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Thomas Römer, Violences bibliques

Fiche : Thomas Römer, Violences bibliques. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  10 Mars 2024  •  Fiche  •  827 Mots (4 Pages)  •  69 Vues

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Thomas Römer, Discours bibliques sur la violence ; au Collège de France

Violence est au cœur de la fondation du monde dans les mythes : les dieux s’entretuent dans la Théogonie, Enuma Elish

Le thème du déluge est partout dans la mythologie du Proche-Orient : Dans l’épopée de Gildgamesh (tablette XI) , le dieu Enlil décide d’anéantir les hommes qui se multiplient trop vite et « font trop de vacarme » par un déluge ; le dieu Ea lui reproche.

  • Les récits bibliques du déluge

2 récits du déluge fusionnés dans la Genèse (on s’en rend compte face aux incohérences et répétitions dans le récit) :

  • Un récit plus ancien « yahwiste »
  • Un récit plus récent « sacerdotal » né du milieu des prêtres

L’origine du déluge est la même dans les deux récits : la méchanceté des hommes se répand sur la terre

  • « La terre s’était corrompue devant Dieu et s’était remplie de violence (hamas) » (Gn 6, 11)

• « Hamas » : terme biblique de violence qui exprime l’idée d’oppression. Il désigne néanmoins particulièrement les crimes de sang et tout acte qui nuit au prochain et à la société.

Le constat de cette violence appelle le déluge => la violence provoque la violence.

  • Caïn et Abel : le mythe d’origine de la violence (Gn 4, 1-16)

Le mythe d’Abel et Caïn intervient entre la naissance de l’homme (Gn, 1-3) et le déluge (Gn 6-9) ALORS QUE le déluge suit quasi immédiatement la naissance de l’homme dans la mythologie du Proche-Orient.

Gn 4, 1-16 : fratricide d’Abel par Caïn

Caïn est le fils d’Adam et de Eve, mais Eve introduit de manière surprenante un lien de parenté entre son fils Caïn et Yhwh directement. Eve est alors mise sur le plan du divin, conformément aux promesses du serpent (Gn 3) et Caïn appartient ainsi au monde des hommes et des dieux.

Abel (son jumeau) est beaucoup plus effacé dans le récit. Par ailleurs, Abel => « hèbèl » = souffle, vent DONC le nom d’Abel contient en lui-même la fragilité de l’existence humaine.

La rivalité entre les frères naît du comportement de Yhwh : les deux frères offrent spontanément un cadeau à Dieu MAIS celui-ci n’accepte que le présent d’Abel (éleveur), pas celui de Caïn (agriculteur). Aucune logique dans l’action divine n’est dégagée => on peut y voir une réflexion sur l’arbitraire du divin, sur l’inégalité inexplicable du monde qui fait entrer dans la violence

Pourtant, Dieu continue de s’adresser à Caïn comme un père et il l’exorte de ne pas s’abandonner au « péché » (première occurrence du terme dans la bible) => définition ainsi du péché comme l’incapacité à gérer sa frustration conduisant au laisser aller à la violence ; Dieu l’invite à mettre des mots sur cette V, à ne pas se laisser aller au cycle de la haine en silence.

Verset 8 : « Caïn dit à son frère Abel » MAIS rien ne suit => le premier meurtre et l’éclatement de la violence sont liés à l’incapacité de communiquer.

Après avoir tué, Caïn craint d’être tué, il comprend qu’il est entré dans la spirale de la violence : « Ma faute est trop lourde à porter, quiconque me trouvera me tuera »

MAIS Dieu empêche que les hommes le tuent (caractère sacré de la vie humaine) et le laisse s’intaller dans le pays de Nod (dont la racine sémantique connote l’errance et l’instabilité) => sortie du cycle de la violence

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