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Sociologie De La Communication

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ménages d’employés dépensent relativement plus pour le logement. Pour lui, les familles ouvrières ont une gestion du budget marquée par la recherche d’une satisfaction individualiste, l’altruisme familial pourrait si les ménages ouvriers constituaient une classe sociale plus intégrée. Chez Halbwachs, la hiérachie sociale est vue comme un empilement de couches sociales. En haut de la pyramide les plus riches, milieu social peu nombreux avec un degré élevé d’intégration (mêmes goûts alimentaires, même style d’habillement, mêmes valeurs, éducation perçue à travers l’échelle sociale…). La croissance économique et l’habitat urbain devraient à long terme avoir des conséquences bénéfiques sur l’altruisme au sein des foyers d’ouvriers. • Gratuité des loisirs et voisinage communautaire

50 ans après les études de Halbwachs, celles de Chombart de Lauwe [la vie quotidienne des familles ouvrières,1956] établissent que les ouvriers sont toujours mal logés et qu’ils ne font pas l’effort budgétaire qu’on pourrait attendre étant donné leur niveau de revenu s’ils appartenaient à la catégorie des employés ou des cadres moyens. Mais conclure la nature des relations dans le foyer de la priorité des dépenses de logement (chez les bourgeois) serait illégitime. Les foyers ouvriers créent une sociabilité différente du milieu bourgeois par la proximité entre foyers ayant les mêmes conditions de vie. L’entraide, les

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valeurs positives (la solidarité locale, l’ouverture à autrui…) élargissent l’horizon de chaque famille (communication diffuse et solidarité de condition). Le foyer ouvrier n’est pas un monde clos. L’ouvrier appartient à son voisinage autant qu’à sa famille. Il existe donc une communauté de résidence qui est une société entre la classe sociale (collectif) et la famille. Les dépenses de logement sont donc à appréhender à travers une conception populaire du lieu de vie où les conditions matérielles sont secondaires par rapport aux relations communautaires. Si l’altruisme familial est peu développé, c’est parce qu’il s’associe avec un altruisme de voisinage. Michel Bozon [Vie quotidienne et rapports sociaux dans une petite vielle de province, 1984] confirme la spécificité de l’intégration des voisinages ouvriers (cafés, fêtes, associations,…). Les habitants d’une petite ville ont un sentiment plus fort d’appartenir à leur localité. Cependant cette socialité peut disparaître avec le départ des jeunes ménages, ou même se disloquer dans un mouvement de familialisation ( O. Schwartz, le monde privé des ouvriers, 1990). Dans ce dernier cas les prévisions de Halbwachs se concrétisent. L’amélioration des conditions économiques (1960-70 logement plus spacieux, équipements de confort moderne (importance de la télé dans l’isolement)) entraîne un familialisme plus accru chez les ouvriers. De même le chômage et la baisse des revenus va accentuer cette tendance à l’isolement dans le foyer, qui est alors vu comme un lieu de repli. Les foyers urbains « à bas revenu » (ouvriers surtout) ont donc une façon particulière de dépenser leur argent, d’organiser leur vie de famille et de s’impliquer dans le voisinage. Trois façons complémentaires d’analyser ce mode de vie : les besoins organiques liés au travail manuel, l’altruisme familial et le communautarisme. La mobilité géographique des familles (emploi) compromet l’intégration communautaire, de même que l’accès à plus de biens de consommation isole les foyers les uns des autres. Il ne s’agit pas d’embourgeoisement car cet enrichissement n’est pas accompagné d’une socialité mondaine (propre aux catégories sociales favorisées).

