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Les Partis Politiques ; Une Entreprise De Conquête Du Pouvoir ?

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partis ont alors une fonction dite de direction ; l’objectif en est la conquête et l’exercice du pouvoir afin de mettre en œuvre la politique annoncée.

A. Leadership et division du travail politique dans les organisations partisanes

Les distinctions sociales qui existent entre gouvernants et gouvernés se retrouvent dans les partis politiques, les dirigeants étant d’un niveau social bien plus élevé que celui des adhérents. Parmi les dirigeants, Weber distingue le chef charismatique, qui incarne la cause et fait l’objet d’une dévotion quasi religieuse, de l’entrepreneur politique qui défend des intérêts en mobilisant les ressources de l’organisation. R. Michels montre, lui, que les partis passent d’une organisation démocratique à une organisation oligarchique dominée par un chef. L’organisation suppose la mise en place d’élus et de permanents qui bénéficient de la « compétence politique » : c’est la fameuse « loi d’airain de l’oligarchie », contrebalancée par l’autorité du chef, dont la légitimité repose sur l’onction du suffrage universel. Cette oligarchie constitue une classe dirigeante. Cette classe dirigeante peut être contestée puisque dans les partis de militants les leaders peuvent être distinct des dirigeants ; de même, dans les partis d’électeurs le leadership est personnalisé, il se recoupe avec la fonction de dirigeant, et fragile car tributaire du suffrage universel ; enfin, dans les partis de notables il n’existe pas de personnalisation car les leaders y sont en trop grand nombre.

Ces analyses ont été prolongées dans trois directions. D’une part, les leaders contrôlent les ressources du parti, qui sont collectives (le label, la marque, parler au nom de l’organisation), ou individuelles (distribuer des postes pour fidéliser des militants). Aucun leader aujourd’hui n’existe sans ressources : financer une campagne électorale et être soutenu politiquement par les militants qui font de l’élection du leader une cause collective suppose un parti. Les leaders entretiennent donc leurs croyances, donnent du sens à leur engagement. D’autre part, les leaderships sont variables, avec à l’extrême deux types qui n’existent pas à l’état pur. Avec d’un côté le leader omniprésent, dans les partis centralisés (UMP), où les élus locaux sont sous tutelle et d’un autre côté l’existence, dans les structures plus collégiales et moins centralisées (fédérations de partis comme l’ancienne UDF), des contrepouvoirs aux leaders qui cherchent des ressources hors du parti (cas de crise) et jouent un rôle de médiateur entre les leaders. Enfin les chances de devenir un leader varient selon des caractéristiques sociologiques : genre, niveau scolaire, etc. Les élites sont favorisées, ce qui renforce la sélection sociale des dirigeants.

B. La conquête du pouvoir

Les partis politiques se distinguent principalement des groupes de pressions par cette caractéristique essentielle qu’est l’accès au pouvoir. L’objectif premier de chaque parti politique est celui d’exercer un jour le pouvoir. Toute l’activité du parti s’articule alors autour de la réalisation de ce seul objectif. L’accès au pouvoir passe nécessairement par l’élection d’un candidat, au du parti politique.

Cette sélection peut se faire par le comité de direction du parti lui-même ou par des assemblées générales au cours de meetings ou congrès populaires. L’élection peut également avoir lieu comme ce fut le cas en octobre 2011 pour le Parti Socialiste par le vote des adhérents du parti ; on appelle cette élection les « primaires ».

M. Duverger affirme que les partis, à travers cette fonction, assurent le renouvellement de la classe ou de l’élite politique. À cet effet l’auteur propose ainsi le remplacement de la formule « gouvernement du peuple par le peuple » par celle de « gouvernement du peuple par une élite issue du peuple ».

Dans son accession aux responsabilités, un parti politique doit pouvoir compter sur un ensemble d’acteurs partageant les mêmes valeurs, susceptibles de lui fournir des éléments de réflexion et de proposition politiques opérationnelles et d’influencer l’opinion publique. Autrement dit, la vitalité d’un parti est conditionnée par la plus ou moins grande effervescence des boîtes à penser qui gravitent autour de lui. Les conquêtes politiques ne sont alors possibles que lorsqu’il dispose dans son entourage de véritables Think Tanks puissants et dynamiques.

Les résultats électoraux semblent ainsi refléter, dans une certaine mesure, les caractéristiques du paysage français des Think Tanks. La domination effective de l’UMP sur l’échiquier politique depuis une dizaine d’années, symboliquement représentée par ses trois succès consécutifs à l’élection présidentielle, ne peut pas s’analyser sans prendre en compte l’émergence de laboratoires d’idées d’inspiration libérale de plus en plus influents. Ces organisations qui orientent les débats et façonnent l’opinion publique jouent aujourd’hui un rôle considérable dans la vie politique de notre pays.

II. Les Partis politiques : garants de la stabilité du système

La création des partis, dans la perspective d’une participation à la vie politique de la nation, incombe à ceux-ci des fonctions à jouer. C’est ainsi qu’il ressort que en plus de leur fonction de machine électorale, ceux-ci remplissent également des fonctions à caractères sociales dites de stabilisation du système.

A. Le parti politique : éducateur politique du peuple

Les fonctions à caractères sociales des partis politiques sont réalisables dans la mesure où les partis sont considérés comme des sous-systèmes institutionnalisés et qui participent au fonctionnement du système global que représente la société. Pour ce faire, il est de la responsabilité des partis de mettre en œuvre des actions à caractères humanitaires, sociale ou communautaire.

Cette considération amène à s’intéresser à la socialisation et l’éducation politique des militants. La considération des partis comme agents de socialisation leur confère la fonction d’éduquer la population à une prise de conscience de la réalité politique de la nation et, par la même occasion, de la sensibiliser quant à la nécessité d’une solidarité entre différents groupes sociaux, gage de la cohésion sociale.

L’objectif recherché est alors de faire des partis les instruments d’une culture démocratique et d’une véritable éducation politique. Ce faisant, cette formation des militants ou citoyens peut être appréciées à travers les différentes réunions des partis, à savoir, les réunions des militants et les réunions de propagande. Toutefois, cette image du parti éducateur ne correspond pas, pour une part considérable, à la réalité des faits. En effet, l’observation des pratiques

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