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Tu seras un homme mon fils, Rudyard Kipling

Dissertation : Tu seras un homme mon fils, Rudyard Kipling. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  12 Mars 2019  •  Dissertation  •  2 975 Mots (12 Pages)  •  1 152 Vues

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Dissertation Culture générale

Sujet: “Tu seras un homme mon fils”, Rudyard Kipling

L’humaniste et philosophe Erasme prononça au XVI ème siècle: “on ne naît pas homme, on le devient”. Cette citation nous pousse à réfléchir sur le statut de l’homme et sa place dans la société. En effet, on peut remettre en question cette affirmation qui peut paraître polémique au vu de l’évolution sociétale de l’image de l’homme.

Dans cette vision traditonnelle de l’homme, on peut également citer Rudyard Kipling qui, dans son poème “Tu seras un homme mon fils” , dépeint en 1910 une image “parfaite” de l’homme accomplit. Ce poème, des plus connus de son auteur, interpelle son lecteur avec un écho particulier car il s’adresse directement à lui avec le pronom personnel “tu”. Le poète s’adresse enfait à son propre fils et interpelle le lecteur via ce procédé par la même occasion. Quant à l’utilisation du verbe au futur “seras”, il traduit un cheminement pour atteindre le but ultime qu’est de devenir un homme selon Kipling. S’en suit alors une opposition entre les termes “homme” et “fils”. Sachant qu’il est indispensble d’être ce dernier pour devenir “homme”, cela crée une proximité et une interdépendance des termes de ce sujet car en même temps qu’ils s’opposent, ces deux termes se rapprochent par le lien de parenté qui les unit. L’homme est ici présenté comme un être cherchant la perfection et qui répond à des critères de sagesse, c’est également celui qui engendre. N’ayant pas de majuscule, il désigne ici l’homme en tant que personne adulte de sexe masculin et non l’humanité,. A l’inverse, le fils est un être prédestiné à grandir et à s’accomplir et doit subir une évolution pour y arriver. Le fils revête ici l’apparence du descendant biologique du père.Même si nous sommes tous le fils de quelqu’un par définition, son opposition avec le père établit une certaine hiérarchie familiale. Il peut également faire référence au caractère religieux, nous sommes tous les fils de Dieu représenté alors comme le créateur, en découlant ainsi l’image de l’église où le prêtre est appelé “Père”.Dans le cadre de cette étude nous adopterons le sens du fils en tant que descendant biologique direct du père et non dans une optique religieuse. Le cadre de ce sujet n’est pas précisé, bien que l’on connaît la date de ce poème, il est possible d’aborder le thème du fils et de l’homme à travers l’image que nous en avons aujourd’hui en Occident.

Ainsi en découle de nombreuses questions quant à l’approche de ce sujet. On peut se demander comment le fils devient-il homme ? Quels sont les caractéristiques qui font d’une personne adulte un homme ? Peut-on être fils et ne pas devenir homme ? Le devoir de l’homme est-il de faire de son fils un homme ?

Il est alors légitime de se demander en quoi le statut de l’homme a-t-il évolué et si cette mutation a-t-elle permise une plus grande émancipation de sa condition ?

Pour répondre à cette question nous démontrerons que le statut de l’homme “traditionnel” est le fruit de constructions sociales (I) puis nous verrons que la vision de cet homme est redéfini par les mutations sociales favorables à l’émancipation des hommes dans leur diversité ‘II)

Les sociétés d’aujourd’hui et depuis le développement des civilisations en Occident, se sont développées pour la plupart, si ce n’est toute, sur un modèle patriarcal plaçcant l’homme au sommet de la hiérarchie sociale en lui confiant un certains nombres de responsabilités et de pouvoirs qui lui sont propres et lesquels sont justifiés du fait qu’il est justement un être masculin. Cette conception de la société dite “patriarcale”, c’est à dire une organisation sociétale où l’homme occupe un rôle dominant peut nous interroger sur les raisons de cette domination et notamment sur le mythe de la masculinité et de la virilité.. Mais tout d’abord nous nous intéresserons au processus de socialisation à travers lequel le fils devient homme.

