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La Préciosité

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lle se répand ensuite vers le nord du royaume, où les cours se laissent "conquérir" par ce genre de loisirs.

Elle affecte de manière évidente la littérature, surtout la poésie lyrique et le roman courtois, où l'amour prend la première place et devient même la seule raison de vivre et d'agir des héros (cf. Lancelot...) Les chansons d'amour sont toutes écrites et chantées uniquement pour le plaisir de l'assemblée.

Parmi celles-ci, le Roman de la rose, écrit au XIIème siècle par Guillaume de Lorris, est admis comme le roman le plus précieux de la littérature française du Moyen-Age. Multipliant les allégories, il se présente comme un code de l'amour.

Dans les cours, la courtoisie et la galanterie transparaissent dans les conversations : le jeu du sentiment ouvre en effet de multiples sujets de débats (amour et mariage, causes de l'amour...). Dans ces débats, l'intelligence est requise au point qu'elle devient plus importante que le sentiment en lui-même.

Ainsi, la préciosité se retrouve chez Du Bellay, Ronsard, etc..., comme à la cour des Valois.

La "deuxième naissance" de la préciosité : le XVIIème

Sous Henri IV, peu habitué par son éducation et par sa vie militaire à des manières délicates et raffinées, la cour a des moeurs beaucoup plus grossières. Cela provoque une "frustration" de certains aristocrates et gens de lettres qui, pour échapper à cette atmosphère, commencent à se réunir régulièrement dans des salons, où il est plus facile de se distinguer.

Ceux-ci présentent un double avantage : d'abord, par leur relative exiguité par rapport à la cour, ils offrent un caractère plus intimiste ; ensuite, ils ne sont pas soumis à l'observation d'un protocole strict qui entrave la liberté du poète.

Ces réunions d'écrivains... sont à l'origine de l'Académie Française : Richelieu, ayant appris leur existence, a voulu pour mieux les contrôler leur donner un caractère officiel (donc public). C'est ainsi que la prestigieuse institution a été créée, en 1634-1635. Et que Richelieu en a été le premier "protecteur".

Le rôle des femmes

A l'étranger, la France est vue comme le paradis des femmes. Cela pourrait paraître paradoxal quand on sait que celles-ci sont, toute leur vie, soumise à une tutelle masculine : leur père, puis leur mari (même celles qui rentrent au couvent ont un devoir d'obéissance envers la supérieure) ; exceptées lorsqu'elles sont veuves.

Alors, d'où vient cette réputation ? Elle tient à ce que les femmes en France ont parfaitement le droit de tenir salon ("ruelle") (la ruelle, espace entre le mur et le lit de la chambre à coucher où recevaient ces dames, a fini par désigner la chambre entière), et d'y recevoir qui elles veulent (y compris des hommes). Ce qui leur permet de réunir autour d'elles les plus grands esprits de leur temps.

Comme, c'est une banalité de le répéter, il est traditionellement admis que les femmes ont naturellement plus de délicatesse et de noblesse de manières, il était tout aussi naturel qu'elles donnassent (si si, c'est correct, j'ai vérifié !!) l'impulsion en imposant à leurs intimes la correction et le raffinement qu'ils ne demandaient qu'à développer.

C'est la raison pour laquelle il se forme, autour d'elles, des cercles mondains, où l'on a le goût du beau style et où l'on veut éviter tout ce qui est commun (vêtements, parler...).

L'Hôtel de Rambouillet

De ces cercles, l'Hôtel de Rambouillet est l'un des plus marquants. Il n'est certes pas le premier, ni à ses débuts le plus important ; mais c'est celui qui a duré le plus longtemps, et attiré la société la plus brillante de son temps. Sur la maîtresse des lieux, Catherine de Vivonne.

Elle reçoit dans sa "chambre bleue" ; ses intimes forment un cercle fermé, à dominante aristocratique. Avant 1625, il compte parmi ses membres un certain évêque de Luçon, à savoir Richelieu. D'une manière générale, ce salon est fréquenté, dans le courant de son existence, par :

- le duc d'Enghien (futur "Grand Condé", le vainqueur de Rocroi en 1643)

- le duc de la Rochefoucauld

- le duc de Montausier

- l'écrivain Voiture

Leurs activités consistent essentiellement en des jeux de société, des plaisanteries (Voiture subira ainsi un gage pour n'avoir pas su divertir la fille malade de mme de Rambouillet : il sera lancé en l'air à plusieurs reprises par ses "confrères"...), parfois des bals masqués ou des "cadeaux" (divertissements galants, accompagnés d'une collation, donnés sur la Seine ou sous les murs de Paris...).

La conversation devient un art délicat : elle donne lieu à de grands débats psychologiques (cf. la page sur les conceptions précieuses de l'amour), où le jugement personnel importe plus que la science. Ce n'est pas le moindre des mérites des précieux que d'avoir "réhabilité" le goût personnel, par la confiance qu'elles avaient en son infaillibilité.

Floraison précieuse à Paris, Le salon de Mlle de Scudéry

En province La préciosité n'est pas un phénomène exclusivement parisien. Il existe des cercles provinciaux : à Montpellier, Riom, Lyon, Grenoble...

L'amour précieux

Les salons précieux sont fréquentés à la fois par des hommes et par des femmes. Sur celles-ci, peu ont été mariées par amour. C'est pourquoi elles ont de l'amour des conceptions très idéalistes, dans lesquelles on retrouve :

-l’influence de l'Astrée, d'Honoré d'Urfé,

-le besoin de faire autrement que le commun des mortels,

-le goût exclusif des choses de l'esprit.

Elles veulent s'élever de l'amour grossier, charnel, vers un amour parfait (c'est-à-dire platonique et sans mariage), qui demande du temps pour s'affirmer...

Doctrines et débats psychologiques

un certain nombre de doctrines sur l'amour :

• nul ne lui échappe : il touche tout le monde

• -nul ne peut lui résister : il est fatal

• mais l'amour est préférable à l'absence d'amour

Les précieuses et le mariage

A cause de l'expérience qu'elles en ont, les précieuses font preuve d'une très grande méfiance vis-à-vis du mariage. Elles élaborent des conceptions extrêmement "modernes" pour leur époque.

Elles revendiquent par exemple l'égalité entre l'homme et la femme, égalité appliquée par le partage de l'autorité (un an l'une, un an l'autre...). Elles se prononcent aussi pour une limitation du mariage, qui serait automatiquement rompu à la première naissance (!). Enfin, elles réclament le "droit à un amant".

Vocabulaire et ortographe

Dans ce domaine comme dans les autres, les précieuses cherchent à se distinguer. Aussi emploient-elles un langage particulier, au point qu'il en devient un jargon que seuls les initiés peuvent comprendre.

Certaines lancent des pistes de réforme de l'orthographe, en essayant de la rendre plus phonétique, ce qui passe par :

- la suppression des lettres non prononcées (-est devenant -êt...)

- la réduction du nombre des signes exprimant le même son (ai, è, ei...)

Mais cette réforme est un échec car elle ne sort pas du cercle dans lequel elle a été inventée.

Elles créent des néologismes ; si certains ont disparu : débrutaliser, importamment, soupireur

Un de leur plus grand mérite est d'avoir fixé une définition précise des mots, en s'attachant à leur propriété : on aime une personne, mais on goûte le melon ou l'on estime un plat.

Mais parallèlement, elles multiplient, dans leur langage oral, les mots vagues ou superflus, comme "ma chère", ou air qui prend le sens de manières : le bon air, l'air de la cour...

Les

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