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Dissertation Hobbes - Le Léviathan

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Par   •  29 Mars 2017  •  Dissertation  •  2 226 Mots (9 Pages)  •  924 Vues

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Le Léviathan de Hobbes

              Thomas Hobbes est un philosophe anglais né le 5 avril 1988 et est mort le 4 décembre 1679. Contemporain de la réforme d’Elizabeth 1er et de l’autorité quasi dictatoriale de Cromwell (qui s’achèvera par un échec et donc un retour de la Royauté en 1662). Au moment où se sont compliqués les rapports entre le roi et le Parlement, il prend fait et cause pour la thèse absolutiste. Il fuit la guerre civile en 1640 en se rendant en France où il y vivra durant un an. C’est lors de cet exil qu’il écrit ses deux principales oeuvres politiques, le De Cive (1642) et le Léviathan (1651). Il fut inspiré des pensées de Platon, d’Aristote, de Machiavel, de Bodin, de Galilée, ainsi que de Descartes.

            Le Léviathan tire son titre du monstre biblique dont il est question dans le Livre de Job. Cette oeuvre est divisée en quatre parties : « De l'homme », qui traite notamment de l'état de nature ; « De la République », qui traite de la formation de ce dernier et des lois civiles (ou droit positif) ; « De l'État chrétien » ; et « Du royaume des ténèbres ». Il est possible de dire qu’Hobbes possède le rêve d’une mise en place d’un roi-philosophe. Il concevait le Léviathan comme un manuel de l’Art de gouverner parfaitement, il raisonne comme Platon en partie car selon lui il faudrait que le souverain soit imprégné de sa philosophie politique.

                En quoi à partir de la philosophie politique moderne, Hobbes modifie le rapport à la politique ?

                 Ainsi il serait intéressant d’étudier en quoi la pensée politique de l’Homme moderne qui s’élabore est une pensée politique de la conservation de soi ancrée dans l’état de nature et dans quelle mesure le contrat social tente d’assurer une sécurité (I) ; puis il serait nécessaire de traiter de la mise en place du pouvoir absolu de l’Etat et de son rapport à la religion afin de concilier le temporel et le spirituel (II).

  1. L’homme et son rapport à la société étatique

La pensée politique de l’Homme moderne qui s’élabore est une pensée politique de la conservation de soi comme le prouve l’état de nature. Or, lorsqu’on met tous ensemble les hommes dans leur état de nature, tous étant animés par leur tendance à conserver leur force vitale, Hobbes affirme que ces hommes sont dans cette condition qui se nomme guerre. (A) Ainsi la mise en place d’un contrat social parait selon lui nécessaire afin de tenter d’assurer une harmonie au sein de la société. (B)

  1. L’état de nature

                 Selon Hobbes, le pouvoir est le premier objet de désir de l’Homme: Hobbes écrivait « Ainsi je mets au premier rang, à titre d’inclination générale de toute l’humanité, un désir perpétuel et centré d’acquérir pouvoir après pouvoir, désir qui ne cesse qu’à la mort. » Le pouvoir assure la sécurité du bien-être, et elle ouvre la voie à la félicité, et l’homme en est à sa recherche. Aristote pour sa part mettait davantage en avant la recherche du bonheur qu’éprouvait l’être humain. Or, la félicité est une continuelle marche en avant du désir. Plus l’individu a du  pouvoir moins il risque de le voir limité par celui de quelqu’un d’autre«  La nature a fait les hommes égaux ». Les différences intellectuelles et physiques entre les hommes peuvent devenir négligeables. L’égalité incite donc chacun à penser qu’il peut vaincre l’autre ou bien à être vaincu par autrui : cela donne lieu à une méfiance entre les hommes. Ainsi plutôt que de se laisser surprendre dans une position de faiblesse, l’individu préfère attaquer ses semblables même sans une « réelle » menace de l’adversaire (Hobbes établit un droit de nature qui est la liberté de chacun d’user comme il le souhaite de son pouvoir propre, pour la préservation de sa propre nature).

