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Philosophie: le désir n'est-il que l'expression d'un manque?

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Par   •  23 Janvier 2017  •  Dissertation  •  2 043 Mots (9 Pages)  •  9 621 Vues

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Le désir n'est-il que l'expression d'un manque

Introduction

 Le désir est défini comme prise de conscience de l’attirance vers un objet réel ou imaginaire. Le désir est le fait ou l’acte de désirer. Il désigne le mouvement qui, au-delà du besoin en tant que tel, nous porte vers une réalité que l’on se représente comme une source possible de satisfaction. Ainsi, le désir n’est pas séparable des activités qu’il engendre et, en même temps, il en est le point de départ. Le désir est une notion complexe. Il semble être le propre de l’homme. L’homme court après des désirs variés. Nous avons tous les mêmes besoins vitaux mais nos désirs nous différencient les uns des autres par leur extrême variabilité. On peut se demander si le désir peut se mêler à la notion du besoin et donc quelque chose à satisfaire. Si le désir est expression d’un manque alors il serait issu d’une sensation de manque, de vide à combler. « Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà l'objet du désir", disait Platon dans le Banquet.

Nous répondrons à ce problématique en suivant les trois thèmes principaux : tout d’abord, le désir serait toujours issu d’une sensation de manque, puis, nous verrons que le désir ne peut être réduit à un manque, il existe précisément des moyens pour combler ce manque. Et enfin, nous démonterons que le désir comme faisant partie intégrante de l'homme.

I -  Le désir serait toujours issu d’une sensation de manque

  1. Le désir est manque

Selon Platon, tout désir est manque. On ne désire jamais que dont on manque. Seul le pauvre désire la richesse, l’affamé désire manger. Ainsi le désir révèle un manque : manque de savoir, manque de sagesse, manque de beauté et de bien. Le désir est insatisfaction, mouvement et tension vers un objet posé comme supposé satisfaisant, avec la découverte corrélative de la frustration inévitable.  Pour Spinoza, nous ne désirons pas une chose parce qu’elle est belle, mais elle est belle parce que nous la désirons. Le désir est donc l'expression d'un manque. Ce manque nous empêche d'être dans un état de plaisir ou de bonheur. Le désir résulte du manque, donc une faille. Socrate définit le désir comme recherche d’un bien manquant. Le tout est de savoir si l’existence de cette faille est une donnée réelle ou imaginaire, un fait ou un fantasme.

  1. Le désir est souffrance

Tout manque se traduit par une souffrance, celle-là même qui nous pousse à la combler. C’est-à-dire à le satisfaire, en sorte que la douleur semble être le symptôme du désir lui-même. Nous savons que nous désirons quelque chose quand nous souffrons de ne le point posséder. Aussi la cause semble d’emblée entendue : on ne peut désirer sans souffrir. Si le désir est manque, il est souffrance. Platon remarquait que tout désir corporel est souffrance (la faim, la soif). Schopenhauer étend cette idée à tout désir comme source d’attachement, donc de souffrance. Aussi l’objectif est-il le même dans les deux cas : il faut se libérer du désir. Il faut cesser de désirer. Si le désir n'est que souffrance, nous devrions donc limiter nos désirs, pour limiter nos souffrances. Mais le désir n'est-il que souffrance ? Pour le savoir, il faudra trouver l'essence du désir, comprendre la nature du manque qui le constitue.

C- Le désir est second par rapport à la pensée

La négativité du désir consiste à affirmer qu’il est second par rapport à la pensée, qu’il est déterminé par la pensée. Aristote affirmait que « nous désirons une chose parce qu’elle nous semble bonne, plutôt qu’elle ne nous semble bonne parce que nous la désirons ; le principe, c’est la pensée. » Nous pouvons imaginer l’idée d’un monde de valeurs objectives, prédéterminées que l’homme n’a plus qu’à reconnaître par sa pensée. Les valeurs préexistent à l’homme et à son désir. Si le bonheur est une succession de plaisir obtenue en satisfaisant nos désirs, n'est- ce pas se tromper sur la vraie nature du désir et du bonheur ? Car quand le désir est satisfait, il est remplacé par un autre désir. Combler un désir offre un plaisir momentané. Le désir cherche à nous faire passer d'un état à un autre. Comme le désir est vain, il n'apporte que frustration et malheur, il ne mène pas au bonheur qui est un état constant et stable.

