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Le travail divise t-il les hommes ?

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Par   •  16 Octobre 2021  •  Dissertation  •  3 316 Mots (14 Pages)  •  484 Vues

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Le travail divise t-il les hommes ?

Le mot « travail » vient du latin « tripalium » qui désigne d'abord un appareil formé de trois pieux et un instrument de torture. Donc, le travail est avant tout une nécessité vitale ; il exprime l’idée que l'homme ne parvient à survivre dans la Nature qu'au prix d'un effort douloureux. Le sens du travail ici renvoie à son organisation sociale. Donc la question est de savoir si le travail est signe de liberté ou de servitude. Pour qu'un travail soit libre, il faut qu'il soit choisi ou assumé par celui qui le fait. Il faut également qu'il soit la libre expression de celui-ci (l'œuvre d'art apparaissant comme un exemple idéal de travail libre).                                                                                                                      Le travail, à l'origine, est une action qui permet à l’homme de subvenir à ses propres besoins primaires : cultiver pour se nourrir, construire un abri  pour survivre. Très vite, les hommes se sont rapprochés et ont pu observer qu’ils vivraient mieux s'ils s'entraidaient : le travail collectif est né ainsi et nécessite une organisation. Les hommes se spécialisent, produisent, puis échangent avec leurs confrères. C’est assez logique, si chaque individu se concentre sur un point précis de la production, s’il l’étudie et perfectionne sa maîtrise, la valeur de l’objet fini sera augmentée. Cette productivité est recherchée par l’Homme car elle est signe d’une amélioration de ses conditions de vie. Donc dans un premier temps, on pourrait penser que le travail unit les hommes par une interdépendance et que celui-ci est utile pour satisfaire les besoins des travailleurs. La division du travail, dans laquelle on peut retrouver le fordisme ou le taylorisme ne signifierait pas alors une division des hommes.     Cependant le travail en lui-même n’est-il pas synonyme de division ? En effet, lorsque l’on regarde une usine, nous y voyons un propriétaire qui détient les moyens de production (locaux et machines) et qui « achète » des travailleurs pour une certaine durée. Celui-ci pourra garder le reste des bénéfices de la vente du produit. Les travailleurs aliénés, eux, deviennent alors une machine dans le processus de production (visible dans « les temps modernes » de Charlie Chaplin) si bien que l’on s’efforce à trouver des innovations pour les remplacer : ce sont les robots. Le terme de machine est important, les hommes répètent sans cesse le même geste en mettant de côté toute tentation de créativité. Les uns souffrent pendant que les autres s’enrichissent de cette souffrance : n’est-ce pas le signe d’une division, d’une rupture et d’une séparation des hommes en plusieurs groupes ?  Pour calculer ses différents groupes, les institutions (INSEE-CSP) le font même en fonction du statut (chef d’entreprise/salarié) et selon des critères économiques (ouvrier/ cadre). Cela peut donc prouver que les hommes sont hiérarchisés en fonction de la place qu'ils occupent dans le processus de production : le travail étant alors à l’origine des multiples divisions qui éreintent les hommes.

Pour répondre à la question : est ce que la division du travail rime avec la division sociale, il serait alors intéressant d’aborder dans un premier temps à l’unité que nous procure le travail, c’est une pratique qui rassemble les hommes autour de leurs particularismes, de leurs identités et leurs qualifications. Cependant d’autres aspects contredisent le facteur unifiant du travail car les inégalités sont principalement dues à celui-ci. Toutefois, il est nécessaire de nuancer ces propos : le travail étant utile à l’homme, il faut alors rechercher une organisation plus juste de celui-ci. 

Le travail est une activité qui s’oppose au divertissement, l'homme doit pour manger, se chauffer ou s'habiller, dépenser son énergie et son temps. Il a toujours eu conscience que l’union dans le travail était une force : on peut penser ici à la chasse par exemple où les hommes préhistoriques, pour être plus efficaces chassaient par groupe. Puis, depuis le néolithique, avec la sédentarisation, les hommes se sont spécialisés et chacun a besoin des autres pour les objets qu’il ne produit pas. Il existe donc une dépendance mutuelle chez les hommes qui favorise le commerce et les échanges. Au sein même d’une famille, cette spécialisation est perceptible : traditionnellement, se sont les hommes qui travaillent pour nourrir leurs enfants, mais les femmes qui préparent cette nourriture. Les différentes tâches sont donc réparties en fonction des qualifications supposées de chacun et des mœurs qui caractérisent une époque. Puis, à partir des années 50, la croissance économique a entraîné le développement du salariat et une augmentation généralisée du niveau de vie. Il y a donc un objectif commun pour tous les hommes qui favorise l’unité dans le travail. 

