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La lutte ouvriere

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avons sans doute trop tardé à faire cette proposition.

Mais surtout nos camarades eux-mêmes ont quelque mal à la faire passer dans les faits. Les grévistes eux-mêmes, sans être contre, ne voient pas bien la nécessité ou l’utilité du comité de grève. Le dirigeant de la CFDT, tout libertaire qu’il soit, estime que « le comité de grève, c’est un slogan » et n’entend pas pousser à la constitution d’un réel comité. Et surtout nos camarades, qui ont agi jusqu’ici en tant que dirigeants CGT, ont du mal à se reconvertir, à ne plus agir en tant que représentants du syndicat mais à se poser en dirigeants des grévistes ne voulant tenir leur autorité dans la grève que des grévistes eux-mêmes et au travers des structures mises en place par les grévistes.

Du coup, jeudi et vendredi, la propagande pour le comité de grève semble rencontrer peu d’échos et les propositions de le mettre en place tombent à plat. En fait, nos propres camarades sont peu convaincus de la nécessité de ce comité de grève et, en tout cas, de la nécessité pour eux de cesser de diriger la grève si les travailleurs ne sont pas assez conscients de la nécessité d’un comité, car cela fait partie de notre analyse.

Pour pouvoir faire grève avec des chances de succès, il leur faut non seulement la volonté de faire grève, mais encore la conscience et l’on peut se demander qui de nos camarades ou des travailleurs étaient les moins conscients pendant cette période de quelques jours car, de fait, les travailleurs avaient déjà dépassé ce niveau et le problème du comité de grève était le problème de l’heure depuis déjà plusieurs jours.

Car pendant tout ce temps, nos camarades continuaient à se conduire en simples responsables du syndicat car, dès le vendredi, ils pourront vérifier que cela avait des conséquences et que le niveau de conscience des travailleurs dépassait déjà la représentation syndicale…

Ce jour-là, la direction SNCF régionale accepte de recevoir les représentants des syndicats. (…) Et lorsqu’à la demande de nos camarades d’interrompre la réunion pour aller faire le point avec les grévistes qui attendaient dehors, les représentants de la CGT ne bougent pas… et nos camarades non plus.

Aussi, deux heures plus tard, lorsque les délégués sortent, c’est par des huées qu’ils sont accueillis par les 120 grévistes qui prennent violemment à partie les syndicats pour les avoir fait attendre, dans le froid, et qui plus est pour rien (car la direction n’a pratiquement rien cédé) et sans avoir pris la peine de leur rendre compte régulièrement de la situation. Ce soir-là la proposition de faire un comité de grève, refaite aux 120 présents par un camarade, est carrément repoussée. Les grévistes n’y voient qu’une proposition des syndicats. Et ils sont bien décidés à montrer aux syndicats qu’ils sont mécontents en votant contre toutes leurs propositions. Les camarades n’avaient plus le choix : ou ils continuaient de se comporter en dirigeants syndicalistes qui savent eux, à la place des travailleurs, ce qu’il est bon de faire, ce qu’il n’est pas bon de faire, etc…, ou ils prennent conscience qu’ils sont avant tout des militants révolutionnaires et que c’est trahison que de ne pas mettre en place des formes démocratiques et révolutionnaires de direction et d’organisation de la classe ouvrière dès que les circonstances le permettent.

(…) On ne fait pas de syndicalisme lorsque les travailleurs sont en mouvement et prêts à prendre leur lutte en mains. (…) Les réformistes ne sont pas tous des traîtres conscients ; l’immense majorité d’entre eux se trompent tout simplement sur le niveau de conscience des masses et restent un pas en retard par rapport à elles. C’est ce qui, en tout petit, a failli arriver à nos camarades en cette circonstance.

Disons que ce n’est pas une critique car c’est arrivé à bien d’autres et cela arrivera encore à bien d’autres. (…) Mais bien entendu en d’autres circonstances, dans des mouvements plus larges, plus décisifs, c’est une véritable trahison. C’est pour cela que nous attachons tant d’importance à la discussion de ce mouvement.

Pour en revenir au triage de Villeneuve, le comité de grève sera mis en place, le matin suivant. (…) A partir de ce jour, samedi 2, c’est le comité qui devient la direction effective de la grève. (…)Il faut dire aussi que le camarade qui était secrétaire de la section CGT nous a fait parvenir sa décision de démissionner (de LO et de son mandat syndical). Depuis le début de la grève, il tirait en arrière. (…)

La grève à Paris-Austerlitz

Le mouvement à Paris-Austerlitz qui va suivre celui de Villeneuve dans la foulée va bénéficier des enseignements que nous avons pu tirer de celui-ci. (…)

Au début décembre, la soixantaine de « nicoteurs » commencent à parler de faire grève pour les départs de fêtes de Noël. (…) La CGT intervient pour expliquer que c’est une erreur de faire grève au moment des fêtes. (…) Les travailleurs ne comprennent pas trop la nécessité de s’organiser, ne voient pas le sens d’un comité de grève. (…)

Le 22 au matin les quelques gars battants tentent de lancer la grève. Les syndicats, malgré le soutien promis, sont absents. (…) C’est l’occasion pour notre camarade de rediscuter avec eux, d’expliquer une nouvelle fois et, cette fois, d’être mieux compris. (…) Finalement il y a 21 candidats pour ce comité de grève provisoire. (…)

Après la constitution du comité, l’appareil CGT commence à réagir. Les dirigeants du syndicat font leur réapparition dans

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