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Le Langage

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..............................................................................................9 2. Le langage corrompt la pensée (Nietzsche, Sartre)...................................................................................10 a. La primauté de l’intuitif sur le discursif (Schopenhauer).....................................................................11 b. Les concepts de la langue déforment la pensée originale.....................................................................11 c. Le langage suggère une métaphysique (Nietzsche)..............................................................................12

III. Y a-t-il un pouvoir du langage ?.......................................................................................13

A. Langage, société et pouvoir politique.......................................................................................14 B. Jeux de langage et formes de vie...............................................................................................15 C. Quand dire, c’est faire...............................................................................................................16

Conclusion...............................................................................................................................16 Annexe......................................................................................................................................20

Résumé..........................................................................................................................................................20 Eléments de linguistique saussurienne..........................................................................................................21 Autres idées...................................................................................................................................................22 Exemples........................................................................................................................................................23 Citations.........................................................................................................................................................23 Sujets de dissertation.....................................................................................................................................24

Introduction

Qu’est-ce que le langage ? Réponse facile : Un moyen de communiquer, aussi bien les pensées que les sentiments. En ce sens, les animaux ont un langage, car eux aussi sont capables de communiquer, au moins dans une certaine mesure. Voici donc une première question : le langage humain est-il essentiellement différent du langage animal, ou est-il au fond la même chose ? Pour répondre à cette question, il faut se pencher de plus près sur le langage pour comprendre la différence entre le langage humain et le langage animal.

I. Le langage est-il le propre de l’homme ?

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A. Typologie des « signes » On peut distinguer quatre types de signes : (1) indice : ex : fumée-feu ; éclair-orage. Dans ce cas il y a un lien naturel entre les deux termes qui fonde le rapport de signification. (2) signal : ex : cri-danger ; cloche-repas. Ici, le lien entre le signifiant et le signifié est arbitraire (conventionnel). (3) symbole : ex : la balance est le symbole de la justice. Le symbole repose sur la ressemblance entre le symbole et ce qui est symbolisé. (4) signe : ex : le mot est le signe de la chose. B. L’arbitraire du signe Contrairement au symbole, le signe ne ressemble généralement pas à la chose. Il n’y a aucune ressemblance entre le mot « chat » ou le son [cha] et l’animal à moustaches et poils qui traîne dans le salon. C’est ce qu’on appelle l’arbitraire du signe. On dit que le rapport entre le signifiant et le signifié est immotivé. La preuve, c’est que différentes langues utilisent des mots qui ne se ressemblent pas du tout pour signifier les mêmes choses. Par exemple, en français on dit vache, en anglais cow. Le peintre surréaliste René Magritte s’est amusé à illustrer cet aspect du langage dans des tableaux qui associent mots et choses de manière arbitraire. On peut penser que les mots, à l’origine, n’étaient pas arbitraires, que les premiers mots ressemblaient aux choses qu’ils désignaient. Par l’étymologie, on peut chercher la trace de cet « âge d’or » où les mots ressemblaient aux choses. Par exemple, le « s » de « serpent » révèle peut-être une telle origine. Mais il faut bien reconnaître que cette ressemblance entre les mots et les choses est aujourd’hui perdue, sauf peut-être pour les onomatopées (et encore : les anglais disent « cock-a-doodle-doo » pour signifier le chant du coq). Parfois, ironie du sort, le rapport est même inversé, au grand désespoir du poète : ainsi Mallarmé remarque que le mot « jour » a une sonorité sombre alors que « nuit » sonne lumineux. Toutefois, cette particularité du signe ne saurait être ce qui distingue le langage humain du langage animal, puisque les signes utilisés par les animaux (cri du corbeau, etc.) sont aussi immotivés. C. La double articulation du langage Un premier point qui permet de distinguer véritablement le langage humain du langage animal est la double articulation du langage humain. Une expression signifiante, chez l’homme (par exemple une phrase), peut se décomposer en mots et en lettres, mais surtout en monèmes (on parle aussi de morphèmes) et en phonèmes. Les monèmes sont les unités significatives minimales. Par exemple, « rembarquons » contient quatre monèmes : r-embarqu-ons. « Au fur et à mesure », au contraire, est constitué d’un seul monème, car cette expression qui signifie « progressivement » ne s’analyse pas en significations partielles qui contribuent à cette signification générale. Chaque monème, à son tour, peut s’analyser en phonèmes. Les phonèmes sont les unités sonores minimales. Dans notre exemple, le monème « barqu » est composé de quatre phonèmes : b, a, r, qu. La définition des phonèmes dépend de chaque langue : chaque langue découpe dans les sons des limites significatives. Par exemple, en français le jota espagnol, le r et le r roulé forment un seul phonème, r. En revanche, en espagnol on distingue le jota du r. Cette double articulation distingue le langage humain des langages animaux : dans ceux-ci, les signes (ou signaux) ne peuvent pas être décomposés en parties elles-mêmes significatives :