Par exemple, Marx distingue dans le Manuscrit 1844 l’activité humaine de celle animale. Les animaux eux se limitent seulement à une activité reproductrice, celle des hommes va au-delà de ce qui est simplement nécessaire favorisant ainsi les communications et la rencontre entre populations éloignées. L’abeille par exemple qui tisse sa toile à la manière d’un architecte ne peut être considérée comme un travail, car ce dernier exige que la production soit pensée. L'homme, au cours de son histoire, a de plus en plus réfléchi à ce qu'il va produire avant de le faire, ce qui lui demande une certaine expertise et un savoir faire de ce domaine. La notion d'apprentissage, de formation et donc d'effort est essentielle dans le travail.                                                                                                          La division du travail existe car elle est synonyme d’amélioration économique d’une communauté : cela permet de satisfaire leurs besoins vitaux, de constituer un rempart contre l’exclusion et donc de faire perdurer la notion de communauté par une certaine cohésion envers la consommation. La notion de besoin vital est intéressante : en effet, en fonction d’une époque, d’une population ou même selon les individus entre eux, cette définition peut varier. Nous, européens, ne considérons pas de la manière ce qui est nécessaire que d’autres sociétés. Dans la nôtre, assez développée, nous sommes entourés d’un confort constant que nous avons progressivement banalisé (moyen de transport et internet qui tendent à diminuer la notion de distance par exemple). Nous ne pouvons donc plus nous en passer : comment pouvons-nous alors satisfaire ces besoins devenus nécessaires sans l’aide d’autres personnes? Donc dans ce monde de plus en plus complexe, il est indispensable que chacun se spécialise. Ainsi un homme est capable de réaliser moins de choses que plusieurs qui travaillent ensemble. On peut ici penser à la construction d’une maison qui demande l’intervention de plusieurs corps de métiers complémentaires (maçon, électricien, plombier, architecte…).                 Il est également possible de penser à l’auteur Adam Smith, qui voit dans la division du travail une possibilité de croissance. En effet la division du travail signifie la réalisation d’une tâche complexe en de multiples tâches simples. A l’échelle d’un pays par exemple, chacun d’eux à intérêt à se spécialiser dans la production dans laquelle il détient des avantages. Cela permet une hausse de la productivité, ce qui bénéficie aux intérêts de chacun.  Cela contribuerait à une cohésion sociale car les hommes ont besoin de l’aide de leurs semblables, cependant s'ils attendaient cette aide simplement en fonction de la bienveillance des hommes, ils pourraient l’attendre longtemps. C’est donc bien par un intérêt commun que les hommes sont unis.                                                              Durkheim, de son côté, constate dans La division du travail que ces intérêts communs fondent la solidarité, qu’il considère comme le ciment sociale. La complémentarité, elle permet aux individus de trouver dans le groupe et la vie collective un réel plaisir, une source de satisfaction qui ne se résume pas à la consommation de biens, mais qui crée des relations et qui favorise les interactions. Cela peut faire le lien avec le travail car celui-ci permet de former un capital relationnel et social avec des pairs semblables et donc faire des rencontres. Cette division des tâches nécessite que les hommes coopèrent, donc qu’ils se comprennent et qu’ils communiquent : cela est un facteur unifiant, les travailleurs ayant tous le même objectif, doivent réfléchir ensemble à la conception du produit. D’ailleurs, la principale cause de l’isolement social est la marginalisation professionnelle c'est-à-dire des personnes au chômage, en situation précaire ou à la retraite.                                              De plus, nous pouvons penser que nos collègues sont des personnes ayant un mode de vie semblable au nôtre. Ils ont souvent une qualification proche, un niveau de vie comparable et des centres d’intérêts similaires. Cela nous pousse à créer des liens avec eux et à avoir des intérêts identiques (utile lors de revendications sociales par exemple). 

Cependant cette proximité entre collègues n’est valable que pour des positions hiérarchiques identiques. Cela ne peut pas marcher pour un patron et son salarié (déjà au niveau du salaire). De plus, cette unité dans le travail ne semble exister que pour des travaux intellectuels et manuels. L’ingénieur a besoin d’une équipe pour accéder à une pluralité d'idées, donc à une ouverture d’esprit ce qui lui permet de pouvoir travailler plus efficacement. Comment peut-on trouver ce phénomène chez les ouvriers ? Ces personnes qui ne réalisent que des opérations simples et répétitives dont ils connaissent, avant de le faire,  déjà le résultat final.  

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