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Les Liaisons Dangereuses

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été proposées), Besançon (1775-1776), Valence (1777) avec mission d'installer l'école d'artillerie qui allait accueillir Bonaparte, et de nouveau Besançon (1778), où il fut promu capitaine en second de sapeurs.

Il employa son abondant temps libre à composer des pièces légères, madrigaux ou contes, dont ‘’Les

désirs contrariés’’, ‘’Les souvenirs, épître à Églé’’, une ‘’Épître à Margot’’ (1770), deux contes libertins, ‘’La procession’’ et ‘’Le bon choix’’ (publiés dans ‘’L’almanach des muses’’), œuvres qui lui valurent un brin de réputation parfumée d’un peu de scandale, ainsi que la chanson ‘’Lison revenait au village’’ et une ‘’Êpître à la mort’’ (1777). D'un roman «sensible» de Mme Riccoboni, il tira I'opéra-comique ‘’Ernestine’’ (1777), qui connut un échec retentissant n’ayant qu’une représentation, cette même année, à la Comédie-Italienne. Une autre pièce, ‘’La matrone’’ ne fut jamais jouée, et il demanda la destruction du manuscrit.

C'est peut-être à partir de 1778 qu’il commença la rédaction du roman qui allait immortaliser celui qui voulait produire quelque chose qui fasse du bruit et «qui retentit encore sur la Terre quand j'y aurai passé». L'année suivante, il dirigea les fortification de l'île d'Aix, au large de Rochefort, mission pour laquelle il fut mis à la disposition du marquis de Montalembert, pour l'épouse duquel il composa une ‘’Épître à Mme la marquise de Montalembert’’ (1779). Dans la solitude de cette île, il poursuivit la rédaction de son roman. Nommé capitaine de bombardiers, il envoya une première demande de congé, qui lui fut accordée, et lui permit de passer à Paris le premier semestre de l’année 1780, où il continua à travailler à son roman. Une autre demande, favorablement accueillie fin 1781, lui laissa, alors qu’il avait été promu entre-temps capitaine commandant de canonniers, le loisir d'achever :

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‘’Les liaisons dangereuses

ou Lettres recueillies dans une société, et publiées pour I'instruction de quelques autres’’

(1782)

Roman épistolaire de cent soixante-quinze lettres, et 390 pages

Les lettres sont précédées d'un ‘’Avertissement de l'éditeur’’ et d'une ‘’Préface du rédacteur’’.

Le roman s’ouvre sur une lettre de la jeune Cécile de Volanges, qui va sortir du couvent pour être mariée à un certain Gercourt, par sa mère dévouée qui la surveille étroitement. Or la marquise de Merteuil, libertine masquée en jeune veuve respectable, parente de Mme de Volanges, apprenant ce projet de mariage, décide de se venger de Gercourt, ancien amant qui l’a quittée pour une autre femme. Pour cela, comme elle échange une correspondance scandaleuse avec son ami et ancien amant, le vicomte de Valmont, un libertin riche, beau, charmant, plein d’esprit, mais impitoyable et éhonté, vivant dans l’oisiveté et cherchant toujours à acquérir plus de gloire en séduisant des femmes naïves de la bonne société, elle lui demande de conquérir, déshonorer et pervertir la jeune Cécile, afin de ruiner le mariage de Gercourt qui tient à la virginité de sa future épouse (lettre 2). Mais Valmont refuse, et attise ainsi l'irritation de Mme de Merteuil. Il se dit retenu à la campagne, chez sa vieille tante, Mme de Rosemonde, par un «grand projet» : «avoir» une femme qui y séjourne, qui est l’épouse du président (de tribunal) de Tourvel, femme qui est jeune, belle, pure, chaste, vertueuse et dévote, intouchable parce que fidèle à son époux et animée par un sens aigu du devoir et de l'honneur ; il veut faire de cette séduction un exploit (lettre 4), alors que Mme de Tourvel croit pouvoir le «convertir» (lettre 8). Cependant, ayant appris que Mme de Volanges, qui connaît son libertinage (mais pas celui de Mme de Merteuil), I'a dénoncé auprès de Mme de Tourvel (lettre 9), il accepte d’obéir à la marquise afin de se venger lui aussi de Mme de Volanges : il poursuivra de front les deux projets. Mais Mme de Merteuil est agacée par l’intérêt qu’il porte à Mme de Tourvel («Déjà vous voilà timide et esclave ; autant vaudrait être amoureux»), et lui rappelle les principes fondamentaux du libertinage, lui en proposant une illustration en expliquant la stratégie qu'elle mit en oeuvre pour séduire un certain Belleroche (lettre 10). Cependant, Mme de Tourvel repousse avec horreur les avances du libertin, qui, comme chez elle la passion est en lutte avec la conscience, doit user de sa plus fine stratégie, lui faisant ainsi croire qu'elle a à sacrifier sa vertu pour sauver son âme à lui qui simule une violente passion. De lettre en lettre, elle paraît céder peu à peu, mais sa conduite reste irréprochable. Or il se prend pour elle d'un amour véritable, dont s'offense Mme de Merteuil, qui, inquiète de l’ardeur qu’il met dans son entreprise, se moque de ses fausses manoeuvres (lettre 33), le met au défi de rompre, lui promet un «renouvellement de bail» avec elle : «Aussitôt que vous aurez eu votre belle dévote, que vous pourrez m'en fournir la preuve, venez, je suis à vous. Mais vous n'ignorez pas que dans ce genre d'affaire on ne reçoit de preuves que par écrit, venez m'apporter le gage de votre triomphe...» (lettre 20). Cécile étant devenue sa «pupille», elle est désormais sa confidente, et l'encourage à aimer son maître de musique, le chevalier Danceny (lettre 16). Mais, à l’injonction de son confesseur, Cécile demande à Danceny de ne plus lui écrire. Pour s’attirer les faveurs de Mme de Tourvel, Valmont fait une bonne oeuvre en sauvant du «collecteur» une famille d’un village, se disant «étonné du plaisir qu'on éprouve en faisant le bien», et la dévote se laisse prendre aux apparences (lettre 22). Mais elle lui demande tout de même de ne plus lui écrire, et finit par obtenir de lui qu'il rentre à Paris.

