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Le Bien Et Le Mal

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autres pour décider du bien et du mal. Le souci du « qu'en dira-t-on » nous porte au conformisme et le conformisme nous ramène vers l’ordre établi. Dans la société traditionnelle, la comparaison était plus fine. Dans un cas difficile on allait vers les hommes du passé. On consultait les anciens du village pour leur demander conseil. (texte) Il est en effet important que subsiste un lien et même un courant de sagesse entre la génération ancienne et la génération nouvelle. La génération la plus âgée fait figure d’autorité en matière de morale et il est normal d’aller lui demander conseil. Parce que les hommes qui ont beaucoup vécu ont davantage d’expérience, ils peuvent éduquer les générations nouvelles. Leur jugement possède une maturité que n’a pas celui de la génération nouvelle, qui est beaucoup plus à la merci de l’actuel. Dans notre monde postmoderne, les traditions ont perdu leur autorité. Sous les feux de l’actualité, nous sommes étourdis, nous n’avons pas le recul ni le jugement nécessaire. Consulter la tradition pourrait nous aider, mais qui a vraiment foi dans la tradition ? Consulter la tradition, c’est se référer à des valeurs qui possèdent l’avantage de la durée, à des valeurs qui ne sont pas éphémères. Mais ce que nous privilégions, c’est l’actuel, donc le conformisme de l'immédiat. Seulement, faire comme toute le monde, est-ce forcément bien faire ? Le conformisme est-il lui-même moral ?

b) De la même manière, pour ceux qui ont une certaine culture, l’exemple des grands hommes fournit des modèles de rectitude du comportement à l’égard de ce qui est bien ou mal. Nous avons dans notre histoire des héros de la morale, de Socrate, à Épictète, de Gandhi à Martin Luther King. Chaque culture possède aussi ses autorités morales. Nous pouvons nous tourner vers ces hommes illustres pour nous demander ce qu’ils auraient fait à notre place. Nous pouvons repenser un problème d’aujourd’hui à travers une vision qui possède une haute stature morale. Nous pouvons nous demander comment un stoïcien aurait résolu le problème de conscience que nous pouvons rencontrer, comme Gandhi aurait analysé la situation des injustices actuelles et quelle serait alors la décision juste. Mais là aussi, suffit-il de s’appuyer sur une autorité pour discerner le bien et le mal ?

c) Ce qui constitue encore par excellence une référence traditionnelle sur le plan des critères du bien et du mal pour la conscience commune, c’est la religion. Le fidèle d’une confession religieuse voit la loi morale comme une loi sacrée. Antigone, dans la pièce de Sophocle, revendique le caractère sacré de la loi morale, contre les impératifs posés par Créon, l’autorité politique. Créon avait interdit d’ensevelir le frère d’Antigone, parce qu’il était traître à sa patrie. Antigone vient mettre de la terre sur son corps par devoir moral. Les lois éternelles des dieux veulent que l’on respecte les morts. L’autorité en matière de bien et de mal vient de la religion et la moralité conduit Antigone à violer la loi de l’État. Toute religion pose pour ses fidèles des interdits et des prescriptions. La conscience religieuse voit dans l’immoralité le péché (texte) et dans l’accomplissement du devoir l’obéissance à un commandement divin. La conscience religieuse interprète la question morale en terme d’exigence religieuse pour le salut de l’âme. Pour le fidèle, l’autorité des Écritures est un critère suprême. Il possède grâce à elle des repères. Consulter les préceptes de sa religion, c’est disposer de critères du bien et du mal. Vivre en homme religieux, c’est aussi essayer d’appliquer des principes à sa vie, ceux du christianisme, de l’islam, du judaïsme etc. La religion est le plus souvent perçue comme une morale concrète ou sa garantie (texte).

L'inconvénient, c'est que le caractère sacré du devoir et la référence religieuse sont pour la plupart d'entre nous peu convaincants. La modernité de nos sociétés s'est bâtie en cherchant à émanciper la morale de la religion. Notre morale est d'abord laïque, même si elle peut aussi recevoir l'appui d'une autorité religieuse. Avec les religions, nous sommes placés devant des autorités relatives. Il y a beaucoup de doctrines religieuses différentes et d’une religion à l’autre les critères du bien et du mal, les justifications fondamentales ne sont pas les mêmes. Il ne nous semble plus du tout évident aujourd'hui, comme cela pouvait l'être au XVIII ème, qu'en dehors de la religion, il n'y a pas de morale ; au contraire, nous admettons que la morale dans son essence transcende les croyances religieuses. La modernité a rejeté la nécessité du lien entre morale et religion.

