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Fiche de lecture - Kant, Qu'est-ce que les Lumières ?

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te servir de ton propre entendement »

Arguments : Kant énonce le principe essentiel des Lumières qui est de penser par soi-même, librement et donc d'atteindre la majorité (autonomie). Pour cela, l'homme doit sortir « de sa minorité dont il est lui-même responsable ».

En justice, la minorité est un état de protection des personnes jugées incapables de conduire par elle-même leur vie en raison de leur âge ou de différents problèmes qu'ils soient mentaux ou physiques. Les mineurs sous tutelle, c'est-à-dire qu'un tuteur prend en charge l'organisation de leur vie et de leurs biens.

Pour Kant, la minorité est morale et intellectuelle. L'homme est qualifié de « mineur » puisqu'il est « incapable de se servir de son propre entendement sans la direction d'autrui ». Un adulte qui pourrait être autonome et penser par lui-même préfère s'en remettre aux autres et être guider par des tuteurs. En ce sens, l'homme est responsable car il n'utilise pas comme il faut son libre arbitre, sa capacité à faire des choix et à prendre des décisions ; au contraire, il laisse autrui diriger ses pensées et ses actes. Cette relation de dépendance peut être multiple : elle est celle de la relation d’un individu à une autorité qu’il ne remet pas en question (celle d’un livre, d’une croyance, d’une position sociale, d’une autorité politique…)

L'homme accepte cet état de minorité soit par manque d'entendement soit par manque de courage. Il n'ose pas affronter ses tuteurs qui le guident pour s'en affranchir : il préfère se montrer faible d'où la notion de responsabilité.

La minorité semble être la condition initiale de tout homme mais d'abord enchaîné aux opinions, aux préjugés... l'homme peut ensuite s'en libérer s'il le désire. Pour les Lumières, la devise « Aie le courage de te servir de ton propre entendement » est un impératif catégorique car penser par soi-même est notre vocation. Il semble alors qu'il est de notre devoir de résister à nos tuteurs. Penser par soi-même c'est juger par soi-même en fonction de notre seule raison, c'est exercer notre esprit critique sans s'en remettre à ceux qui auraient l'autorité morale. À partir de ce moment là, notre pensée est autonome et vraiment personnelle puisque nous n'affirmons que ce que nous comprenons et ce que nous jugeons vrai. Par ailleurs, cette pensée est libérée de la tradition et des superstitions. Dans ce sens, le programme des Lumières définit la philosophie elle-même.

Paragraphe 2

Sujet – Thèse: Les obstacles à la majorité : paresse et lâcheté

Citation :« La paresse et la lâcheté sont les causes qui font qu'un aussi grand nombre d'hommes préfèrent rester mineurs. »

Arguments : Kant évoque ici le phénomène paradoxal de la servitude volontaire. Certains hommes, plutôt que de vouloir être libres, préfèrent rester soumis et dépendants des autres par facilité et manque de courage. Au lieu de rechercher leur autonomie, ils choisissent l'obéissance. Kant déplore avec ironie cette question pour bien souligner que l'homme est capable de se sortir de cette servitude volontaire. S'il le souhaite, il peut devenir responsable et « majeur ».

L'objectif de ce paragraphe est alors de comprendre les raisons pour lesquelles des hommes préfèrent se soumettre plutôt que d'être libre. A travers ce texte, Kant montre que la liberté qu'elle soit intellectuelle ou politique est toujours une conquête, le résultat de la volonté et un effort. Selon lui, il faut toujours réfléchir, s'informer, critiquer que ce soit par rapport à un livre, une croyance, de la politique et même un médecin. Il ne faut pas se soumettre à une autorité extérieure. Cependant, certains hommes restent dépendants des idées reçues et reproduisent les idées qu'on leur a donné, retransmettent l'opinion (infondée) et restent alors enfermés dans leurs croyances et leurs coutumes, dans des normes et des traditions transmises qu'ils ne remettent jamais en question.

En effet, il semble difficile pour une homme de renoncer à son état de tutelle (c'est-à-dire à ses préjugés, à ses habitudes mentales) si cet état est normal et permanent pour lui. Si l'homme prend goût à sa propre dépendance, il n'a aucune raison de vouloir s'en débarasser. Pour Kant, les deux véritables raisons pour lesquelles l'Homme ne pense pas par lui-même, sont la paresse et la lâcheté. En effet, il est beaucoup plus facile et confortable de ne pas penser ; il est même plus sécurisant de s'en remettre aux autres pour décider. La minorité est une question de moindre effort. Au contraire, la liberté implique l'acharnement et la difficulté. Elle est une réelle responsabilité et un risque de changement car atteindre la liberté signifie voir notre vision du monde être modifiée.

