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Analyse Psychocriminologiques

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sychologie cognitive et neurophysiologique, alli€e … la sociologie, permet de proposer des pistes d’explication prometteuses (approche bio-psycho-sociale). Dans l’€tude des agressions sexuelles, l’int€rˆt port€ … la classe sociale rompt €galement avec certaines images d’Epinal du pass€ (Tardif, et al., 2005). L’€volution des recherches concernant les femmes, en parall‚le de la mont€e du f€minisme, a permis de d€crypter la d€linquance f€minine dans sa combinaison d’actions personnelles –le passage … l’acte- (Carlen, 1988) (Cain, 1989), selon les r‡les sociaux et soci€taux particuliers des femmes (Adler, 1977) (Heidensohn, 1985). Psychopathologie des femmes criminelles Les faits divers mettent en avant les femmes souffrant du syndrome de Š M‹nchhausen Œ, tandis que les analystes rappellent la rationalit€ des crimes f€minins (e.g. crime organis€ par profit de la veuve noire). Mais qu’en est-il r€ellement ? Sont-elles davantage atteintes de maladie mentale que leurs homologues criminels masculins ? Les agresseurs de genre f€minin seraient plut‡t introvertis, aux comportements agressifs psychopathiques pour prot€ger leur psychisme en rupture, d€veloppant des m€canismes de d€fense psychotiques et de possibles troubles parano•aques (Kelleher et al., 2000). Comme le proposent les r€sultats1 d’Harratis et al. (2007), les femmes d€linquantes pr€sentent des scores €lev€s concernant la vuln€rabilit€, la d€pression et la parano•a. Se sentant inf€rieures (Harratis et al., 2007) et incomprises (Vronsky, 2009), les femmes (auteurs de crime) sont m€fiantes, hostiles et d€pendantes. Selon Manners (1997), peu de femmes criminelles souffrent r€ellement du Š syndrome de M‹nchhausen Œ. Les comportements agressifs des femmes pourraient ˆtre induits par des troubles pathologiques (Brownstone & Swaminath, 1989), mais seulement dans une moindre mesure (Harratis et al., 2007). Elles ont effectivement des ant€c€dents de consultations psychiatriques ou psychologiques suite aux €v€nements traumatiques v€cus, des suivis psychiatriques et des traitements pharmacologiques (antid€presseur, anxiolytique, neuroleptique), mais elles semblent d€placer ces troubles vers d’autres probl€matiques que l’agression (Harratis et al. (2007). Comme pour les agresseurs masculins, la maladie mentale ne concerne qu'une minorit€ de sujets. Les auteurs de violences (hommes et femmes) ont, certes, des comportements psychopathiques, non du fait d’une pathologie mentale grave, mais

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Donn€es de la Symptom Check-List (SCL-R) et de la section Š investigation de la personnalit€ et anamnestique Œ de l’entretien semi-structur€, sur 40 femmes d€tenues.

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en r€action … des traumatismes infantiles insurmontables et des situations probl€matiques ing€rables. Toutefois, les femmes sont davantage soumises aux ant€c€dents psychiatriques, quand les hommes cumulent les ant€c€dents criminels. Chez les femmes d€linquantes, comme d€j… indiqu€, Š l’€quilibre psychologique fragilis€ induit une d€compensation psychopathologique avec l’expression d’une symptomatologie polymorphe Œ (Comack, 1996 ; Chesney-Lind, 1997 ; Harratis et al., 2007). Des motivations féminines complexes A la diff€rence des hommes, les femmes agiraient en fonction d’un ensemble/accumulation de motivations complexes. Une fois arrˆt€es, elles justifient leurs actes par un mobile rationnel. Comme les hommes, elles recherchent l’humiliation et la d€valorisation de la victime, toutefois, elles ne semblent pas en retirer une satisfaction ou une forme de plaisir (Harratis et al., 2007). Š Il existe tr‚s peu de signaux d’alarme hors contexte. […] Le probl‚me r€side dans le fait d’avoir assez d’informations pour faŽonner un contexte Œ (Vronsky, 2009 : 446). Que le mobile rationnel soit €nonc€ consciemment ou non, son scenario se veut toujours pragmatique : argent, vengeance, amour (Kelleher et al., 2000). Selon Harratis et al. (2007), ce mobile est €motionnellement reli€ … des affects n€gatifs (e.g. haine, col‚re) ou … l’absence d’affect (absence r€elle ou d€ni des affects). Le mobile rationnel factice €voqu€ permet … l’auteur du crime de centraliser l’ensemble de ses motivations, nombreuses et pathog‚nes. Le mobile colmate le clivage et la br‚che psychique, l’acte n’€tant que l’abr€action de cette impossibilit€ de mentaliser les souffrances menant … l’an€antissement du Moi. Le Š raffinement Œ des techniques op€ratoires, en plus de la complexit€ motivationnelle, permet alors de comprendre la d€tection difficile et la long€vit€ criminelle des femmes (Pollack, 1950). En comparaison avec les hommes, nous insistons sur l’apparente organisation des crimes perp€tr€s par les femmes (Kelleher et al., 2000), bien qu'il ne s’agisse pas d’un groupe homog‚ne. Mˆme si les crimes f€minins comportent moins de rituels et d’expressions pathologiques, c’est-…-dire une Š signature psychologique Œ moins marqu€e (Hickey, 2005), ces crimes peuvent ˆtre tout aussi violents que ceux des hommes (Harratis et al., 2007). Durant l’analyse de l’€criture Falling (tueuse en s€rie am€ricaine), Ianneta, graphologue travaillant pour la police, proposait que Š les tueuses ont cette capacit€ … se fabriquer m€thodiquement une image publique, ou un masque, de charme cultiv€ et de comportement de s€duction doucereuse. Les tueurs paraissent, quant … eux, bien moins int€ress€s par ce jeu de r‡les, ils sont plus attir€s par le sexe, dans le but de dominer, et souvent de venger leur honneur et leur fiert€. Œ (Vronsky, 2009 : 448). 2. Psycho-criminologie des crimes féminins Les scenarii criminels « Pour les actions, le mode op€ratoire sert … la r€alisation de l’acte criminel (Ressler et al, 1986a, 1986b, 1995), alors que la signature rel‚ve d’actes non n€cessaires pour donner la mort (Girod, 2004). Œ (Dieu & Sorel, 2011d). Cela doit permettre d’€valuer le niveau g€n€ral d’organisation du crime f€minin, afin de savoir Š comment reconnaitre une femme pr€datrice ? Œ (Vronsky, 2009 : 445). Manners (1997) a €tudi€ le mode op€ratoire des femmes serial killers … travers l’analyse de 62 sujets. A l’instar Hickey2 (2005), il en d€duit plusieurs