Dans la deuxième partie du roman, Valmont et Mme de Merteuil sont tous deux à Paris, mais ne parviennent pas à se voir. Ils élaborent néanmoins leur plan de bataille contre Gercourt et la petite Volanges. Mme de Merteuil organise, entre Cécile et Danceny, un dernier entretien dont elle attend beaucoup. Valmont est chargé de faire la leçon à Danceny. Quant à Cécile, elle est vite revenue des bonnes dispositions où l'avait mise son confesseur. Désespérant de la mollesse de Danceny, Mme de Merteuil, voulant stimuler son ardeur par l'épreuve, révèle toute l'intrigue à Mme de Volanges, qui ferme sa porte au jeune homme, et emmène Cécile chez Mme de Rosemonde. C'est l’occasion pour Valmont de les suivre et de devenir l'intermédiaire entre les deux amoureux. L’occasion aussi de retrouver Mme de Tourvel, qui ne peut s'empêcher de lui écrire pour se justifier ou s'accrocher désespérément à son devoir. Et il peut ainsi mener de front la séduction de Mme de Tourvel et la perversion de Cécile. Ayant fini par obtenir de cellle-ci la clé de sa chambre, profitant de la complicité involontaire de Danceny, c’est sous le prétexte de lui remettre une lettre de son amoureux qu’il s’y introduit alors qu’elle est endormie, qu’il la viole, puis apaise son émoi ; et, comme il lui a bientôt «tout appris», il fait de l'ingénue une libertine. Prise par le remords, elle se confie à Mme de Merteuil qui la console en lui présentant les avantages de sa liaison avec Valmont. Dans le même temps, la marquise dissuade Mme de Volanges d'annuler le mariage de Cécile et de Gercourt. La jeune fille, enceinte, fera une fausse-couche (lettre 140). Se croyant quitte envers la marquise, Valmont retourne à ce qui le sollicite vraiment : la conquête de Mme de Tourvel. Mais cela déplaît à Mme de Merteuil, et, quand il se met en valeur en faisant le récit de ses derniers «exploits», elle lui répond par la longue lettre 81, lettre cinglante où elle entend lui prouver sa supériorité : «Et qu’avez-vous donc fait, que je n’aie surpassé mille fois?» lui demande-t-elle. Et de raconter sa vie, et le travail qu’elle a fait sur elle-même pour devenir une femme à la réputation inattaquable, qui, sous ce masque, intrigue, manipule tout le monde, et perd des réputations. Elle lui donne aussi une leçon de méthode. Afin de prouver sa supériorité, elle élabore un stratagème par lequel elle feint de se laisser séduire par le beau Prévan, un autre séducteur célèbre, qui a la réputation de perdre les femmes, que Valmont, qui en est jaloux, lui avait présenté comme dangereux pour sa réputation, ces conseils de prudence l’irritant. Comme Prévan a parié de la conquérir, elle manigance une aventure dont il sort déshonoré, et lui inflige une punition cruelle (lettre 85). Elle triomphe d'autant plus qu'elle tient le sort de tous dans ses mains, tout en jouissant toujours de la confiance de la bonne compagnie.

La troisième partie du roman s’ouvre sur le silence de Valmont, qui tarde à entériner l’exploit de sa complice. Enfin, il lui écrit, tentant encore, afin d’obtenir une nuit

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