DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Pourquoi l'homme ment-il ?

Dissertation : Pourquoi l'homme ment-il ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  11 Décembre 2023  •  Dissertation  •  1 974 Mots (8 Pages)  •  135 Vues

Page 1 sur 8

        

DISSERTATION

        Henri Frederic, un écrivain philosophe suisse du XIX siècle dit  « Mentir à son idéal! C’est le plus irréparable des viols; c’est la défloration de son palladium, la faute irrémissible dont ne se relève jamais par elle-même la dignité intérieure et qui n’expie que par un long désespoir ». Mentir consiste à dire le contraire de la vérité, c’est-à-dire prononcer un énoncé different de sa pensée dans l’intention de tromper. Notre sens de la morale refuse instinctivement l’idée que le mensonge puisse être un acte bienfaisant. Cette action est un obstacle à la vertu. Cependant tout être humain a déjà menti. Pourquoi les hommes mentent-ils? On distingue plusieurs degrés de mensonge. Dans diverses contextes, le jugement aux mensonges peut varier selon  différents contextes. Bien que l’acte de mentir soit jugé en premier comme un vice, il peut aussi être un acte justifiable.

Tout d’abord, nous nous demanderons ce qui nous pousse à mentir, ensuite les conséquences que le mensonge a sur notre morale et enfin nous verrons s’il faut toujours rechercher la vérité.

        On peut lier le mensonge a des mots plutôt négatifs comme tromperie, hypocrisie alors que le mot vérité est plutôt à des mots comme sincérité, honnêteté, loyauté. Mentir est vu comme un crime qui tue la confiance et qui fait naitre le doute. On peut être poussé a mentir par peur, par exemple, une personne qui ment pour se sentir égal ou supérieur à une autre. La personne vit une illusion qui représente une erreur volontaire qui repose sur le désir. Descartes demande si l’on doit préférer la joie de mentir (de vivre donc dans une illusion) ou bien la tristesse qui accompagne la vérité. On peut être aussi amené a mentir pour protéger quelqu’un c’est-à-dire quand autrui ne pourra pas supporter la vérité. Par exemple dire à une mère que le repas qu’elle a préparé exprès pour nous n’est pas bon ou quand quelqu’un te demande si sa nouvelle coupe de cheveux lui va bien. Cela fait appel à la pitié. Dans son Discours sur l’inégalité, Rousseau réfléchie sur l’hypothèse de l’occasion pour lui de supposer en tout homme un sentiment de pitié faisant éprouver de la souffrance à la vue de la souffrance d’autrui.

        On peut aussi mentir par devoir. Le devoir renvoie au domaine moral. Il semble que nos devoirs s’imposent à nous grâce à notre conscience: nous savons intérieurement ce que nous devons faire, ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Il y aurait aussi en chaque homme la « voix »du devoir, s’exprimant par « Tu dois » et par la mauvaise conscience, le remords et la culpabilité dans le cas où cette voix se serait pas entendue. On peut également croire que le devoir serait ainsi un sentiment naturel, issu d’une sorte de répulsion à faire le mal. Dans les Fondements de la métaphysique des moeurs, la morale Kantienne interroge tout particulièrement les fondements de l’action bonne en se demandant ce qu’il faut pour qu’une solution soit “vraiment“ bonne. On se demande alors des objections courantes, telles que le mensonge commis pour sauver la vie de quelqu’un. Par exemple un militaire qui se fait capturer dans un autre pays ment pour protéger son pays peut être jugé comme un acte malfaisant. Selon l’utilitarisme( dotrine selon laquelle l’utile est le centre de toutes les valeurs) le mensonge ou la vérité, doit être jugé entre inconvénients et avantages, si un mensonge maximise les avantages d’une situation, l’utilitariste trouve moral de mentir, il serait même immoral de ne pas mentir.

        Pour conclure, on est poussé à mentir par diverses raisons comme, entre autres, le désir, la peur et le devoir. Mentir est ainsi la réaction d’une personne qui vit dans la peur et la culpabilité. Le fait de mentir à un impact sur notre société.

        Cependant, selon Kant, le mensonge est toujours moralement répréhensible car le mensonge n’est jamais juste. Ceci s’appuie sur une conception de la subjectivité. En effet, il faut savoir que toutes les personnes naissent avec une dignité humaine, cette dignité vient du fait que les humains sont des êtres rationnels. Ainsi, le mensonge corrompt la capacité morale de l’homme, autrement dit, mentir remet en cause la dignité d’autrui. Or, le mensonge est mauvais par nature ,c’est un acte dont la matière n’est pas ce qu’elle devrait être , puisque les mots sont les signes naturels des pensées, il est contre-nature et illégitime qu’on leur fasse signifier ce qu’on ne pense pas. Aussi, Aristote dit-il que « le mensonge est par lui-même mauvais et haïssable, tandis que le vrai est bon et louable ».

Les moralistes de la vertu pense que l’honnêteté est une vertu qu’il faut cultiver car elle est une base sur lequelle l’homme peut appuyer son développement moral. On peut également s’appuyer sur l’opinion d’Aristote pour expliquer qu’il est contre-nature d’investir le langage d’une signification contraire à la pensée ; le mensonge est donc mauvais en soi. Une chose mauvaise par nature ne peut jamais être bonne et égal. Tout mensonge est donc un péché. Du point de vue de Kant, je ne dois pas la vérité seulement à l’autre, à qui je parle, mais je me la dois aussi à moi-même, ou, pour le dire autrement, à l’humanité, commune en moi, à moi et à l’autre. Le « mensonge intérieur » est même le premier des mensonges, à la source de tous les autres.

        Le mensonge fait aussi partie intégrante de notre société. Certains mensonges sont d’ailleurs acceptées en société, les magiciens par exemple usent de leur art au travers d’ « honnêtes mensonges ». Toutefois, ils sont également présents sous d’autres formes dans notre quotidien : dans le monde du travail par exemple quand on dit qu’on a commencé le travail qu’il faut rendre à la fin de la journée mais qu’on n’a pas encore  commercé, dans le monde publicitaire où ce qu’ils annonce sur un certain produit ne correspond pas véritablement à la réalité. Tout ces exemples reviennent  à la conséquence majeur de mentir: détruire la confiance dans les contrats et les relations humaines. Mentir n’est donc pas relative à certaines conséquences ou à un certain contexte, mais absolue. Ainsi, essayer de justifier un mensonge par ses conséquences positives ne signifie rien d’un point de vue moral. Cette immoralité du mensonge déliée du monde extérieur, Kant la fonde sur un fait, selon lui indubitable : la loi morale, présente en chacun de nous. Ce n’est cependant pas le seul argument que Kant utilise pour justifier immoralité l’absolue du mensonge. Selon lui, le mensonge porte atteinte à la dignité de l’homme dans le fait qu’il s’attaque au fondement de la personnalité humaine : la communication des pensées. Celui qui ment détruit ce qui permet à un homme d’être homme, c’est-à-dire des mots exprimant avec autant de justesse possible une intériorité. Encore une fois, le devoir de véracité, ou devoir de ne pas mentir est absolu et sans exception. Kant explique que le mensonge interfère avec nos devoirs de citoyen, car il porte atteinte à la confiance, qui est le fondement de tous les contrats et même « la source du droit ». Cette position fondatrice de la véracité pour tout édifice explique l’interdiction absolue du mensonge. Kant ne se contente cependant pas de ce premier argument. Il va plus loin en affirmant que, mentir étant une faute, et tout dommage qui est une faute m’étant imputable, je serais le responsable.

...

Télécharger au format  txt (11.7 Kb)   pdf (53.7 Kb)   docx (218 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com