La protection de soi n’est pas le seul critère d’attaque, l’homme cherche également la reconnaissance de lui chez autrui et souhaite qu’on le perçoive aussi avantageusement qu’il se juge lui même. Le moindre signe de mésestime, de mépris ou de dédain chez autrui pourrait être interprété comme une agression violente et peu supportable et pourrait ainsi légitimer, selon la perception de chacun, une certaine violence. Selon Hobbes, il ne peut y avoir de justice à l’état de nature : « Justice et injustice ne sont en rien des facultés du corps ou de l’esprit. Si elles l’étaient, elles pourraient appartenir à un homme qui serait seul au monde. » Ainsi le droit ne pourrait être qu’une création des hommes ex nihilo (à partir de rien). C’est pour les mêmes raisons que la propriété n’existe pas à l’état de nature car tout ce que les hommes peuvent saisir en devient leur possession, mais ainsi, puisqu’ils ne peuvent garantir l’exclusivité sur un objet il ne sont pas véritablement propriétaires. Hobbes s’oppose ainsi à l’un des axiomes des doctrines libérales qui donne un caractère « naturel, antérieur à l’Etat » à la propriété privée.

On comprend donc que la société à l’état de nature est extrêmement instable et dangereuse, c’est «  la guerre de tous contre tous ». Cette idée renvoie à la formule d’origine antique présente dans la préface de son oeuvre De Cive «  homo homini lupus » (L’homme est un loup pour l’homme).

B. Le contrat social Hobbesien

               Il a été vu que la première loi de nature est de se conserver, et l’homme trouve dans la guerre un moyen d’assurer son bien-être. Or un autre moyen existe : celui de passer un contrat social constant à «  consentir, quand les autres y consentent aussi, à se dessaisir, dans toute la mesure où l’on pensera que cela est nécessaire à la paix et à sa propre défense, du droit que l’on a sur toutes choses, et (se contenter) d’autant de liberté, à l’égard des autres qu’on en concéderait aux autres à l’égard de soi-même. » Hobbes qui blâme les traditionnelles conception de « sociabilité naturelle » dans le droit naturel, doit céder à une idée et admettre qu’il est nécessaire que le contrat soit garanti par un seul arbitre. Selon lui, les paroles ne valent rien : il est possible que l’individu qui a fait une promesse la rompt dès que les circonstances lui permettent de le faire ; or une « force coercitive » est en mesure de punir le non respect des contrats par les contractants. C’est uniquement dans ce cas qu’il serait possible de s’y engager car c’est la seule manière de garantir le respect du contrat. Il est également nécessaire que la force arbitrale créée soit unique pour tous, et cela afin qu’il ne soit pas possible de trouver un autre recours arbitral.        Hobbes réfute explicitement la thèse d’Aristote selon laquelle il existe une harmonie entre les hommes comme chez les animaux ( Aristote prend l’exemple des abeilles et des fourmis ) et qu’il n’est donc pas nécessaire d’établir ce type de contrat : Hobbes souligne le fait que l’homme est particulier car c’est un être doué de raison et que chacun a des intérêts particuliers que seule une entité supérieure peut gérer.

Chacun doit donc confier tout son pouvoir à un seul homme ou à une seule assemblée «  qui puisse réduire toutes les volontés par la règle de la majorité, à une seule volonté ». Le contrat n’est cependant pas passé entre les citoyens et le souverain mais entre chacun et chacun, ainsi le souverain peut être considéré comme un tiers extérieur au contrat. C’est là que se trouve la singularité et l’originalité de la conception de Hobbes à une époque où la problématique du contrat social était déjà établie et assez classique. Les contractants et le souverain ne sont cependant pas deux entités antinomiques, ils constituent un être unique : la République (commonwealth).

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