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les différentes notes du chant des oiseaux n’ont pas de sens. Par exemple les corbeaux disposent d’une quinzaine de cris, chacun correspondant à une situation et à une signification particulière. De même, un langage comme le code de la route ne contient qu’une simple articulation : la signification du panneau est constituée par plusieurs significations combinées, mais ces monèmes ne se laissent pas analyser à leur tour. Par exemple la circularité du panneau signifie une obligation, la forme triangulaire un danger, etc. Ces formes ne se décomposent pas à nouveau en parties. Cette double articulation du langage a été progressivement transposée dans l’écriture : au début, l’écriture était symbolique : une représentation simplifiée de la chose signifiait la chose. Peu à peu, pour désigner les entités abstraites, on fit usage du rébus. C’est ainsi que les symboles en vinrent à signifier les sons, et non les choses : on s’achemina ainsi vers la lettre et les écritures alphabétiques. A l’inverse le chinois, qui n’a pas connu cette innovation, a une écriture simplement articulée, ce qui conduit à une explosion du nombre de signes : on compte environ 80 000 idéogrammes ! Heureusement, certains traits communs permettent de soulager quelque peu la mémoire. On voit que l’immense avantage de la double articulation du langage est précisément l’économie : avec seulement 30 ou 50 phonèmes (et encore moins de lettres, car les phonèmes peuvent être obtenus par combinaison de lettres), on arrive à former les quelques milliers de monèmes dont une langue à besoin, et l’association de ces monèmes produit à son tour les milliers de mots du dictionnaire… D. Réaction et représentation 1. Le langage animal est un automatisme sensori-moteur Mais cette différence technique entre le langage animal et le langage humain laisse peutêtre de côté l’essentiel, qui est la faculté symbolique de manipuler ce langage. Dans le signal animal, la réaction est automatique. Il s’agit d’un langage figé qui n’exprime pas des pensées mais des sentiments, besoins. La réaction est immédiate. Il n’y a pas d’intention de signifier. Il faut bien distinguer cette simple fonction sensori-motrice de la véritable faculté de représentation, qui est une faculté de tenir une chose pour une autre (par exemple, utiliser un fétiche, jouer à la poupée, utiliser un mot), en sachant qu’il ne s’agit pourtant pas de cette chose. C’est-à-dire faire semblant en ayant conscience de faire semblant. Ainsi on pourrait dire que les animaux utilisent des signes, mais sans avoir conscience d’utiliser des signes. Le chien de berger peut apprendre à obéir aux ordres de son maître, mais il n’a pas conscience de ce qu’il fait. C’est pour cela que les animaux ne peuvent développer eux-mêmes leur langage. Celui-ci est inné ou inculqué par l’homme :

L’invention de l’art de communiquer nos idées dépend moins des organes qui nous servent à cette communication que

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