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Le travail est-il une torture ? - Dissertation

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Par   •  15 Janvier 2018  •  Dissertation  •  2 843 Mots (12 Pages)  •  1 336 Vues

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LE TRAVAIL EST-IL UNE TORTURE ?

        
        Le mot travail tient sa définition première de son étymologie latine : « tripalium » qui est un instrument de torture. Torturer en revanche représenter tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne. Il est vrai que jusqu’au XVIIème siècle, le mot travail était un terme péjoratif qui rime avec effort, sérieux et pénibilité et avec la définition que l’on trouve communément, qui présente le travail comme un effort physique ou intellectuel qui a pour but d’obtenir un résultat recherché. Ce qui peut aussi se traduire par une transformation réfléchie, technique et organisée de l’environnement naturel. On se rend donc compte que le mot travail a donc eu plusieurs significations jusqu’au sens qu’il a aujourd’hui.
En effet, à partir du XVIIIème siècle, avec les Lumières est apparu une nouvelle vision du travail qui lui redonne un sens plus positif car il permet de s’inscrire dans la société et ainsi marque le début des premières hiérarchies dans le monde du travail ; jusqu’à son sens contemporain qui lie sans doute possible le travail à un salaire nécessaire à la survie en société.  

        Ainsi, suite à ces différences de sens, on va donc se demander si le travail est une tel qu’on le connait aujourd’hui est toujours une souffrance comme le sous entendais la célèbre phrase de la Genèse : « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». On va donc dans un premier temps présenter les aspects contraignants du travail. Dans un second temps nous verrons que le travail n’est finalement pas uniquement une contrainte comme le souligne cette déclaration d’Alain dans ses Propos sur le bonheur : « Le plus grand plaisir humain est sans doute dans un travail difficile et libre fait en coopération » ce qui semble aller contre l’entendement commun. Enfin, le travail, même s’il est accompagné de contraintes peut se présenter comme libérateur pour l’homme. Pour citer un slogan de la révolte de Mai 68, il serait donc possible de « Ne plus perdre sa vie à la gagner » et donc de jouir d’une certaine liberté.

        Le travail est donc quelque chose de contraignant, soit qui créée une absence de choix. Déjà dans l’antiquité, on associait le travail à une activité exclusivement réservée aux esclaves ou aux serfs. Les propriétaires d’esclaves évitaient pendants ces moments là de se fatiguer. D’où le luxe de pouvoir manger allonger à l’époque ou bien encore de pouvoir se lever tardivement. Néanmoins, il est vrai que si on se raccroche à la signification du travail d‘aujourd’hui, on pourrait dire que les riches de l’antiquité travaillaient quand même. Oui car bien que l’effort physique soit uniquement réservé aux esclaves, des efforts intellectuels étaient quand même réalisés par les plus savants. Platon et Aristote pourrait par exemple être très clairement qualifiés de travailleur de nos jours.
        Par la suite, c’est au Moyen-Age que l’image « sale » du travail s’est renforcé car seuls les paysans et le Tiers-Etat en général travaillait. À contrario, le marchand n’était pas considéré comme un travailleur lui. Le travail physique était méprisé par les nobles et les bourgeois qui comme leurs ancêtres de l’antiquité préféraient laisser les taches qui ne demandaient pas de grandes capacités cognitives aux classes « inférieures ».
        Aujourd’hui, le sens du mot travail a donc bien changé même s’il représente encore une activité qui demande un effort et des sacrifices. En effet, maintenant, celui qui travaille fait le sacrifice d’une part de ses libertés. On précise d’une part seulement de ses libertés, car il est également possible de se dire que la liberté ne consiste pas uniquement à faire ce qu’il nous plait, mais, il peut aussi s’agir de pouvoir aller à l’encontre de nos désirs. Ici, nos désirs sont donc nos envies de divertissements, envie de loisir en général.
Il n’est donc par exemple plus libre de se lever à l’heure qu’il le souhaite car il doit dorénavant se rendre dans un lieu qu’il n’a pas choisi à l’heure qu’on lui demande afin de faire une activité qui va dans la plupart des cas l’occuper huit heures par jour et cinq jours sur sept. Il va peut-être même devoir répondre aux ordres d’un supérieur, ou encore devoir porter un certain uniforme. De plus, associés à l’idée que par une société capitaliste qui se veut de plus en plus consumériste, le travailleur va parfois n’avoir d’autres choix que de travailler s’il le veut pas se retrouver en marge de la société voir mourir. Étant donné que toute activité professionnelle implique salaire, il est désormais difficile de survivre à la vague capitaliste même si de plus en plus d’états tentent d’appliquer des mesures sociales comme le RSA en France qui peut permettre à un homme de subvenir à ses besoins primaires pour survivre.