Les lois d’Engel Ernst Engel étudie les données d’une enquête réalisée sur un grand nombre de foyers belges appartenant à la classe ouvrière effectuée en 1853. Il va rechercher une loi générale pour définir le comportement du consommateur une fois contrôlé l’effet des goûts individuels. 9 postes de dépenses (inspiration de Le Play) : 1-alimentation,2- habillement, 3-habitation, 4-chauffage et éclairage, 5-outillage et instruments de travail, 6-l’éducation, le culte et les divertissements culturels, 7-les impôts,8-la santé, 9-les services domestiques. il s’agit de mettre en rapport le niveau de revenu du ménage et la proportion des dépenses consacrées à chacun des postes et surtout celui des dépenses alimentaires. Il établit alors que plus une famille est pauvre, plus grande est la part de sa dépense totale qu’elle est amenée à utiliser pour se nourrir. Cette régularité statistique (la proportion des dépenses d’alimentation diminue quand le revenu augmente) est restée dans l’histoire sous le nom de « loi d’Engel ». En 1891, il fait réaliser une enquête similaire en Allemagne. De nouvelles régularités statistiques sont mises en évidence : il y a notamment un accroissement de la part budgétaire des vêtements (seconde loi d’Engel). La comparaison entre l’enquête de 1853 et 1891 fait apparaître un résultat surprenant : les ménages pauvres de 1891 ont atteint un niveau de vie comparable aux ménages « à leur aise » de 1853 et pourtant la part des dépenses consacrées à l’alimentation chez les pauvres de 1891 n’a pas diminué en proportion de la croissance de leur niveau de vie entre les deux dates. La 1ère loi d’Engel se vérifie donc mal dans cette comparaison. 3 explications possibles: 1-les pauvres de 1853 ne mangeaient pas à leur faim, l’augmentation du revenu a servi à résorber ce manque 2- l’augmentation du revenu sur la période 1853-1891 peut n’être qu’une illusion si les prix ont augmenté dans les mêmes proportions 3-la qualité des aliments dans le panier de la ménagère pauvre aurait changé. Pour 1 et 2, Engel manque de données mais il constate qu’entre les deux dates les plus pauvres mangent plus de viande (denrée relativement chère) faisant croître les dépenses dans ce poste. Le coefficient de l’alimentation reste élevé parce que les familles des plus pauvres consomment davantage de calories et aussi parce qu’elles mangent des denrées de meilleure qualité dont le prix unitaire par calorie est plus élevé.

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II. Les styles de vie dans les milieux aisés La richesse devrait rendre plus libre de consommer (selon ses goûts personnels), cependant il existe des contraintes autres que celle du revenu sur la façon de dépenser son argent (échange de cadeaux, entraide,…). La contrainte sociale se substitue-t-elle à la contrainte économique quand on atteint des strates plus riches ? Trois approches peuvent être menées pour analyser les comportements de consommation des foyers à haut revenu : la consommation ostentatoire, les styles de vie et la légitimité culturelle. • La consommation ostentatoire

Pour T. Veblen (La théorie de la classe de loisir, [1899]), certains comportements de consommation ne peuvent s’expliquer en rapport aux goûts personnels. L’attrait exercé par les biens « mode » : Les produits de luxe qui attirent la classe de loisir sont éphémères. En s’intéressent à la mode dans l’habillement , les membres de cette classe se démarquent de l’artisanat traditionnel (biens personnalisés et plus conformes aux goûts personnels). De plus, le luxe est soumis à un processus d’uniformisation périodique, de ce fait le consommateur riche renonce à ses goûts personnels pour suivre les impératifs de la mode conformément à sa classe sociale. Le membre de la classe de loisir se prive d’une grande partie des plaisirs que pourrait lui procurer la consommation (temps passé aux réceptions mondaines, tenues portées,…). La dépense de luxe n’échappe pas aux regards de l’entourage, les riches se donnent en spectacle. Faire montre de sa puissance pécuniaire : la reconnaissance sociale passe par la dépense superflue (« grands » valets présents pour la figuration,…). Le gaspillage honore dans la classe de loisir. C’est une compétition coûteuse, malsaine et risquée. Cette classe de loisir donne l’image d’une minorité parasitaire (prélèvement du surplus économique) au reste de la société. La consommation ostentatoire explique le fait que les comportements de la classe de loisir ne provoquent pas l’hostilité des autres classes. Ainsi, la mode et l’apparat mondain remplissent une fonction sociale. Le gaspillage et les excès répondent aux attentes des milieux sociaux en alimentant et confortant leurs croyances populaires. La dépense des riches (coûteuse et peu satisfaisante pour eux) est conforme aux représentations que les travailleurs se font de que doit être la vie des riches. Les excès, s’ils obéissent aux représentations sociales des classes populaires, sont un instrument pour préserver l’ordre social. Une approche critiquée pour sa démarche fonctionnaliste : 3 arguments critiques : - la consommation de la classe de loisir ne peut avoir les conséquences prévues que si les classes laborieuses sont informées des pratiques des riches, s’y intéressent et les trouvent conformes à leurs propres attentes. Or cela ne va pas de soi, il peut y avoir un désintérêt des classes laborieuses pour les diverses activités de la classe de loisir, le gaspillage peut susciter l’indignation…Il manque donc un dispositif institutionnel relative à cette fonction sociale. - cette théorie n’explique pas les comportements observés à l’intérieur de ce milieu, comme la docilité des membres de la classe de loisir à l’égard des obligations de la consommation d’apparat. - la 3ème critique accepte le postulat

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