d) Que reste-t-il quand la tradition a perdu sa place, quand l’influence des grands hommes ne parle plus à la conscience commune, quand la religion a cessé de revêtir le caractère d’une autorité ? Que reste-t-il quand les hommes n’ont même plus conscience de ce que représente la morale ? Il reste au moins la référence à la loi ! Posons la question aux adolescents d’aujourd’hui : Comment distinguer le bien et le mal ? Nous ne pouvons pas être vraiment surpris d'entendre cette réponse : « le bien c’est ce qui est permis, le mal ce qui est défendu » ; sous-entendu : « c’est la loi qui dit ce qui est bien ou ce qui est mal et la loi, et la loi nous est imposée par la société ». La morale est vue comme une contrainte nécessaire à laquelle il faut se plier, comme on doit se plier aux contraintes imposées par la loi. Certes, voir dans la loi une indication du bien et du mal n’est pas inexact. La loi s’appuie effectivement sur une morale, la morale civique. Rester en accord avec la loi du pays dans lequel on vit est un minimum que nous puissions faire pour tout de même rester intègre. En général, rester en accord avec la loi, est déjà un degré de moralité, mais c'est une indication du bien et du mal qui reste très vague. Mais là encore, la difficulté revient. Cela suffit-il ? N’y a-t-il pas une différence entre ce qui est légal et ce qui est moral ?

Chaque situation de la vie est unique et particulière,. Des principes trop généraux ne nous aident pas suffisamment. Nous ne pouvons pas non plus simplement imiter des exemples pour nous acheter une bonne conscience. L’imitation n’est pas une vertu morale, ni une justification. Les religions ont une autorité à l’égard de leurs fidèles, mais elles ne vont pas au-delà. Elles reposent sur des codes différents. Nous ne pouvons tout de même pas attendre de les étudier toutes pour en faire une synthèse avant de délibérer d’un parti à prendre. La loi elle-même n’est qu’une aide bien vague. Elle ne couvre pas toutes les situations de la vie. Il arrive aussi que la loi soit jugée comme immorale. Dans ce cas, il est évident que l’on ne peut pas s’appuyer sur la loi pour en dénoncer le mal. Où est le critère qui jugera alors la loi ? De quel point de vue juger ?

B. Le bien comme utilité sociale

On peut toujours dire que c’est la société qui fournit la morale. La moralité est une obligation sociale. Examinons l’interprétation sociologique de la morale.

1) On admet que c’est à la société de formuler dans ses règles ce qui lui est avantageux ou néfaste. Il est assez commun de regarder le bien comme ce qui est socialement utile et le mal, comme ce qui est socialement nuisible. (texte) cf. John Stuart Mill L'utilitarisme. Cela signifie que la morale se ramène à un ensemble de règles sociales à ce que l’on nomme les mœurs. La morale est de ce point de vue un phénomène social, au même titre que les rites, les coutumes, le langage, la politesse etc. Les caractères du devoir sont sociaux : le devoir est collectif parce qu’il s’impose à tous les membre d’un même groupe d’individus et il est coercitif, puisqu’il impose des exigences assorties de sanctions. Pour Durkheim, la conscience morale individuelle est en fait l’écho de la conscience collective en nous. Les règles sociales font toute la morale et ce qui parle en nous dans l’exigence du bien, c’est la voix de la sauvegarde de la société. La conscience collective domine la conscience individuelle et lui impose ses devoirs. C’est bien l’appréhension la plus courante que nous ayons de la morale, quand nous pensons que la société nous « impose » une morale. Dans la conscience commune, on voit dans la société une autorité extérieure devant laquelle il faut s’incliner. Au fond, cette reconnaissance de l’autorité sociale est aussi à l’œuvre dans la considération du jugement d’autrui. C’est un peu comme si le sentiment du bien ou du mal impliquait nécessairement le regard des autres sur soi et un sens aigu de la culpabilité. Du fond de soi la conscience morale se dirait : « Je ne peux tout de même pas faire cela. Ce n’est pas bien. Qu’en dira-t-on ? je vais attirer sur moi la honte et la réprobation ». Dès lors, rester dans les limites de la morale reviendrait à rester en conformité avec les mœurs, ce qui signifierait implicitement respecter le principe de conservation qu’est l’utilité sociale. La coutume collective se présente comme une obligation morale. Mais comme les sociétés sont diverses, la conscience morale varie selon les types de croyances en vigueur dans les différentes sociétés. Il est de ce point de vue hors de question de penser que la moralité soit la même dans différents pays et à différentes

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