Le terme de paresse vient du latin « pigritia » qui signifie une répugnance pour le travail et l'effort. Elle est avant tout une façon de vivre puisque les hommes préfèrent une vie de confort et de commodité où leurs besoins sont comblés sans peine de leur part. Il est toujours plus facile de s'en remettre aux autres car le questionnement et la réflexion demandent une effort pénible et fatigant. L'homme doit abandonner ses idées pré-conçues, ses « illusions réconfortantes ». La lâcheté est un manque de courage face à une situation ou un choix qui peut impliquer un danger physique ou autre. Penser devient donc un risque pour l'homme qui a peur d'être confronté à lui-même et de se découvrir tel qu'il est. Si l'homme pensait par lui-même, cela reviendrait à remettre en question sa vie, ses choix, ses valeurs... ce qui le déstabiliserait.

L'homme peut être lâche par choix mais les tuteurs peuvent le rendre lâche et peureux. Les tuteurs font tout pour abrutir le peuple, ils cherchent à le maintenir dans la dépendance pour garder le pouvoir. Ils utilisent la stupidité, la peur et la timidité pour effrayer les mineurs. Mais le peuple peut se rebeller (comme l'a prouvée la Révolution Française, cinq ans après cet opuscule). Kant incite alors les hommes à « marcher seuls », c'est-à-dire à penser par eux-mêmes. L'homme doit avancer et se relever à chaque chute qui sont inévitables. Mais la marche tout comme la réflexion demandent un apprentissage. Les chutes de la pensée sont les faux-savoirs (opinions) ou l'ignorance. Mais l'apprentissage permettra d'atteindre la liberté comme un enfant doit s'affranchir de son père malgré quelques difficultés.

Paragraphe 3

Sujet – Thèse: Un individu seul peut très difficilement sortir de la minorité

Citation: « Il est donc difficile pour chaque homme pris individuellement de s'arracher à la minorité qui est presque devenue pour lui une nature. »

Arguments : Toujours dans le registre de la marche, Kant passe de la métaphore de l'apprentissage de la marche à celui du saut. Il veut montrer qu'un individu seul peut très difficilement sortir de sa minorité car elle est devenue, à force d'habitude et de confort, une seconde nature. Cet état est, pour lui, normal et permanent, il y a pris goût et est incapable de penser par-lui même. Kant, ici, accuse les tuteurs de ne pas laisser aux mineurs la possibilité d'essayer de penser seul. Ils les enferment dans leur ignorance en les persuadant d'un danger lors de la sortie de la minorité. Kant invite à se méfier des tuteurs et à lutter contre eux.

Par les préceptes et formules et les instruments mécaniques, Kant entend les institutions. Les hommes prennent donc goût à ces institutions qu'on leur a inculqué et aux formules toutes faits qui remplacent leurs pensées personnelles. Ils pensent donc mécaniquement avec des idées reçues, totalement impersonnelles. Ils pensent sans penser. Les « entraves » qui sont des grelots attachés aux pieds permettent aux tuteurs de suivre à la trace et de surveiller les mineurs. Ils sont donc dépendants et soumis aux tuteurs.

A travers l'image du saut, Kant évoque le fait que l'homme doit oser affonter les obstacles sans avoir peur. Il doit prendre des risques malgré les difficultés pour espérer atteindre la liberté. Un individu doit se faire lui-même. Comme lors d'un saut, l'homme doit se lancer dans ses pensées même si les premières tentatives seront l'occasion d'erreurs.

Paragraphe 4

Sujet – Thèse: Un public peut s'éclairer lui-même

Citation: « Mais qu'un public s'éclaire lui-même, voilà qui, au contraire, est possible ; c'est même presque inévitable pourvu qu'on lui en laisse la liberté. »

Arguments : Le public représente ici l'ensemble des lecteurs selon l'expression de Kant « le public entier qu'est le monde des lecteurs » au paragraphe 5. A l'époque, les lecteurs et les hommes instruits formaient un nombre restreint d'individus.

Ce public s'éclairera, atteindra les Lumières seul, de lui-même si on lui laisse la possibilité de le faire. Pour cela, il faut laisser aux hommes instruits,

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