Le passage d’un enfant au stade d’adulte recquiert un certain nombre de critères. En effet, tout d’abord physiquement, de fils, l’enfant évolue peu à peu en statut. Tout en grandissant, le garçon intériorise des normes et des valeurs propres à son environnement familial qui lui permettent de s’intégrer plus ou moins facilement dans la société. Cet apprentissage se fait tout au long de sa vie et parrallèlement à ses évolutions physiques. Un garçon subit plusieurs phases lors de sa croissance qui lui font se rapprocher des caractéristiques d’un homme. La puberté permet au garçon de connaître une croissance rapide due aux hormones de croissance et le développement de caractères sexuels primaires et secondaires dû aux hormones sexuelles avec des changements comportementaux importants. La puberté est une phase importante dans la vie d’un homme puisqu’elle lui permet de s’affirmer en tant que tel via le développement de sa virilité comme nous le verrons plus bas. Au delà des changements liés à la puberté, la socialisation, longuement étudiée par P. Bourdieu permet de façonner l’homme à l’image que la société souhaite lui donner. On peut distinguer deux types de socialisation: la socialisation primaire, et la secondaire. La première s’opère dès le plus jeune âge jusqu’à l’âge adulte. Elle permet au garçon d’apprendre et d’intérioriser des normes, valeurs, et comportements à adopter dans une société afin de s’intégrer en tant qu’homme. Cette différenciation des sexes lors de la socialisation est très facilement observable par exemple dans les magazines de jouets, où les garçons sont poussés à acheter des outils, des petites voitures... et où les filles sont plutôt dirigées vers des jouets comme la dinette, les poupées... Bourdieu complète son analyse en évoquant trois instances de socialisation: la famille, l’école et le travail. La famille est un lieu privilégié de la socialisation primaire puisque c’est le premier groupe social auquel le fils appartient. C’est également un lieu de solidarité ainsi qu’un déterminant social (habitus de Bourdieu). L’école est par ailleurs un lieu de socialisation où l’on apprend des normes et valeurs qui complètent celles de la famille ou qui viennent s’y ajouter: la vie en collectivité, méritocratie, rôle des hommes dans la société... Un homme apprend en effet à accomplir certains devoirs. Encore après la Grande Guerre, l’homme se devait de prendre soin de sa famille en allant travailler pour la financer, tandis que la femme était prédisposée à s’occuper des enfants et de la maison. Cette vision, encore visible dans certains cas aujourd’hui, puise ses sources dans le mythe de la virilité propre à l’homme.

Le mythe de la virilité est en partie fondé sur l’idée que l’homme est supérieur à la femme et se doit d’être en position dominante. Ethymologiquement, viril vient de “vira” qui veut dire “héros”, “fort”. Olivia Gazalé édicte même dans son livre Le mythe de la virilité que “l’idée fondatrice commune est que la nature a créée deux pôles dialectiquement opposés, l’un étant fait pour se soumettre inconditionnellement à l’autre”. Par cela elle met en exergue l’argument selon lesquels les rapports hommes-femmes n’est pas le fruit de construction sociale mais de la nature. Or cette rhétorique est très criticable car elle permet de jusitifier sa domination et les opressions que peut causer une société patriarcale. Par conséquent, lorsqu’un garçon grandit, il intériorise certains comportements sociaux qui le rendent virile. On peut remonter à l’idée de cette virilité dès l’Antiquité avec les canons de la virilité Occidentale qui sont établis : “force, vigueur, combativité, courage et maîtrise” en sont les maîtres mots. La virilité est résumable à un ensemble d’attributs physiques et des traits de caractères idéalisés. La virilité se présente dès le plus jeune âge comme une norme, un idéal. Combien de petits garçons ont rêvés d’avoir une barbe ? Combien ont-ils souhaités être grands et musclés tandis qu’ils étaient petis et minces ? Combien de jeunes prennent tous les risques pour démontrer leur courage ? Toutes ces interrogations sont révélatrices des constructions sociales autour de la virilité qui s’impose à nous malgré tout via un contrôle sociale formel ou informel. Ainsi il existe une certaine alliénation des hommes avec cette rhétorique qui paraît naturelle mais qui est en fait le fruit des contructions historiques et sociales. L’image de Hercule, héros de la mythologie romaine nous est encore enseigné et peut paraître tel un idéal tant se personnage peut fasciner par ses exploits et sa carrure. L’enfant évolue donc toute sa vie dans un environnement où l’absence de virilité peut paraître déroutant voir excluant et grandit parfois dans un climat de peur de l’exclusion et du rejet. La culture de la violence est enseignée au garçon lorsqu’il est petit, il paraît “normal” qu’un enfant joue à la “bagarre”. AU XX ème siècle, des rites de passages plus officielles existaient tels que le service militaire, l’armée... Cette virilité est à prouver constamment dans la vie de l’homme. Le nom de certaines parties de l’homme sont d’ailleurs étroitement liées avec l’idée de virilité. Par exemple, le mot “testicules” vient de “testis” qui signifie “prouver” comme si l’idée de virilité était toujours un peu menacée

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