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La Révocation De l'Édit De Nantes

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dominicales, moments privilégiés de la vie collective, choquent la piété populaire. Dans les régions où il y a cohabitation entre catholiques et protestants s'y ajoutent souvent des raisons sociales. Dans le Midi, en particulier dans le Languedoc, les employeurs du textile ou dans le travail du cuir sont souvent des protestants alors que les ouvriers sont le plus souvent catholiques. Cet antagonisme social n'arrange pas les choses. La politique du roi contre les réformés laissera donc une grande partie de la population indifférente voire favorable.

Ajouté à cela le fait que les huguenots nuirait à la grandeur du royaume en répandant des conceptions politiques dangereuses et en ayant des liens de sympathie avec les pays étrangers notamment l’Angleterre berceau du protestantisme mais également les provinces unis des Pays-Bas.

Aussi les Assemblées du Clergé ne cessent de demander au Roi l'extinction de l'hérésie. L'Assemblée de 1665, se conformant à cette Tradition, présente une série d'articles que Louis XIV n'aura plus qu'à convertir quelques années plus tard en édits. Le Roi résiste, finit par céder, puis revient sur plusieurs de ses décisions. Mais, la volonté de cette extinction réside aussi dans des raisons économiques : les protestants restent souvent en lutte ouverte avec les catholiques sur le plan économique; écartés en fait peu à peu des offices, ils se sont tournés vers la Banque et les Manufactures. Pour beaucoup de catholiques, la persécution de l'hérésie est un moyen plus ou moins conscient de supprimer des rivaux. Mais, cette volonté est avant tout celle du roi,qui, personnellement déteste les protestants.

B) La volonté du Roi-Soleil

Louis XIV veut devenir le « champion du catholicisme », il veut réaliser son « grand dessein » : contribuer au rayonnement de l'Église catholique en Angleterre, contre les turcs aussi bien que contre les « égarés » du royaume. Pour lui, la Réforme est née des abus de l'Église, depuis longtemps disparus. Il y a aussi la nécessité d'accomplir un grand geste pour contrer la gloire que l'empereur Habsbourg vient d'acquérir en écrasant l'armée ottomane devant Vienne en 1683.

De plus, il pense que eteindre le protestantisme lui vaudra la reconnaissance du pape et, sans doute, des avantages pour l'Église gallicane.

Cependant, cette volonté est également celle de son entourage et Louis XIV fut largement influencé. Notemment par Michel Tellier, Marquis de Barbezieux, adversaire passionné des huguenots. « Jamais homme n'a été de meilleur conseil en toutes sortes d'affaires. » Voilà ce que le roi dit de lui. On note également le rôle de Mme de Maintenon, petite-fille d'Agrippa d'Aubigné, convertie, mariée secrètement au roi. François Bluche résume de cette manière le rôle de celle-ci : « La marquise de Maintenon se réjouit des conversions, quand elles lui semblent le résultat de la persuasion et de la douceur. Mais elle répugne à la contrainte envers ses anciens coreligionnaires. Seules une polémique outrancière, puis une légende sans fondement pourront faire croire qu'elle ait encouragé le monarque à la dureté. »

C) Un roi absolu

Bien entendu Louis XIV est avant tout un roi absolu, il veut tout contrôlé et pour cela dès le début de son règne, Louis XIV, cherche à unifier son royaume sur les plans religieux, administratif et politique afin de mieux asseoir son pouvoir.

En effet, tout cela rentre dans sa politique de renforcement de l’absolutisme et donc de durcissement du pouvoir royal. La monarchie est donc renforcé et devient une monarchie absolue de droit divin.

Donc aux yeux du peuple , "si le roi est roi, c'est que la divinité l'a voulu" : donc, concrètement, s'opposer au roi revient à s'opposer à la volonté divine. Cette stratégie lui permet de se surévaluer automatiquement face aux menaces de renversement des autres grands du royaume et aux troubles externes. Elle permet au monarque de légitimer son pouvoir grâce à la religion. Ne devant rendre de compte à personne d'autre qu'à Dieu, le souverain se soustrait ainsi à bon nombre de critiques. Cela prend tout son sens dans le contexte de la Fronde, vécue par le futur Louis XIV, lorsqu'il était enfant.

Ainsi, pour unifier son royaume sur le plan religieux le roi va faire accumuler les enquêtes, les dénonciations, les interdictions, voire les destructions d'écoles et de temples. Après des années de persécutions et de conversions forcées, le protestantisme français ayant pratiquement disparu, le pouvoir royal décide que l'édit de Nantes, rendu obsolète, doit être révoqué.

