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Shang Yang, le précurseur du légisme

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Par   •  8 Novembre 2018  •  Dissertation  •  2 436 Mots (10 Pages)  •  569 Vues

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Shang Yang, le précurseur du légisme

Depuis -771 avant notre ère la dynastie des Zhou est en plein déclin, différents courants de pensées émergent alors en « Chine » pour tenter d’apporter des solutions à cette crise, qui, à partir des Royaumes Combattants sera à son apogée. Nous allons plus particulièrement nous intéresser à Shang Yang (商鞅), qui est en quelque sorte le précurseur du légisme (法家). Né en -390 avant notre ère pendant la période des Royaumes Combattants, il deviendra le 1er ministre de l’état de Qin qui par la suite fondera le premier Empire chinois. A travers une étude de son ouvrage 商君書 nous allons tenter d’expliquer comment Shang Yang et le légisme comptaient résoudre les problèmes qui rongeaient le pays et quelles ont été ses réformes notamment en matière de justice qu’il proposa et qui permirent à l’état de Qin de gagner en puissance et par la suite de sortir « vainqueur » de la période des Royaumes Combattants en -221 avant notre ère. Nous allons commencer par une biographie de ce dernier afin de mieux comprendre l’enjeu de ses réformes, puis nous aborderons ensemble les points clefs des différentes réformes mises au point par Shang Yang.

Après avoir travaillé pour le roi Hui de Wei, Shang Yang, de son vrai nom Gongsun Yang, entra au service du duc Xiao qui dirigeait l’état de Qin (un des sept états de l’époque des Royaumes Combattants) en 364 avant notre ère. Ce dernier, en effet était à la recherche d’hommes de talents qui puissent l’aider dans sa politique d’expansion. Après de nombreux entretiens avec le duc Xiao, Shang Yang finit par obtenir le poste de premier ministre de Qin.

Il fut l’artisan de nombreuses réformes, il propose notamment une nouvelle législation. Voici une courte description des changements dont Shang Yang avait eu l’idée, selon Sima Qian dans ses Mémoires Historiques « Shang Yang réparti la population en groupements de cinq ou six villages dont tous les membres étaient collectivement responsables des fautes de chacun. Tout citoyen qui se rendait complice d’un crime et ne dénonçant pas le coupable était passible de la peine capitale. Quiconque livrait un délinquant à la justice était récompensé comme s’il avait tranché la tête d’un ennemi ; quiconque couvrait un criminel se voyait infliger le même châtiment que s’il avait fui devant l’ennemi […]. Il voulut que les hommes s’appliquassent aux activités productrices : il exempta de corvée les paysans qui produisaient des quantités de grands et de soie supérieures à la norme. Mais tous ceux qui s’adonnaient à des activités futiles ou que la paresse avait réduits à la misère étaient enrôlés comme esclaves. » Cette description reflète bien le principe de la carotte et du bâton que l’on retrouve dans le légisme ; récompenser les bonnes actions et punir les mauvaises, ainsi le peuple se comportera bien. Suite à l’anecdote du poteau de bois et des pièces d’or, Shang Yang proclama ses idées de réformes. Ces dernières ne reçurent pas un très bon accueil de la part du people, Shang Yang s’opposa alors au prince héritier qu’il voulut punir car il avait lui-même enfreint la loi. Il proclama ensuite au sujet des lois : « C’est parce qu’elles sont bravées par les grands qu’elles ne sont pas respectées par le peuple. » De nouvelles réformes suivirent, et Shang Yang dirigea en outre des campagnes militaires contre l’état de Wei, 340 avant notre ère fut l’apogée de sa carrière. Après une décennie le légisme avait ses preuves dans l’Etat de Qin, le peuple était heureux et les brigands avaient disparu. Mais après la mort du duc Xiao, des rumeurs parvinrent à l’héritier du trône selon lesquelles Shang Yang souhaitait le renverser. Traqué, Shang Yang s’enfuit, mais à cause des lois qu’il avait lui-même mis en place fut capturé et ensuite écartelé.

