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Fiche Le Bébé Et Sa Mère De Winnicott

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en évidence la force de l’apparente impuissance du bébé qui rend les parents impuissants à lui résister.

I) LA MERE ORDINAIRE NORMALEMENT DEVOUEE (1966)

Heureusement, ces neufs mois permettent à la femme de passer progressivement de la première forme d’égoïsme à la seconde. On observe le même phénomène chez les pères ainsi que chez les gens qui décident d’adopter un bébé. Ils s’habituent à cette idée, ils y pensent sans cesse.

La nature a décrété qu’un bébé ne choisit pas sa mère. Il débarque un beau jour et sa mère dispose alors de quelques mois pour se réorienter.

Après l’accouchement, la femme atteint un stade dont normalement, elle se remet au cours des semaines et des mois que suivent la naissance du bébé, stade pendant lequel, dans une large mesure, elle est le bébé et le bébé est elle.

Ses souvenirs d’elle en nourrisson et en jeune enfant constituent soit une aide soit un obstacle dans sa propre expérience de mère.

Lorsque le bébé est prêt à venir au monde, la mère, qui connaît bien ses besoins, est en mesure de l’accueillir si son mari ou les services sociaux, ou les deux, se sont correctement occupés d’elle.

Le contact non actif entre la mère et son enfant : tous les deux ont le sentiment de ne faire qu’un alors qu’en fait ils sont deux. Cette expérience permet au bébé d’être, ce qui lui donnera par la suite la possibilité d’agir, de faire et de subir. C’est ainsi que le nourrisson devient progressivement capable de faire l’expérience de soi. Ces expériences répétées permettent alors au bébé de se sentir réel. Dés lors, il peut affronter le monde et les processus de maturation dont il a hérité peuvent se poursuivre.

Le plus complexe en peut advenir qu’à partir du plus simple.

Après avoir eu besoin d’une mère dévouée, le bébé commence à avoir besoin d’une mère défaillante : son appareil psychique est devenu capable d’affronter les frustrations el les défaillances relatives à l’environnement.

Les enfants ont besoin d’un cadre strict où ils peuvent élaborer les conflits inhérents à l’amour et à la haine et les deux grandes tendances orientées l’une vers le parent du même sexe, l’autre vers le parent du sexe opposé. C’est ce qu’on appelle aussi le courant hétérosexuel et le courant homosexuel dans la relation d’objet.

Au cours de la dépendance absolue du bébé pour un adulte, pendant les premières semaines de sa vie, peut pour la première fois faire l’expérience des phases initiales des processus de maturation. Quand l’environnement facilitant, qui doit être à la fois humain et personnel, est suffisamment bon, les tendances innées du bébé à grandir commencent à s’accomplir. Il s’agit des phénomènes d’intégration. Le soutien de la mère facilite l’organisation du moi du bébé. Ainsi, tout ce qui paraît simple lorsque tout se passe bien dépend en fait de la relation précoce où le bébé et la mère ne font qu’un. La mère s’identifie de façon particulièrement sophistiquée à son bébé (ce qui est inné). Du point de vue du bébé, il n’y a rien d’autre que le bébé et, au début, la mère fait donc partie du bébé. Il s’agit de ce que l’on appelle l’identification primaire.

Etre est le début de tout.

L’existence psychosomatique est un accomplissement et, même si elle est fondée sur une tendance innée à grandir, elle ne peut être effective sans la présence d’un être humain qui participe activement. La rupture des processus de croissance très précoces mène directement au type de symptomatologie que nous rencontrons dans les hôpitaux psychiatriques. La prévention des troubles psychiatriques relève initialement des soins maternels.

II) CE QU’UNE MERE SAIT ET CE QU’ELLE APPREND (1950)

A partir du moment où le bébé est sevré par sa mère, vers neuf mois, il en demande moins d’elle.

Dans les premiers mois de la vie du nourrisson, du fait de sa dépendance absolue envers un adulte et surtout envers sa mère, cette dernière le comprend mieux que personne. La richesse essentielles de cette compréhension intuitive vient de ce qu’elle naturelle et qu’elle n’est pas gâtée par le savoir. C’est seulement si vous pouvez conserver ce qui est naturel de vous que vous pourrez sans danger retirer quelque chose de ce que les médecins et les infirmières peuvent vous apprendre. Par la description de vos actes, on peut vous faire comprendre ce que vous faites et vous faire sentir votre aptitude naturelle.