II – Le désir ne peut réduire à un manque

  1. La maîtrise du désir

Le désir n’exprime pas un manque. Il faut se libérer des désirs vains, des manques imaginaires, illimités, infinis et d’apprendre à se satisfaire des désirs naturels. La faim peut être rassasiée, le désir de richesse, de gloire, de beauté ou de puissance non ! Descartes se donne pour maxime dans le discours de la méthode : « tâcher de changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ».  L’homme peut réformer ses désirs plutôt que l’ordre du monde car les seules choses qui soient véritablement en notre pouvoir sont nos pensées. Nous avons la volonté de ne désirer que les choses qui semblent possibles. En effet, écrit Descartes, nous ne désirons pas posséder le royaume de chine, cette possession ne nous manque pas. Ainsi, si nous apprenons à ne désirer que ce que nous avons la certitude d’acquérir alors rien ne pourra nous manquer. Nous aurons un sentiment de plénitude plus développé que celui qui, possédant toutes les richesses ne sait pas mettre fin à sa conquête.

On peut distinguer besoin et désir. Ils sont tous les deux l'expérience d'un manque. Le besoin est nécessaire, on ne peut pas s'en passer alors que le désir ne l'est pas. Le besoin est nécessaire à la vie ( ex manger), il est déterminé et peut être satisfait.

  1. Le désir comme puissance créatrice

Le désir fait peur, se nourrit de l’angoisse d’un manque. Pour Lacan, il se nourrit aussi de la joie des accomplissements créateurs et procréateurs. Ensemble ou séparés, différents et semblables, nous adressons mutuellement les signes de notre désir, à travers les paroles, les projets, les œuvres, les amours. L’épreuve de manque peut parfois retourner le désir en puissance d’affirmation positive, créatrice, du sujet. Ainsi toute œuvre, artistique, scientifique, politique, est œuvre du désir.  Le désir est synonyme de vie, caractère producteur d’actions. Il semble être associé à la liberté.  Le désir n'est donc pas que souffrance car il est aussi l'expression de notre liberté. Mais comme le désir est illimité, l'homme doit pouvoir échapper à la souffrance que crée le désir à chaque fois qu'il renaît. Notre désir est notre but. Nous devons nous montrer déterminés à le réaliser. En nous focalisant sur son image détaillée, en concentrant continuellement notre attention sur le ressenti de Bien-être qu’il nous procure, nous insufflons la Vie dans notre rêve. Nous lui apportons force et puissance.

  1. Le désir est subjectif

Le désir consiste à préférer certaines choses et à les souhaiter ardemment. Le désir repose sur les préférences personnelles de chacun. Le plaisir est un état de contentement, de plénitude dans lequel rien ne nous manque. Ce plaisir peut être atteint, il est à portée de main à qui sait y parvenir : ce sont les désirs naturels, c'est donc vers eux qu'il faut tendre. Le détour est nécessaire pour différencier les désirs vains qu'il est inutile de rechercher car ils n'apportent jamais de satisfaction. Ces désirs vains naissent d'un rapport faussé du monde. Nous serons heureux quand le corps ne souffrira pas et l'âme non plus. Le contraste auquel nous sommes confrontés à tout instant engendre chez nous une reconnaissance de nos désirs. Il nous suffit alors de les accepter. Et de les mettre en œuvre. Nos désirs changent et évoluent sans cesse. L’évolution de ces désirs est plus qu'agréable. Elle nous permet de ressentir de nouvelles prises de conscience, toutes fraîches, toutes neuves. Elle nous met face à de nouvelles aventures, nous fait vivre un émerveillement revigorant, chaque idée nous emplissant d’un nouvel émoi. Lorsqu’il insuffle la vie en nous, le désir nous indique que nous sommes connectés à notre connaissance intérieure. C'est par le Bien-être que nous ressentons lorsque nous imaginons notre désir réalisé que la pensée de nos désirs crée un lien vers la réalisation de ceux-ci. Ce lien est indispensable et primordial dans le processus de création. En imaginant notre désir réalisé et en le ressentant comme tel, nous faisons « comme si » il était déjà présent dans notre vie, et nous émettons la vibration du Bien-être véritable. Nous expérimentons un ressenti appréciable et agréable qui attire exactement cette atmosphère appréciable et agréable dans notre expérience. Croire dans le but que nous nous sommes fixé est également très important.

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