"M" Parfum Mariah Carey

au supérieur des cuisses. Ce corps ne se reflète pas dans l’eau mais il est en partie « immergé », il fait le lien entre les deux « milieux » aérien et aquatique.

Composition de l’image :

Rayonnement pyramidale

Courbes et Ondulations

II – CONNOTATION (THÉMATIQUES DÉGAGÉES) :

- DIVINITÉ SÉDUCTRICE :

La sirène

Rappel : la signature « (…) captivante comme une chanson » Mariah n’a bien entendu pas de queue de poisson sur cette image, mais le corps étant coupé (hors champ) au niveau des cuisses, on peut très vite imaginer ce demi corps-poisson invisible. Dans les récits mythologiques, les sirènes sont des divinités de la mer. Créatures mifemme (corps humain de la tête aux hanches) – mi-poisson pour la partie inférieure. Musiciennes dotées d’un talent exceptionnel, elles séduisaient les navigateurs qui, attirés par les accents magiques, de leurs chants, lyres et flûtes perdaient le sens de l’orientation, fracassant leurs bateaux sur les récifs où ils étaient dévorés par ces enchanteresses.

- ÉTRANGE ABSENCE : PENSÉES ET MONDE CÉLESTE

Cette femme aux courbes voluptueuses (séduisantes par excellence) n’essaye pas d’aguicher celui qui la regarde (nous). Elle ne nous regarde même pas. Il y a une forme de nostalgie dans ce regard, elle semble plutôt absente. Elle n’est plus de notre monde à cet instant, mais toute ABSORBÉE (immergée) DANS SA RÊVERIE, jouissant de ce moment de bien-être dans un bain de jouvence entre ciel et mer. (rappelons la première partie de la signature du parfum : « une fragrance éthérée…»)

* Ethérée : Qui a rapport à l’ether, aux espaces céleste (monde de l’âme) Qui est léger (poétique) Synonymes :aérien, immatériel, irréel, léger, pur, vaporeux.

- MIROIR / REFLET : Mythe de Narcisse La fleur pousse au printemps, dans des endroits humides : ce qui la rattache à la symbolique des eaux et des rythmes saisonniers et, en conséquence, de la fécondité. Ce qui signifie son ambivalence : mort-sommeil-renaissance. Cette fleur rappelle donc la chute de narcisse dans les eaux où il se mire avec complaisance : de là vient qu'on en ait fait l'emblème de la vanité, de l'égocentricité, de l'amour et de la satisfaction de soi-même. Les philosophes ont longuement étudié ce mythe. L'eau sert de miroir, mais un miroir ouvert sur les profondeurs du moi: le reflet du moi que l’on regarde trahit une tendance à l'idéalisation. G. Bachelard insiste sur le rôle de ce narcisse idéalisant. Cela nous semble d'autant plus nécessaire, écrit-il, que la psychanalyse classique paraît sous-estimer le rôle de cette idéalisation. En effet, le narcissisme n'est pas toujours névrosant. Il joue aussi un rôle positif dans l'œuvre esthétique (notamment)... La sublimation n'est pas toujours la négation d'un désir; elle ne se présente pas toujours comme une sublimation contre des instincts. Elle peut être une sublimation pour un idéal. Cette idéalisation se lie à une espérance, d'une telle fragilité qu'elle s'efface au plus léger souffle : Le moindre soupir Que j' exhalerais Me viendrait ravir Ce que j' adorais Sur l' eau bleue et blonde Et cieux et forêts Et rose de l' onde. (Paul Valéry, Narcisse).

A partir de ce vers, G. Bachelard découvre également un narcissisme cosmique : c’est le ciel qui se mirent dans l'eau avec Narcisse. Il n'est plus seul, l'univers se reflète avec lui et l'enveloppe en retour, il s'anime de l'âme de Narcisse. Et comme le dit J. Gasquet : Le monde est un immense Narcisse en train de se penser. Où se penserait-il mieux que dans ses images ? demande G. Bachelard. Dans le cristal des fontaines, un geste trouble les images, un repos les restitue. Le monde reflété est la conquête du calme.

- SENSUALITÉ ORIENTALISTE / EXOTIQUE : Langueur et volupté des corps Le corps alangui, les courbes sensuelles et la peau dorée rappelle les nombreuses odalisques et autres femmes aux bains représentées par les peintres orientalistes du XIX ème ou encore aux femmes dénudées des paradis exotiques de Gauguin ou encore Matisse. Langueur : Diminution lente des forces physiques ou morales. Mélancolie. Attitude rêveuse, d'abandon. Plaisir des sens. Enivrement, lascivité, sensualité.

- MARIAGE DES ÉLEMENTS : équilibre des forces célestes

Equilibre des forces

FEU / AIR : Rayonnement du soleil + nuages = ciel en feu

EAU. Avec le feu, l’air et la terre, elle est l’un des quatre éléments. Mais on peut pousser la description plus loin. Car le liquide est tantôt clair, de source, courant, stagnant, frais, salé et réfléchissant, profond ou orageux, comme le décrit dans ses lignes le philosophe français Gaston Bachelard. Et sous ses différents aspects, l’eau est une porte qui ouvre sur les fantaisies de l’imagination. Elle permet, en quelque sorte, de rendre visite à l’inconscient. Le corps de la femme flotte, fondu au milieu de l’image. Le corps est une onde, un passage entre l’air et l’eau. Le solide est convoqué : cette eau n’a rien d’une eau limpide, elle est le miroir quasi solide du ciel et elle est même presque noire et opaque en certains endroits. Le flacon du parfum semble posé sur cette surface lisse au premier plan de l’image.

- LE PAPILLON : Ambivalence des symboles Symbole de beauté et de légèreté, mais aussi emblème de l'âme et de la métamorphose, le papillon a toujours voleté de la futilité à la gravité, de l'inconstance à la profondeur, et du libertinage à la métaphysique. Chaque époque lui a donné un sens particulier en respectant toujours cette ambivalence. Des peintres hollandais du XVIIe siècle à Jules Michelet et Marcel Proust, de Jérôme Bosch à Salvador Dali et jean Dubuffet, des folies romantiques du peintre Fuseli aux méditations savantes du naturaliste Jean-Henri Fabre, de l'antique Psyché à la moderne Lolita, le papillon a toujours su s'adapter à l'air

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