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Le Stress Sur Le Lieu Du Travail

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ade de résistance (complète adaptation à l’agent stressant) et éventuellement stade d’épuisement (le sujet n’a plus les capacités à faire face) ;

* le modèle de Laborit définit le stress comme réaction assurant la survie de l’organisme face à un danger. Elle se produit lorsque l’individu, face à une situation stressante, ne peut ni lutter ni fuir, subissant ainsi une « inhibition de l’action » aux conséquences potentiellement pathogènes ;

* le modèle de Lazarus met en évidence le fait que l’individu procède à une double évaluation face à une situation stressante : celle, primaire, du danger ou de la menace que fait peser cette situation, et celle, secondaire, des ressources dont il dispose pour y faire face. Richard Lazarus insiste sur l’importance de cette perception de la situation comme menaçante.

D’autres s’inspirent plutôt de l’ergonomie, et concernent spécifiquement le stress au travail :

* le modèle de Siegrist pose que « l’effort que fournit l’individu va être atténué par le sentiment que cet effort “est payé en retour” ». Cette « récompense » peut être aussi bien matérielle (rémunération) que sociale (reconnaissance) ou symbolique (sens donné à l’effort) ;

* le modèle de Karasek croise deux types de facteurs de stress : la demande (forte ou faible) faite à l’individu et le contrôle (fort ou faible) que ce dernier peut exercer sur son activité. D’où la possibilité d’établir une typologie des situations de stress au travail. Celles où le travailleur est soumis à une forte demande tout en ayant un faible contrôle de son activité, et où, en plus, son soutien social est faible (caissières, serveurs…), sont les plus stressantes.

Ce sont ces modèles qui servent en général de cadre aux diverses études sur le phénomène du stress. Le stress est indissociable de la vie. Il existe depuis le début du monde.

Les hommes se sont certainement rendus compte très tôt que sous l’effet de certaines émotions leur cœur s’accélérait, leurs mains tremblaient ou la sueur perlait sur leur visage. Savoir décrypter ses émotions et celles des autres facilitait la survie Les expressions populaires conservent intacte cette sagesse humaine en associant les émotions au langage corporel.

Historique

Si le stress est vieux comme le monde, l’étude de ses mécanismes et de ses conséquences est beaucoup plus récente.

Le mot stress vient du latin stringere qui signifie « rendre raide », « serrer »,

« presser ». Cette racine latine est reprise par la langue anglaise et en 1303 déjà, Robert Mannyng dans son livre Handlyng Synne parle du stress.

Au XVIIe siècle, la notion de stress veut dire « état de détresse » et renvoie à l'idée d'oppression, de dureté de vie, de privation, de fatigue, d'adversité, de peine.

Dès le XVIIIe siècle, le stress prend une connotation contemporaine en renvoyant à une force, pression, contrainte, influence, un grand effort de la matière, des organes et même du psychisme.

Au milieu du dix-neuvième siècle, vers 1860 le médecin et physiologiste français Claude Bernard démontre les capacités des êtres vivants à se maintenir en équilibre et à stabiliser leur milieu intérieur. Il définit ainsi le concept de l’homéostasie même s’il n’a pas inventé le mot.

En 1872, Darwin publie son célèbre ouvrage sur « l’expression des émotions chez les hommes et les animaux ».

Au tout début du XXème siècle, Sir William Osler, cardiologue canadien vivant aux Etats-unis souligne de façon prémonitoire les effets possibles du stress sur le cœur alors que rien n’avait été découvert de façon précise sur les mécanismes exacts du stress : « Exercer un métier à haute responsabilité augmente le risque de maladie cardiaque ».

Quelques années plus tard, Walter Cannon, physiologiste américain, décrit les réactions physiologiques provoquées par certaines émotions (peur, colère). Dès 1911 il observe la stimulation des glandes médullosurrénales sous l’effet de la peur. En 1915, il émet pour la première fois la célèbre sentence “Fight or Flight” pour décrire les deux réponses possibles à un stress : « fuir ou combattre ».

Il invente le mot homéostasie et en développe le concept : un organisme sollicité par certaines contraintes extérieures tend à produire des réponses adaptatives. Ces réponses adaptatives ont un coût énergétique élevé et l’organisme doit donc fournir des réactions physiologiques parfaitement coordonnées capables de lui fournir l’énergie suffisante pour réagir et pour garantir la stabilité de son milieu intérieur.