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Recueil et observation de 399 cas de tueurs en s€rie.

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techniques op€ratoires sp€cifiques aux femmes. Les femmes criminelles associeraient la prostitution, le vol et l’escroquerie … leurs crimes. Organis€es dans leurs actions, elles cherchent la discr€tion, maquillant par exemple leurs crimes pour prot€ger leur identit€ (Kelleher et al., 2000). Pour tuer, elles utiliseraient, dans l’ordre d’occurrence, le poison, l’arme … feu, la suffocation, le matraquage, l’arme blanche et la noyade. Evidemment, ce n’est pas pour cela que tous les crimes organis€s, utilisant le poison comme arme, sont r€alis€s par des femmes. Et encore moins que les actions violentes sont le domaine r€serv€ des hommes, comme en t€moignent les crimes d’A. Wuornos aux Etats-Unis. Les criminelles en s€rie passeraient davantage … l’acte sur des proches, membres de la famille ou de l’entourage proche (Harratis et al., 2007). Ce choix particulier de victime se distingue de celui des hommes criminels, plus orient€s vers des victimes qui leurs sont inconnues (Kelleher et al., 2000). L’inapplicabilit• des classifications psychocriminologiques masculines Š Jusqu’… pr€sent, les cas de femmes commettant de meurtres en s€rie … caract‚re sexuel, qui laissent dans leur sillage un nombre alarmant de corps bien trop visibles, €taient plut‡t rares. Œ (Vronsky, 2009 : 17). Š Diverses caract€ristiques comportementales peuvent ˆtre analys€es sur la sc‚ne de crime (O’Toole, 1999). De mani‚re g€n€rale, on recherche le degr€ de planification du crime, le degr€ de contr‡le utilis€ par le contrevenant, […] et l’apparence de la sc‚ne de crime (organis€e vs d€sorganis€e). Œ (Dieu & Sorel, 2011d). Parmi les classifications criminologiques cr€€es pour les agresseurs de genre masculin, nous retrouvons entre autres la notion de crimes lubriques (Hazelwood, & Douglas, 1980), les crimes par motivation Š visionnaires / missionnaires / h€donistes / assoiff€s de pouvoir Œ (Holmes, & Holmes, 1998), les crimes sadiques (Girod, 2004) et les crimes sexuels (Turvey, 2007). Notre €tude psychopathologique des femmes nous porte €galement … inclure la distinction Š psychopathes / psychotiques Œ (B€n€zech, 1992) dans le portrait g€n€rique des criminelles. De mˆme que nos analyses criminologiques de la sc‚ne de crime nous conduisent … int€grer, dans une moindre mesure, les distinctions Š crimes expressifs / instrumentaux Œ (Salfati, 2000) et crimes Š impulsifs/ritualistes Œ (Hazelwood & Warren, 2000). Ces classifications ne sont pas influenc€es par le genre de l’auteur. Pour exemple, A. Wuornos €tait une tueuse en s€rie am€ricaine du 20e si‚cle qui s’attaquait … des victimes masculines non vuln€rables, qui lui €taient inconnues. Les approchant par le biais de la prostitution, elle n’€tait pas une criminelle tr‚s organis€e, laissant les corps inertes de ses victimes au bord des autoroutes (‚ Monster : la tueuse tourment€e Œ, Vronsky, 2009 : 16). Suivant les classifications propos€es, Wuornos €tait une tueuse plut‡t missionnaire …

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