Les bébés sont très sensibles quant à la manière dont ils sont portés. Soigner un enfant fait partie de la manière dont vous établissez la santé mentale de ce nouveau membre de la communauté.

Il existe trois stades dans la relation du bébé avec le monde :

- le bébé communique peu, il est une créature vivante, entourée par l’espace et ne connaissant rien sauf elle-même.

- le bébé remue une épaule, un genou ou s’étire un peu ; l’espace est traversé et le bébé surprend l’environnement.

- de nouveau, l’espace est traversé, mais cette fois, c’est le bébé qui est surpris par l’environnement.

Le bébé ne sait pas que l’espace qui l’entoure est maintenu par vous. Vous avez soin que le monde ne le heurte pas avant qu’il le découvre.

Il arrive souvent que l’enfant plus âgé, pendant quelques minutes seulement ou pendant une heure ou deux, ait besoin de revenir en arrière et de retrouver le terrain qui appartenait aux stades plus primitifs.

III) L’ALLAITEMENT AU SEIN ET LA COMMUNICATION (1968)

Pour travailler j’ai besoin d’une théorie du développement affectif aussi bien que physique de chaque enfant dans son environnement. Lorsqu’on étudie un enfant au sein, il faut donc se référer à la richesse de cette expérience et à la participation de sa personnalité tout entière. On constate que les expériences sont plus riches au sein qu’au biberon.

L’observation la plus importante réalisée dans ce domaine est qu’il existe une agressivité dés la naissance chez le nourrisson. On ne peut pas dire que le nourrisson a l’intention de faire mal, parce que le bébé est trop immature pour que le mot agressivité ait un sens. Puis apparaît chez le bébé une impulsion à mordre et c’est là que commence quelque chose de vraiment important (l’impulsion et l’utilisation d’objets non protégés). Mais très vite l’enfant fait attention et protège.

L’unique tâche de la mère est de survivre quand le bébé mord, griffe, lui tire les cheveux et lui donne des coups de pied. Si elle survit, le bébé donnera un sens neuf au mot « aimer » et quelque chose de nouveau apparaît dans sa vie le fantasme. Ainsi la mère devient un objet, elle est placée dans un monde qui ne fait pas partie du bébé et elle peut être alors utilisée.

L’allaitement au sein est l’un de ces phénomènes naturels qui vont de soi, même si on est parfois obligé d’y renoncer.

IV) LE NOUVEAU NE ET SA MERE (1964)

Quand nous voyons un enfant, nous voyons également l’environnement et, derrière cet environnement, nous voyons la mère.

Il est nécessaire de reconnaître qu’il existe une très grande différence entre la psychologie de la mère et celle du nourrisson. La mère est une personne très sophistiquée alors que, au début, le bébé est à l’opposé de la sophistication. Chez le nouveau-né, la physiologie et la psychologie ne font qu’un. La psychologie se développe progressivement à partir de la physiologie.

Pendant les derniers mois de grossesse, la mère s’abandonne totalement à la tâche hautement spécialisée qui est la sienne et dont elle se remet au cours des quelques semaines qui suivent l’accouchement. Il s’agit de la préoccupation primaire maternelle. Durant cette période, elle fait preuve d’une étonnante capacité d’identification au bébé, ce qui lui permet de répondre aux besoins fondamentaux de ce nouveau-né. La mère est à la fois un nourrisson et une personne sophistiquée, il faut tenir compte de la complexité de la situation.

Un nourrisson qui a bénéficié d’un holding suffisamment bon n’a rien à voir avec un nourrisson qui n’en a pas bénéficié. Lorsque le holding a été suffisamment bon, le moi auxiliaire de la mère a permis à l’enfant d’avoir très tôt un moi individuel faible mais soutenu par l’adaptation de la sensibilité de la mère et par sa capacité à s’identifier à son bébé en tenant compte de ses besoins fondamentaux. Si le nourrisson n’a pas fait cette expérience, soit il a été obligé de mettre prématurément en place le fonctionnement de son moi, soit un état confusionnel s’est installé.

Au cours des phases précoces du développement affectif, avant que les sens soient organisés, avant qu’il existe quelque chose qu’on pourrait appeler un moi autonome, le nourrisson éprouve des angoisses intenses, de la détresse qui sous-tend de la panique. Or la panique

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