En 1928, Cannon parle de stress émotionnel, il insiste sur le rôle des facteurs psychologiques (émotions) dans les processus d’adaptation. Pour lui, la réponse au stress fait partie d’un système unifié corps-esprit dans lequel l’excitation physiologique et l’expérience émotionnelle sont concomitantes : le stimulus qui déclenche une émotion agit simultanément au niveau du cortex et repose sur un ensemble de régulations coordonnées. Il publie à cette époque un ouvrage intitulé « la sagesse du corps ».

En 1931, il découvre la substance chimique responsable de l’action du système sympathique : il la nomme Sympathine ; nous l’appelons maintenant Noradrénaline.

Hans Selye est considéré comme le père du stress même si bien d’autres chercheurs avaient travaillé sur le sujet avant lui. Médecin spécialiste en endocrinologie et chercheur à l’université Mac Gill de Montréal, Selye va faire du stress un concept majeur.

Dès 1936, il décrit une série de réactions biologiques et physiologiques survenant sous l’effet de divers facteurs de stress : mise en jeu de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien entraînant la sécrétion de cortisol, activation du système nerveux sympathique provoquant la stimulation de la médullosurrénale responsable d’une sécrétion d’adrénaline et de multiples réactions viscérales. Il conclut que toutes ces manifestations hormonales et neurologiques sont des indices objectifs de la réponse du corps au stress et il définit le stress comme « la réponse non spécifique de l’organisme à toute demande d’adaptation qui lui est faite ».

En 1946, Hans Selye décrit de façon globale les réactions de l’organisme au stress sous le terme de « syndrome général d’adaptation » dont il distingue trois phases : la phase d’alarme ou phase de choc, la phase de résistance et la phase d’épuisement.

En 1974, afin de ne pas donner au stress un sens univoque, Selye distingue « l’eustress », qui s’accompagne d’agrément et de bien-être, et le « distress », désagréable, insupportable et qui se traduit souvent par un sentiment de détresse. La psychologie de la santé s’intéresse essentiellement au « distress » qui, par ses effets négatifs, a des répercussions sur la santé, en particulier par l’intermédiaire des facteurs de risque.

Tous ces travaux sur le stress ont ainsi mis en évidence les modifications biologiques et organiques provoquées par des agents stressants au travers du système nerveux autonome et du système neuroendocrinien. Cette conception biologique du stress a ainsi dégagé une compréhension du stress comme un état de dysharmonie ou de menace à l’homéostasie. La réponse de l’organisme peut excéder ses capacités d’adaptation et, dans ce cas, peuvent apparaître les maladies de l’adaptation.

A la suite des découvertes fondamentales de Claude Bernard, de Walter Cannon, de Hans Selye, bien d’autres avancées ont été faites. Depuis les travaux de Hans Selye plus de 120.000 travaux scientifiques ont été publiés sur le stress.

A partir de 1970, la définition même du stress s’est élargie : on est passé d’un modèle purement physiologique et biologique à un modèle plus complexe, mais plus proche de la réalité : le modèle biopsychosocial.

Dans un premier temps, des travaux ont montré que les réactions au stress sont modulées selon l’importance des facteurs émotionnels ; c’est ainsi que le stress a été envisagé comme un processus multifactoriel définissant un système d’interdépendance entre des composantes affectives, cognitives, sensorielles, endocriniennes, comportementales et sociales. Au modèle biologique linéaire se substitue donc un modèle plus complexe et dynamique qui privilégie le rôle des interactions entre une multiplicité de facteurs pour expliquer l’impact d’un événement stressant sur l’organisme.

Dans cette perspective, le stress a été défini, en 1984 par Lazarus et Folkman, comme « une transaction entre la personne et l’environnement dans laquelle la situation est évaluée comme débordant les ressources d’un individu et pouvant mettre en danger son bien-être ». Ainsi l’individu peut être considéré comme un acteur capable de moduler l’impact des agents stresseurs par des stratégies cognitives, émotionnelles et comportementales.

Dans le même temps et en parallèle à cette évolution sur la compréhension psychologique du stress, les progrès des neurosciences ont permis de mieux étudier et de mieux comprendre les phases initiales des réactions de stress : en effet avant de mettre en jeu des réactions hormonales, le stress provoque des réactions émotionnelles.

La toute première étape de la cascade qui engendre les réactions

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