Nous nous intéressons maintenant plus en détails aux réformes figurant dans son œuvre. Pour Shang Yang, l’agriculture et la guerre sont les deux points clef pour qu’un Etat puisse perdurer. L’un est essentiel à l’autre, ils se comblent. Selon lui, « l’agriculture est la condition nécessaire à tout effort guerre, unique moyen d’atteindre à l’hégémonie », il considère que seul le travail dans les champs permet à la population d’être au service du gouverneur, car ce travail pénible « robotise » en quelques sortes les paysans qui travaillent alors sans se poser la question du pourquoi ils le font, cela forge en outre le paysan et le prépare à la guerre. L’homme doit être comme une machine dénoué d’intelligence et contrait à travailler sans arrêt. Si l’homme réfléchit, il peut discuter et s’il peut discuter il peut alors argumenter, réfléchir et se poser des questions, or il n’est pas permit de se poser des questions sur la loi, car celle-ci doit être intériorisée en l’homme lui-même. Pour Shang Yang, le sujet idéal serait un paysan-soldat, car la guerre permettrait d’endurcir les hommes, de leur donner un but à leurs sacrifices et par la même occasion de les faire travailler davantage. Il considère d’ailleurs que toutes les personnes telles que les taverniers, les aubergistes, etc… utilisent toutes sortes de trafics pour fuir le travail des champs et se tournent vers d’autres moyens d’existences, pour Shang Yang cela n’est pas tolérable. La musique ainsi que les spectacles devraient également être proscrit, car ils détournent l’attention du peuple de son travail, le prix du vin et de la viande devraient être multiplié par dix, car cela permettraient de faire d’une pierre deux coups : « on réduirait par cette même mesure le nombre des marchands et on ramènerait les humbles à la sobriété, les grands à la frugalité. Les commerçants étant rares, le prix du blé ne monterait plus ; le peuple étant sobre, vaquerait avec ardeur à sa tâche. ». Il va même jusqu'à vouloir faire interdire aux magistrats et aux grands officiers le droit de se déplacer librement dans le pays car cela troublerait les préfectures et détournerait le regard des hommes travaillant dans les champs. Un autre point que souligne Shang Yang est que contrairement aux activités commerciales dirigés par des marchands et artisans et aux activités industrielles souvent tenues par des grands entrepreneurs, l’agriculture est le domaine où la récupération du surplus produit par les paysans est la plus facile à s’accaparer. Comme le souligne Jean Lévi ; « L’agriculture est donc un secteur primordial pour l’Etat non parce qu’il est celui qui produit le plus mais parce qu’il est celui qui lui échappe le moins ». Shang Yang nous parle d’un autre problème que sont « les dix vermines » : le Livre des Odes, le Livre des Documents, les rites, la musique, la vertu, le talent, la probité et l’intelligence. Ces dix vermines rongeraient l’Etat et si par malheur ils se prolifèrent dans celui-ci ils provoqueraient sa perte. Il souligne notamment l’inutilité du Livre des Odes, et du Livre des Documents, en précisant que même si chaque famille possédait un exemplaire de ces livres, la nation ne serait pas plus florissante, bien au contraire. Avec cette critique il s’attaque également aux lettrés confucianistes car ces derniers à travers leurs discours mettent en avant ces ouvrages et leurs bienfaits pour la nation, alors qu’en réalité il n’y en a pas. Il ne faut plus prendre pour exemple la manière de gouverner des anciens souverains (tout comme Confucius, Shang Yang utilise souvent de grands dirigeants tels que Yao, Shun, Yu, etc… dans ses arguments), car l’époque actuelle est bien différente de la leurs, les hommes ont changés, les temps aussi, c’est ce qu’il souligne notamment dans le chapitre VIII nommé « Ouvrir la voie » (ce qui fait opposition justement à la voie dite confucéenne). La vision que nous propose Shang Yang concernant l’homme est une vision réaliste de l’homme tel qu’il est et non utopique comme chez les confucianistes. Il faut se conformer au temps présent et prendre les mesures en conséquence, voilà pourquoi Shang Yang propose ses réformes. Pour bien diriger un Etat, son dirigeant doit prendre en compte « les treize nombres » que sont : l’inventaire des richesses de ses magasins, le montant des céréales se trouvant dans ses greniers, le nombre exact d’hommes et de femmes valide ainsi que celui des enfants et des vieillards, celui des lettrés (« des parasites qui vivent de leurs discours »), des trafiquants, des hommes travaillant au champs et le nombres des animaux tels que les chevaux et les bœufs. Bien que recenser toutes ces données soit impossible, Shang Yang précise qu’un souverain négligeant ces nombres court à sa perte. Shang Yang nous propose également une autre liste nommée « les huit facteurs de corruption », (dans laquelle il inclut à nouveau les rites et la musique) qui engendreraient désordre, luxure, erreurs et rébellions : « l’astuce et la mauvaise foi sont les pourvoyeuses du désordre, les rites et la musique les fourriers de la débauche, la bienveillance et la bonté les mères

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