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La Ville

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ent l'univers, Immensément, par à travers Les toits, les corniches et les murailles, Face à face, comme en bataille. Par au-dessus, passent les cabs, filent les roues, Roulent les trains, vole l'effort, Jusqu'aux gares, dressant, telles des proues Immobiles, de mille en mille, un fronton d'or. Les rails ramifiés rampent sous terre En des tunnels et des cratères Pour reparaître en réseaux clairs d'éclairs Dans le vacarme et la poussière. C'est la ville tentaculaire. La rue – et ses remous comme des câbles Noués autour des monuments – Fuit et revient en longs enlacements; Et ses foules inextricables Les mains folles, les pas fiévreux, La haine aux yeux, Happent des dents le temps qui les devance. A l'aube, au soir, la nuit, Dans le tumulte et la querelle, ou dans l'ennui, Elles jettent vers le hasard l'âpre semence De leur labeur que l'heure emporte. Et les comptoirs mornes et noirs Et les bureaux louches et faux Et les banques battent des portes Aux coups de vent de leur démence. Dehors, une lumière ouatée, Trouble et rouge, comme un haillon qui brûle, De réverbère en réverbère se recule. La vie, avec des flots d'alcool est fermentée. Les bars ouvrent sur les trottoirs Leurs tabernacles de miroirs Où se mirent l'ivresse et la bataille; Une aveugle s'appuie à la muraille Et vend de la lumière, en des boîtes d'un sou; La débauche et la faim s'accouplent en leur trou Et le choc noir des détresses charnelles Danse et bondit à mort dans les ruelles. Et coup sur coup, le rut grandit encore Et la rage devient tempête: On s'écrase sans plus se voir, en quête Du plaisir d'or et de phosphore; Des femmes s'avancent, pâles idoles, Avec, en leurs cheveux, les sexuels symboles. L'atmosphère fuligineuse et rousse Parfois loin du soleil recule et se retrousse Et c'est alors comme un grand cri jeté Du tumulte total vers la clarté: Places, hôtels, maisons, marchés, Ronflent et s'enflamment si fort de violence Que les mourants cherchent en vain le moment de silence Qu'il faut aux yeux pour se fermer. Telle, le jour – pourtant, lorsque les soirs Sculptent le firmament, de leurs marteaux d'ébène, La ville au loin s'étale et domine la plaine Comme un nocturne et colossal espoir; Elle surgit: désir, splendeur, hantise; Sa clarté se projette en lueurs jusqu'aux cieux, Son gaz myriadaire en buissons d'or s'attise, Ses rails sont des chemins audacieux Vers le bonheur fallacieux Que la fortune et la force accompagnent; Ses murs se dessinent pareils à une armée Et ce qui vient d'elle encore de brume et de fumée Arrive en appels clairs vers les campagnes. C'est la ville tentaculaire, La pieuvre ardente et l'ossuaire Et la carcasse solennelle. Et les chemins d'ici s'en vont à l'infini Vers elle.Emile Verhaeren, Les Campagnes hallucinées, 1893|

Annonce des axes

Commentaire

I/ L'organisation de la description de la ville : espace chaotique, immense, isolé et dominé par la verticalité

1) La verticalité

2) L'immensité

3) Isolement de la ville et absence d'horizon

4) Un espace chaotique

II/ Un espace inquiétant : La ville-monstre

1) Une atmosphère fantastique

2) Un espace impersonnel

3) Personnification de la ville

4) La violence et la mort

Le poème dénonce les faux espoirs et l'exode rural.

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