        D’autres part, le caractère pénible d’une activité professionnelle est toujours entretenu dans certaines situations. Comme dans le travail d’ouvrier qu’a déjà étudié Marx par exemple. En effet, le travail à la chaine que pratiquaient dans les années 1900 les employés des usines Ford n’était pas particulièrement intéressant et car ne nécessitant aucune (excepté l’obligation de savoir parler l’anglais) capacité intellectuelle ou presque avaient se caractère abrutissant qu’a notamment montré du doigt Charli Chaplin dans Les Temps Modernes.
Karl Marx parlait d’« aliénation » du travail et il écrivait par exemple que par une activité de ce genre « l’ouvrier s’appauvrit d’autant plus qu’ils produit plus de richesses, et il devient lui-même une marchandise » dans un
Manuscrit de 1844. En s’appuyant sur le Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie du Docteur Villermé datant de 1840, le philosophe allemand défendait aussi l’idée que l’ouvrier vend sa force de travail à un prix de plus en plus bas dans le but de maximiser les profits généraux de l’entreprise dans laquelle il travaille au détriment de sa santé physique et mentale.

        Aujourd’hui, le monde du travail est plus que jamais hiérarchisé et il n’est encore pas rare de voir des travailleurs se faire exploiter. Certains savent qu’ils sont exploités mais c’est le système qui les pousse à voir les forces à travailler. En effet, l’homme ou la femme ont la pression de devoir nourrir leur famille, la famille, la peur de perdre leur emploi à chaque « faux-pas » ou la peur du regard des autres s’ils ne travaillent plus. En cela, le travail peut apparaitre comme de la torture. L’homme ne vient plus à travailler par besoin mais par nécessité à cause de la société qui incite les hommes à dépenser leur argent pour vivre.
        Le monde du travail actuel a donc depuis quelques années commencées à s’intéresser aux situations des travailleurs, et même si nous vivons encore dans une société qui se concentre majoritairement sur les résultats et les profits, l’arrivée relativement récentes des médecins du travail montre encore une fois que la situation des travailleurs empirait.
        Tous ces éléments vont donc alimenter l’idée que le travail est une contrainte qui limite les libertés de l’homme et qui peut aller jusqu’à le détruire lorsqu’il est exploité à outrance par un patron obnubilé par les profits par exemple. L’exemple le plus concret que l’on a aujourd’hui qui démontre bien que la situation de l’homme qui travaille a été dénaturée c’est ce que l’on aime appeler « la maladie du XXIème siècle » à savoir la dépression nerveuse ou « burnout ».  

        

        Deuxièmement, le travail ne représente pas uniquement que des contraintes.
Vendre, fabriquer, étudier, conduire, etc. Toutes ces activités professionnelles ne s’apparentent absolument pas à de la torture.
Le travail est de nos jours l’activité qui nous prend le plus de temps dans notre vie, il semble donc tout d’abord primordiale de pratiquer une activité professionnelle qui nous plait, qui nous correspond et dont on est fier. Le but principal étant de se satisfaire de sa position pour ne plus voir les contraintes du travail. Cette satisfaction passe par ailleurs par la reconnaissance des autres et la reconnaissance de ce qu’on est capable de faire. Il est aussi important de s’épanouir dans ce que l’on fait comme il est important de se savoir utile. Il est à noter qu’en travaillant, on ne sert pas uniquement ses intérêts personnels mais aussi les intérêts de la communauté qui nous est proche. L’ébéniste ou le cuisinier est heureux et fier de ce qu’il fait de ses mains comme il rend heureux ses clients qui achètent ses produits.
Ainsi, par cette logique, on va penser que le travail permet entre autre à l’homme de s’accomplir. D’abord donc parce que le travail apporte de la reconnaissance, les sportifs de haut niveaux par exemple font généralement ce qu’ils aiment. Leurs exploits son reconnus et les rendent fier. Ils travaillent pour eux comme ils travaillent pour qu’on les voit. Il suscite de l’admiration qui s’accompagne d’une fierté pour le sportif qui se félicite de travailler durement. Il en va de même pour les artistes qui travaillent eux aussi généralement par plaisir qui peuvent sentir leur travail comme accomplie lorsque leur œuvre est terminée et qu’elle est exposée.
        Dans le même sens le travail peut se présenter comme formateur puisqu’il conditionne l’homme afin qu’il donne le maximum de lui-même. On peut dire que l’écolier qui part travailler quand il va à l’école développe ses capacités cognitives lorsqu’il apprend à retenir des dates importantes ou des tables de multiplications. L’effort physique ou intellectuel qui est systématiquement demandé à un homme qui travail sert donc également l’homme à perfectionner sa technique. Son autonomie aussi peut être développer par le travail comme sa capacité à travailler en coopération ou en concurrence ou bien encore sous la pression d’un patron ou d’un client. Toutes sortes de capacités qui s’apparentent donc à des enrichissements personnels qui conforte le travailleur dans sa position et qui l’empêche encore une fois de voir les contraintes de son activité.
        D’autre part, nous avons besoin de nous intégrer car la société est composée d’une majorité de travailleurs, il faut donc à la fois revendiquer haut et fort ses capacités et il faut en même temps se fondre dans la masse pour ne pas être derrière les autres ou montré du doigt. Ainsi, ici c’est chercher un travail (qui paradoxalement constitue un travail en lui-même) qui forge le mentale de l’homme et qui le pousse à se surpasser pour se rendre plus fort que les autres.
        Par ailleurs, la notion de salaire, l’homme qui travaille peut se constituer ce que l’on appelle familièrement un « pécule » en épargnant l’argent reçu. Ainsi par le rapport à l’argent, celui qui travaille est en quelque sorte récompensé de ce qu’il a accompli et se sent reconnu ce qui compense les contraintes de son activité.  

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