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Faut-il tout dire?

Dissertation : Faut-il tout dire?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  29 Mars 2017  •  Dissertation  •  1 495 Mots (6 Pages)  •  1 777 Vues

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Le langage est le propre de l’humain, c’est par cela que nous nous exprimons. Mais cette faculté nous permet-elle de tout dire ? Le verbe pouvoir présent dans la question insinue un double sens de capacité et de légitimité. Pour simplifier la définition du terme, nous allons prendre le groupe entier ‘’tout dire’’, ainsi, c’est la notion de dire ce que l’on pense/ressent/vois, cela a une liaison au cinq sens. Dire à lui seul peut être défini par ‘’mettre sous forme de parole la pensée’’. La question pose donc un  double problème de légitimité et de capacité à transformer et à recevoir ce que nous ressentons en paroles vers autrui.  

Tout d’abord, nous pouvons nous demander si nous pouvons tout dire en tant qu’humain. La question de capacité humaine à dire les choses semble évidente, sauf contre-indication physique, la parole nous est donnée à tous. Mais la question de légitimité est plus profonde.

Certaines personnes feront attention à ce qu’elles disent et à comment elles le disent. Ces personnes prennent en compte autrui et ces compétences. D’autres ne se soucient pas de cela et ont un ‘’franc-parler’’ qui  peut à la fois être un avantage et un inconvénient. C’est là que la question de légitimité se pose pour moi. Avons-nous le droit de rapprocher à l’autre quelque chose que nous faisons nous même ? Si oui, de quelle façon le faire ? Prenons deux exemples. Un parent fumeur qui reproche à son enfant de fumer, de façon diplomatique en exposant les dangers, je trouve que c’est légitime car il connait la dangerosité de la situation. Or un adulte ayant l’habitude de rouler plus vite que la norme sur les routes qui reproche à un autre conducteur de rouler vite, je ne trouve pas cela légitime car les deux mettent des vies en danger. Nous pouvons donc reprocher ou plutôt conseiller à l’autre lorsque nous savons les conséquences et qu’elles peuvent être évitées par notre action de paroles. Ainsi, pour revenir au ‘’franc-parler’’, une autre situation peut se profiler. On dit souvent que ‘’la facilité de certaines personnes à parler vient de leur incapacité à se taire’’. Nous en revenons au fait de parler pour parler et pas forcément pour dire quelque chose. C’est alors, pour moi, un aspect négatif car, même si ce ne sont que des paroles, elles peuvent blesser ou heurter les personnes qui les entendent ou créer des quiproquos. Ce genre de cas n’est pas rare et il est même souvent la source de conflits car si on allie au ‘’franc-parler’’ une immense  fierté, les choses dites un peu trop vite ne seront pas excusées. Dans cette mesure, je pense que nous ne pouvons pas tout dire car les paroles ne restent pas ‘’in entendues’’ et il faut en tenir compte pour les raisons énoncées plus haut.

Nous avons ainsi parlé de notre légitimité à dire quelque chose à quelqu’un. Mais il nous faut voir aussi la capacité de ce quelqu’un à le recevoir. Nous l’avons déjà un peu abordée en disant que les paroles trop vites dites peuvent blesser. Mais, au-delà de la capacité physique à entendre, la capacité émotionnelle est un gros enjeu. Bien entendu, en tant que locuteur, il nous est difficile de parfaitement savoir les capacités émotionnelles d’une personne (c’est même  un métier de prendre en compte cela pour choisir les bons mots et les bons actes à dire/faire). Pourtant, je pense qu’il est indispensable de ‘’prendre des pincettes’’ lorsque nous parlons avec quelqu’un d’un sujet qui est globalement sensible, de quelque chose qui le concerne physiquement ou du côté personnel. Je trouve en effet qu’il est inutile de dire quelque chose à quelqu’un de type critique si ce n’est pas constructif car cela ne fera pas avancer la personne et nous en resterons au point mort, autant ne rien dire.

Pourtant, au-delà de la propre capacité ou légitimité des locuteurs/interlocuteurs, une question fondamentale se pose. Le langage lui-même peut-il tout dire ? Quelles sont les limites du langage humain ?

La capacité du langage à définir le réel et même le non-réel n’est pas à démontrer. Le langage permet de dire ce que nous observons par nos cinq sens mais aussi ce que nous imaginons. Nous pouvons dire cela car c’est la base de fondement de la poésie, du roman ou de l’aède (Homère par exemple). Le langage n’est donc pas limité à la réalité.

Mais l’inverse est-il valable ? Pouvons-nous formuler avec aisance tout ce que nous pensons ?

En effet, nous pouvons remarquer que certaines fois il est dur de dire quelque chose à quelqu’un, parce que c’est ‘’compromettant’’, cela à des conséquences pour lui comme pour nous. Pour simple exemple, dire je t’aime est un engagement et, lorsque nous ne savons pas si la personne en face de nous partage cet engagement et les conséquences, il peut être difficile à dire, non pas parce que nous ne savons pas le dire mais parce que le langage limitera l’étendue de la pensée. Nos pensées sont uniques, mais les mots sont généraux et utilisés par tout le monde. Qui n’a jamais eu envie de ‘’dire je t’aime’’ autrement qu’en disant ‘’je t’aime’’ ? Le terme est utilisé potentiellement par tous les amoureux mais pourtant ils ne mettent pas tous la même signification derrière. Cela est pour moi valable pour pleins d’autres choses comme les rêves au sens premier et les rêves au sens second (ce que nous espérons voir se réaliser, cela ne va-t-il pas s’écrouler sous forme de langage ?). Nous pouvons donc dire que le langage permet de tout dire mais que parfois, il limite la pensée. Ces choses qui ne peuvent pas être exprimées par la pensée sont dites indicibles ou encore ineffable.

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