ce que...

- C'est une sorte de badge, si on te demande ton identité, montre le. Grace à lui, tu auras le droit à plusieurs privilèges.

Je le range dans la poche de ma jupe, le serrant dans mon poing. Qu'est ce que je suis en train de faire ?... Une sottise ?... Nous entrons dans l'ascenseur.

- Daiko... Pourquoi ces armes ?

- Oh, tu fais bien de m'en parler... Il y en a une pour toi.

- ...

- Je pense... Que tu serais bien à l'aise avec un sabre comme celui-ci.

Il met le manche de la batte dans sa bouche et se baisse à ma taille, j'ai un petit sursaut et je rougis lorsqu'il me frôle de ses doigts. Il accroche l'étui du sabre à ma ceinture puis se relève.

- Et voila.

- ...

Cette arme est lourde... J'ai déjà tué... Mais pourtant je sens que cette lame va trancher bien plus que la chair des petites créatures que j'ai rencontré jusque là... Nous arrivons à l'étage voulu, mon cœur bat tellement fort que je n'entends que lui. Nous avançons d'un air sérieux dans les longs couloirs du bâtiment jusqu'à une grande porte, Daiko l'ouvre et me fait signe d'entrer. J'obéis, suivie des deux autres. Je m'avance et aperçois un bureau. Un homme est debout, il regarde à travers son mur vitré, un verre de champagne à la main. Il à des cheveux bruns gris, porte un costume et a des bottes noires et rouges.

- Qu'est ce qui se passe encore ?

Il se tourne et me découvre, étonné. Daiko me fait signe de la tête de le saluer. Je m'incline.

- Bonjour.

- Bonjour...

- ...

- Messieurs,

...

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