II-L’interdiction du Calvinisme.

A) L’intolérance française.

Pour commencer, l’édit de Nantes était déjà fragilisé par la paix d’Alès de 1629 accordée par Louis XIII. D’une part, l’édit d’Alès supprime le privilège des assemblées politiques et des places de sûreté protestantes (38 fortifications seront à démanteler). D’autre part, l'édit de Nîmes confirme la liberté de culte établie par l’édit de Nantes, tout en restaurant la liberté de culte des Catholiques dans les territoires jusque là réservés au culte protestant.

Ensuite, entre 1660 et 1679, il entreprit, en accord avec le clergé, et tout en respectant l'édit de Nantes dans sa lettre, une action de « persuasion ». Des mesures restrictives furent prises : enquêtes sur les infractions commises par les huguenots, destructions de temples, obligation de procéder aux enterrements de nuit. Un arrêt du Conseil, en 1665, facilita la conversion des enfants de protestants. Une caisse de conversion aidait à l'insertion des nouveaux catholiques dans la vie sociale. En dépit de quelques conversions éclatantes, comme celle de Turenne, cette politique de persuasion s'avéra inefficace. Plusieurs déclarations et arrêts royaux entre 1661 et 1669 accentuent l'oppression contre la prédication des pasteurs auxquels il est interdit de prêcher ailleurs que dans les temples et dans les villes dépourvues de temple. Le chant des psaumes est lui aussi prohibé à l'extérieur des lieux de culte.

Puis, Entre 1679 et 1685 une série d'arrêts vide l'édit de Nantes de son contenu : suppression des chambres mi-parties, abaissement à sept ans de l'âge admis pour les conversions, destruction des temples, suppression de l'Académie de Sedan ainsi que de nombreux collèges. L'intendant du Poitou, Marillac, usant d'un procédé traditionnel, impose le logement des gens de guerre aux huguenots les plus riches et les plus influents. Ces « missionnaires bottés », par leur brutalité, obtiennent des conversions massives. Même procédé en Languedoc ; des massacres se déclenchent dans les Cévennes et le Dauphiné ; les abjurations affluent. Le roi confisque des biens. L'intendant Foucault recourt à la même violence en Béarn. D'après La Chaise, les conversions atteignent le nombre de 700 000 en trois mois.

Donc, Après avoir vidé son contenu , Louis XIV décide de révoquer l’edit de Nantes en signant l’édit de Fontainebleau le 18 octobre 1685 . celui-ci interdit tout culte reformé public ou privé et oblige les famille à éduquer leurs enfants dans la religion catholique. Les pasteurs qui refusent le ralliement sont expulsés. L’émigration des fidèles est interdite sous peine de prison à perpétuité pour les femmes et galères pour les hommes. Les galères sont des peines affligées aux huguenots telles que le blâme, les travaux forcés ou encore le fouet. Les exilés, s’ils ne rentrent pas , verront leurs biens confisqués. De plus, le roi décide le baptême d'office des enfants protestants. Toutefois, l'article 12 tolère la présence des sujets de la « religion prétendue réformée » dans le royaume « sans abjurer, jusqu'à ce qu'il plaise à Dieu de les éclairer ». C'est admettre une certaine liberté de conscience.

L’édit de Fontainebleau.

B) Les moyens mis en œuvre.

L’un des moyen mis en œuvre pour extirper le protestantisme est la dragonnade. Les dragonnades correspondent aux persécutions dirigées sous Louis XIV contre les communautés protestantes de toutes les régions de France pour l’exercice de leur culte, parce qu’on y employait les dragons pour convertir par la force les huguenots. Les dragons à l’origine sont des militaires se délaçant à cheval mais combattant à pied. Colbert sera contre cette violence mais mourra pendant celle-ci.

D’autre part, une Caisse des conversions est instituée, dirigée et crée par Pellisson. Elle a pour objectif d’acheter les conversions et les consciences des protestants. Il s’agit de séduire les huguenots par des primes, obtention de charges, faveurs et autres avantages pour eux-mêmes et leurs enfants.

Pour financer la caisse, Pellisson utilise les revenus royaux de la régale (notamment les revenus des abbayes vacantes de Cluny et de Saint-Germain-des-Prés). Les conversions sont réalisées par des commis acheteurs de conscience. Ceux-ci sont payés à la pièce de converti (en moyenne 10 livres chaque conversion, souvent beaucoup

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