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Religion

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on peut ramener à deux grands types : L’existence serait nécessairement comprise dans le concept même de Dieu. A partir de l’être non nécessaire du monde, qui exige une cause de son existence, on remonte jusqu’à Dieu, cause première et être nécessaire. Mais, ces différentes preuves ont été l’objet de critiques. Kant prétend montrer qu’aucune d’elles n’est vraiment concluante : l’existence ne saurait se déduire, se tirer du concept, comme le veut la preuve de l’étude de l’Etre (déjà critiquée par St Thomas lui-même) ; la deuxième preuve fait, elle, un usage illégitime de la catégorie de rapport en prétendant l’appliquer au-delà du monde de l’expérience sensible où elle sert à relier entre eux les phénomènes. Il resterait à montrer que la “cause première”, le “premier moteur” ou l’être atteint par ces preuves le Dieu de la révélation et de la foi, ce qui ne va pas tant de soi si l’on se réfère à l’opposition que fait Pascal entre le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob” et le “dieu des philosophes et des savants”. La croyance en Dieu ne semble donc pouvoir prétendre recevoir l’appui direct du rationnel. S’il existe, une tendance à la rationalisation de la croyance par l’étude de la religion, cette tendance est un mouvement second, qui fait suite à une adhésion fondamentale première et en soi non rationnelle (« C’est le cœur qui sent Dieu, et non la raison » disait Pascal). Mais cela ne suffit pas à déclarer déraisonnable la croyance en Dieu. Il faudrait, pour que cela soit juste, montrer que le rationnel ruine nécessairement cette croyance.

La critique antireligieuse prétend ramener la croyance en un ou plusieurs dieux à des motifs purement humains, comme la peur, l’ignorance, le besoin de protection ou l’assurance d’une survie après la mort. Certains philosophes des Lumières, au XVIII°s, ont pensé que le progrès des connaissances rationnelles et scientifiques devaient finir par dissiper l’opposition à la diffusion des connaissances et au progrès de la science et la raison, provoquant le rétrécissement progressifs de la croyance, peu à peu privée de tout domaine et de tout sens. Selon Auguste Comte (XIX° s), l’avancement de l’esprit humain à l’état positif ou scientifique rend définitivement dépassé les âges de la doctrine religieuse et de la métaphysique, étapes désormais dépassées de l’évolution de l’esprit. Cependant, si la tentation de faire de Dieu le « refuge de l’ignorance » guette sans doute toute croyance religieuse, on ne saurait en faire le fondement authentique de celle-ci. D’ailleurs, la foi a bel et bien survécu aux développements et aux triomphes de la science. Tout esprit véritablement “éclairé” ne doit-il pas reconnaître la frontière nette entre les deux domaines ? D’après certains philosophes : Marx et Freud, la foi en Dieu n’était qu’illusion et aliénation de l’homme. Celui-ci se soumet à un être imaginaire, qu’il a lui-même créé. Cette “aliénation” peut avoir sa source, soit dans la misère psychologique de l’homme, qui a besoin de la protection d’un père tout-puissant face aux difficultés de la vie et aux énigmes de l’univers, soit dans l’oppression et l’exploitation socioéconomiques, permettant aux personnes opprimées de supporter leur condition et aux opprimants d’assurer leur domination. Ces interprétations peuvent rendre compte de certaines composantes de la religion, mais peuvent-elles réellement fournir la vraie raison ? Elles sont en concurrence et aussi en conflit ? Mais elles ne pourraient pas aller à l’encontre de Dieux et de sa foi en lui. D’ailleurs, elles participent à la faiblesse de la science de l’homme. Nous pouvons donc voir que la tentative de fonder directement la croyance en Dieu sur des arguments rationnels ainsi que la tentative contraire qui serait d’enlever tout fondement à cette croyance pour faire apparaître son caractère déraisonnable, opposé au rationnel, serait vouée à l’échec. Ne faudrait-il pas alors penser de façon nouvelle au rapport entre le rationnel et la croyance en Dieux ?

Délimiter le pouvoir de connaître de notre raison, poser les bornes du domaine à l’intérieur duquel il s’exerce et de montrer ainsi qu’il y a, à côté du savoir rationnel, une place légitime pour la foi, un espace où elle est possible : « J’ai dû supprimer le savoir pour faire une place à la foi. » On n’a donc pas le droit de décréter a priori qu’il ne peut rien y avoir au-delà du monde que nous pouvons connaître, des objets qui s’offrent à nos sens et à notre science. Croyant reconnaître dans l’affirmation « l’objet n’est pas l’être » la vérité manifestée par toute grande philosophie, ajoute : « En cela, on ne peut prétendre que la philosophie justifie positivement la foi religieuse. Mais elle en établit la possibilité. ». Il convient de différencier nettement le mystère et l’absurde. L’absurde désigne ce qui contredit le rationnel ; le mystère désigne ce qui le dépasse et qui, loin d’interdire la pensée (comme le fait l’absurde), suscite au contraire la réflexion. D’ailleurs, loin de bafouer le rationnel, la croyance en Dieu répond selon Kant à une exigence de son usage pratique ou moral. La croyance en l’existence d’un Dieu suprême et en

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