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Phrase Complétive

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Pelletier Jacques Pelletier (UQAM)

Préface

Dossier privé : de l’Un aux autres

Foutre un joyeux bordel : l’artiste/écrivain amérindien Jimmie Durham L’engagement par la fragilité, deux cas : Kim Doré et Fernand Durepos Contre le corps-image, le corps-scandale : Des fois que je tombe de Renée Gagnon (Re)définition de l’engagement littéraire contemporain « Dénoncer l’intolérable d’une injustice » trajectoire de l’engagement dans l’œuvre non fictionnelle de Marguerite Duras

23 35

Jonathan Lamy (UQAM) Christine Lalumière (UQAM)

47

Laurance Ouellet Tremblay (UQAM) Sonya Florey (Université de Lausanne)

59

73

Nicolina Katinakis (Université McGill)

Ponts

Guillaume Dustan et l’engagement sexuel On ne refait pas l’histoire ou Que fer de Lénine L’échec de la filiation : réflexion sur l’engagement dans Le Banquet de Sébastien Rose

85 91 99

Philippe Mangerel (UQAM) Simon Leduc (UQAM) Elaine Després (UQAM)

Dossier public : Prendre position

Distinguer le théâtre d’intervention du théâtre engagé L’engagement altermondialiste de Tomás Jensen Loco Locass, un groupe engageant ?

109 127 139

Francis Ducharme (UQAM) Jade Préfontaine (Université Concordia) Marie-Claude Tremblay (Université de Sherbrooke)

Table ronde : Possibilités et limites de l’engagement

Dire ce que l’on pense, et faire ce que l’on dit Engagement : imaginaires et pratiques Onze fragments

151 157 163

Jacques Lanctôt José Acquelin Denise Desautels

Postface

171

Louise Dupré (UQAM)

Notices biobibliographiques Numéros déjà parus Bon de commande

177 183 185

Marie-Pierre Bouchard, Jean-Nicolas Paul et Vicky Pelletier

Présentation

D

ifficile de parler de l’engagement de la littérature sans se demander ce qu’est la littérature, ce que signifie écrire ou même lire. Telles étaient déjà quelques-unes des questions qui traversaient le célèbre essai de Jean-Paul Sartre, Qu’est-ce que la littérature ? En ce début de XXIe siècle, alors que plusieurs pensaient s’être à jamais débarrassés de ces réflexions encombrantes, les voilà qui ressurgissent, transformées certes, mais toujours actuelles. C’est à tout le moins ce que croient les participants du colloque étudiant Engagement : imaginaires et pratiques, organisé par l’Association des cycles supérieurs en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal et qui s’est déroulé le 14 mars 2008 à l’usine Grover — un lieu symbolique de l’engagement artistique et social montréalais 1. Ce colloque, qui a réuni des étudiants de la maîtrise comme du doctorat provenant de différentes universités — UQAM, Sherbrooke, McGill, Concordia et Lausanne —, a démontré le dyna1 Construite en 1923 et située dans un quartier défavorisé de Montréal — le quartier Centre-Sud — l’usine Grover emploie, au début des années cinquante, plus de 500 personnes qui œuvrent dans le domaine du textile. Au cours des années quatre-vingt-dix, ses locaux sont surtout occupés par des artistes et des artisans. En 2004, l’usine est menacée de démolition et de conversion en condominiums. Les locataires, qui doivent être évincés, s’unissent pour former une coalition, nommée « Sauvons l’usine », et tentent de racheter ce stigmate d’une époque industrielle révolue pour en faire une coopérative, un lieu de rencontre et de cohabitation pour les artistes. La coalition sera appuyée par plusieurs organisations artistiques et communautaires.

