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La Religion

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comme l’élément où l’homme exprime le désir de l’infini. Son histoire devient celle de la libération du réel d’où se déduit celle de l’homme. Religion et culte du sacré Parler de la religion peut paraître impropre dans la mesure où il existe plusieurs religions. En fait, on peut qualifier de religion tout comportement sincère de foi en une entité suprahumaine influant sur la destinée de l’individu. La distinction si polémique entre secte et religion renvoie initialement à l’existence de minorités en marge des grands courants. Le sens péjoratif est récent et ne peut s’attribuer qu’à des tentatives délibérées d’abuser autrui. Autrement dit, il n’y a secte que lorsque les organisateurs du culte, eux-mêmes, ne croient pas à ce qu’ils racontent. En fait, on parle de la religion pour distinguer le sacré du profane. Le profane est le quotidien, l’ordinaire. Le sacré est l’unique, ce qui est non-humain et surhumain. C’est la transcendance. Le culte du sacré consiste donc à rendre hommage à la divinité. Face à cette transcendance, l’homme exprime la foi, c’est-à-dire la confiance en son créateur. C’est une conviction personnelle et indémontrable. C’est un sentiment très particulier puisqu’il consiste en une dépendance totale vis à vis du créateur. Elle implique l’idée qu’on a donné l’existence à l’homme et que celui-ci vit au milieu de forces qui le dépassent infiniment

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et dont la puissance absolue lui inspire des sentiments d’adoration et de crainte. On aime Dieu pour ce qu’il a fait pour nous mais on le redoute comme maître exclusif de notre destinée. Dans la mesure où l’homme ne saurait s’élever seul à la divinité, il a fallu un contact initial, une révélation de Dieu aux hommes pour que ceux-ci aient conscience de son existence. Les trois grandes religions du Livre ont en commun cette notion de révélation. Dans les grandes religions, il y a toujours un moment où le dieu a parlé aux hommes. Dans la Bible, c’est à Abraham qu’il se révèle puis à Moïse qui deviennent ses porte-parole. Le prophète voit, ensuite, son rôle assuré par les disciples puis par les prêtres. Ceux-ci possèdent la connaissance du dieu et des services à lui rendre. Ils sont ceux qui savent intercéder pour les hommes auprès de Dieu. C’est, en quelque sorte, l’intermédiaire entre le divin et l’humain. C’est l’humain familier du divin, celui qui est en contact direct avec le sacré. C’est celui qui se soumet fidèlement à la volonté de Dieu, celui qui l’adore avec plus de ferveur et d’humilité. La prière est d’ailleurs une tentative pour obtenir quelque chose de la divinité. C’est une requête empreinte d’espérance. Elle ne porte en elle aucune forme de garantie. La prière est une faveur demandée et espérée au nom de l’amour. Elle est toujours accompagnée d’une condition. Seul peut être exaucé celui qui a le cœur pur, celui qui agit toujours conformément à la volonté de la divinité. La prière la plus authentique est celle qui ne demande que la force de reconnaître et de se soumettre à la loi de Dieu : « Que ta volonté soit faite. » Teilhard de Chardin dit, à ce propos : « Tout ce qui arrive est adorable. » Le rite est la consécration de l’acte soumis à la volonté divine. C’est l’acte fait en fonction de Dieu et pour Dieu, pour sa plus grande gloire, comme marque d’amour et de soumission. Le rite est toujours précis car cette précision est le signe du soin porté dans l’acte accompli. L’usage d’objets précieux et de matériaux nobles renvoie à cette même volonté d’honorer la divinité. L'ensemble des pratiques religieuses repose sur le dogme, c'est-à-dire un ensemble de vérités révélées considérées par la suite comme des connaissances irréfutables. Le dogme est ensuite susceptible d'évoluer à partir de son interprétation (mais non modification, celle-ci est impossible) par les exégètes. Science et religion La religion a pour particularité de n'avoir pas d'auteur et de relater des faits extraordinaires. On considère souvent que le mythe constitue la forme la plus archaïque de la connaissance. On rejoint l'idée déjà évoquée selon laquelle l'homme a d'abord commencé par imaginer que les choses avaient une âme pour en comprendre le fonctionnement. La naissance du monde ou de l'univers telle qu'elle est conçue par les sociétés primitives relève de ce processus. La religion répond à la question essentielle de l'origine du monde et des hommes. La religion est toujours liée à la création. Dans ce cadre, elle est appelée à être remplacée sur ce terrain par la science. Mais cela ne signifie pas nécessairement que la religion doive totalement disparaître. En fait, elle offre, par sa forme, un moyen d'explication et d'illustration qui fait qu'elle demeure présente, notamment en métaphysique, domaine où l'éclairage scientifique n'est parfois d'aucun secours. La religion a été, dans un premier temps, la forme primitive de l'histoire. L'histoire en question est empreinte de fantastique mais il ne s'agit que d'éléments qui montrent la grandeur passée des héros. A partir de là, la religion raconte une histoire édifiante dont on peut tirer une leçon. La religion a donc une certaine prétention à la vérité. Son origine l'impose dans la mesure où il s'agit généralement d'une révélation. Là se pose le problème de la valeur de la religion. Celleci peut être condamnée par la raison, qui, elle, repose sur une argumentation, comme n'étant que mensonge ou fable. La religion offre une réponse et supprime donc toute ambition de trouver la vérité. Mais si elle offre une réponse, elle ne répond pas, à proprement parler, à une