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Actes du colloque Engagement : imaginaires et pratiques

misme de la problématique de l’engagement pour les études littéraires, tant au Québec qu’à l’étranger. « Mettre en gage » : tel est le sens originel du verbe « engager ». L’engagement est d’abord et avant tout un lien, une promesse, un accord entre personnes, une parole donnée. En s’engageant, un individu s’insère dans le cours des choses et du monde ; il entre dans un processus, qu’il soit conflit, négociation, partie sportive ou relation amoureuse. Selon Le petit Robert, l’engagement, dans sa définition la plus contemporaine (1945), est l’« acte ou [l’] attitude de l’intellectuel, de l’artiste qui, prenant conscience de son appartenance à la société et au monde de son temps, renonce à une position de simple spectateur et met sa pensée ou son art au service d’une cause ». Cette définition, quoi qu’on en dise, est largement tributaire du débat qui a eu lieu en France pendant l’entre-deux-guerres, un débat qui avait Jean-Paul Sartre pour figure de proue et certains concepts-clé de l’existentialisme en guise de pavillon. Au cœur de l’arène au sein de laquelle se disputaient les différents discours, la prose occupa un rang singulier ; elle était le cheval de bataille de Sartre, la responsabilité et la liberté, ses conquêtes. Et l’écrivain, lui, par la force révélatrice de ses mots, s’élevait au rang de maître de conscience. « La fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne s’en puisse dire innocent 2 », écrivait-il. Ne restait plus alors qu’au lecteur à prendre acte du monde et de son envers, à prendre en charge son humanité et à agir. Il poursuit : « Écrire, c’est donc à la fois dévoiler le monde et le proposer comme une tâche à la générosité du lecteur 3. » Ainsi, en choisissant d’écrire, le prosateur s’engage généreusement. Il accepte de relever la tâche de révéler à soi un lecteur fondamentalement libre, parce qu’humain, parce que perfectible, parce que fin en soi. Toutefois, fruit d’un temps de crise, cette conception de l’engagement de la littérature se veut également une réaction rapide aux aléas de l’histoire. Dans un troublant paradoxe, que confirme George Steiner dans cet exemple : « Les toiles ne tombaient pas des murs quand les bourreaux parcouraient respectueusement les galeries, catalogues en main 4 », le régime nazi vint démontrer que ni la culture ni la littérature ne peuvent empêcher l’être humain de commettre l’impensable. Weimar a côtoyé Buchenwald. Devant un tel état des choses, que peut alors, véritablement, la littérature ? Les articles réunis dans ce numéro spécial de la revue Postures n’ont pas la prétention de trouver de réponses ou de solutions aux problèmes

2 Jean-Paul Sartre, Qu’est-ce que la littérature?, Paris, Gallimard, coll. « Folio Idées », 1948, p. 31. 3 Ibid., p. 76. 4 George Steiner, Dans le château de Barbe-Bleue. Notes pour une redéfinition de la culture, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 1973, p. 76.

Présentation

de l’engagement, mais ils cherchent tous, à leur façon, à trouver un passage. Et pour ce faire, ils questionnent, interrogent, constatent et remettent en question. Sensibles aux enjeux et aux contradictions qui entourent la question de l’engagement littéraire, ils parcourent poésie, théâtre, prose et chansons en quête de voix engagées. Tout d’abord, parmi eux, il y a ces sondeurs de l’intime pluriel, ceux qui tentent de retrouver les plans du pont menant de la singularité à la collectivité. En tête de liste, Jonathan Lamy présente l’artiste amérindien Jimmie Durham, dont l’œuvre entière est traversée par la question de l’engagement artistique et de l’homme dans sa singulière authenticité. Impliqué dans la refonte des discours sur l’amérindien, le travail de Durham a pour arme des mots, des couleurs, des formes d’expression et, pour combat, toutes formes entendues de représentations. Trickster du quotidien selon Lamy, cet artiste américain nous rappelle que derrière chaque « oui » se cache un « mais » et que tout consensus mérite d’être remis en question. Un appel à la délinquance engagée est donc ici lancé et, semble-t-il, au Nord de la frontière, quelque part entre Lacolle et les berges de la baie d’Hudson, les poètes québécois en ont entendu les échos. Aussi, contre le refus de Jean-Paul Sartre à accorder à la poésie un quelconque pouvoir « engageant », Christine Lalumière reconnaît la prégnance de la parole du poète dans le monde en analysant les œuvres de Fernand Durepos et de Kim Doré. Pour élaborer son propos, elle se fait d’abord historienne et relate les transformations de l’engagement de la poésie québécoise. Du nationalisme des années soixante dix — où l’engagement s’affirmait franchement par rapport à un avenir à transformer —

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