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question. La religion est un récit, une histoire et un ensemble de règles de vie, dans lequel on peut puiser des réponses mais ce n'est nullement un modèle explicatif comme le sont les sciences. La religion tend d'ailleurs à dissimuler le manque de connaissance. Le problème est qu'on ne peut pas se débarrasser de l'explication religieuse du monde de la même façon qu'on se débarrasse de l'erreur. Quand la religion s'oppose de façon flagrante à la connaissance scientifique, on tend vers une interprétation du texte. On retrouve ici les arguments utilisés par les défenseurs d'une lecture littérale de la Bible. Cette lecture s'oppose en principe aux découvertes scientifiques des derniers siècles. On ne peut logiquement plus prétendre en un phénomène de création du monde en six jours. Mais cette donnée demeure valable si l'on admet que les jours en question ne sont pas des jours de 24 heures. Ainsi, l'Eglise a pu reconnaître que la Terre tournait bien autour du soleil sans qu'apparaisse une contradiction (contradiction qui valut à Giordano Bruno le bûcher et à Galilée un procès). Il s'agissait de dire que les passages de la Bible incriminés traitaient effectivement d'un mouvement du soleil mais parce qu'il se plaçait en conformité avec les connaissances des lecteurs de l'époque et parce qu'il témoignait de ce qui apparaissait effectivement aux yeux des hommes. Les dits passages ne renvoient jamais directement à l'affirmation d'une vérité scientifique, notamment parce que ce n'est pas le but de la Bible, mais ils offrent une vision du monde conforme aux connaissances de l'époque de rédaction. Le plus connu de ces passages est peut-être Josué 10, 12-13 où il est dit : «Soleil, arrête-toi sur Gabaon, Lune, sur la vallée d'Ayyalôn ! Et le soleil s'arrêta et la lune s'immobilisa jusqu'à ce que la nation se fût vengée de ses ennemis. [...] Le soleil s'immobilisa au milieu des cieux et il ne se hâta pas de se coucher pendant près d'un jour entier. » On constate au passage que le texte ne fait que transcrire ce que nos sens nous montrent ; à tel point que nous disons encore, en dépit de nos connaissances que le soleil se couche. Ainsi, le texte ne mentait ni ne se trompait. Il formulait simplement les choses différemment. On revient donc à l'idée d'une vertu pédagogique de la religion comme permettant de rendre accessible ce qui dépasse l'entendement, comme les paraboles du Christ dans les Evangiles. Il ne faut donc pas perdre de vue que le mythe ne prétend en aucune façon présenter les choses telles qu'elles sont. Ce n'est donc ni son but ni sa vocation. Cela signifie que c'est une erreur que de tenter de juger de la religion selon son rapport à la vérité ou si l'on préfère selon sa conformité au réel. Alain considère que les religions ne sont que l'expression métaphysique de vérités. Il y voit donc les racines de nos connaissances tout en considérant qu'elles sont des balbutiements de la raison. Sa position est donc clairement athée. Quelque fantaisiste qu'elle puisse paraître, la religion est toujours signifiante. Elle a un sens et n'est jamais absurde. Simplement, son discours n'est pas à consommer tel quel mais à interpréter. En tout état de cause, le terrain occupé par la religion n'est pas nécessairement occupé ensuite par la science. Il est tentant de réduire la religion à n'être qu'une forme de connaissance embryonnaire correspondant à l'âge théologique de Comte. Il est indéniable que l'homme a commencé par projeter des intentions sur le réel comme s'il était incarné. La référence au divin a souvent

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