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L'appropriation

Fiche : L'appropriation. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  21 Avril 2018  •  Fiche  •  1 392 Mots (6 Pages)  •  795 Vues

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L’appropriation :

Perla Serfaty-Garzon.

Paru en 2003 dans le Dictionnaire de l'habitat et du logement, publié sous la direction de Marion Segaud, Jacques Brun et Jean-Claude Driant, l’écrit de Perla Serfaty-Garzon traite de l’appropriation comme notion et thématique qui implique constamment, au quotidien comme dans la prospective, les citoyens et leurs représentants.

Pour introduire le dictionnaire de l’habitat et du logement, il s’agit d’un recueil qui regroupe des écrits organisés autour des notions de logement et de l'habitat. Il s'agit donc d'éléments essentiels de la vie quotidienne de chaque individu, mais aussi de l'activité de nombreuses professions, ce qui nécessite une certaine pluridisciplinarité donc une multitude d’auteurs.

Spécialiste de l’intimité domestique et de l’appropriation des lieux habités, Perla Serfaty a étendu ses travaux à la phénoménologie de l’habiter, sur la sociabilité et les espaces publics urbains. Elle s’est également intéressée aux modes d’appropriation des espaces publics urbains ainsi qu’à la transformation du sens de la protection du patrimoine architectural et urbain, c’est donc dans ce contexte qu’elle a assumé la direction de l’ouvrage « L’appropriation de l’espace » et dans le même sens ce chapitre pour le dictionnaire de l’habitat et du logement.

Cet écrit se veut d’être avant tout critique. Le contexte de sa publication veut que les auteurs, venus de disciplines, de milieux scientifiques, techniques et professionnels variés, s’appuient sur le décloisonnement des savoirs. De ce fait, l'ouvrage permet de franchir de nouvelles étapes dans l'appréhension des enjeux fondamentaux de questions majeures tel qu’ici « l’appropriation » et de ce fait le rapport de l’usager à l’espace. Ceci dit le texte de Perla Serfaty porte parallèlement une volonté de définition, d’initiation de la notion d’appropriation et de mise en contexte à travers l’historique de l’usage du terme d’appropriation, sa corrélation avec la notion d’identification ainsi qu’une introduction à la psychologie environnementale dans un champ plus large.

A travers un registre d’énonciation, Perla Serfaty introduit tout d’abord la notion d’appropriation et lui donne une définition avant de la confronter ou plutôt l’articuler autours d’autres thématiques.

Articulée autour de deux idée majeure : l’adaptation et la propriété, la notion d’appropriation désigne alors l’équilibre et la justesse dans l’action d’assujettissement de la chose au soi, traduisant une transformation donc réciproquement une expression du soi. Dans l’appropriation, on va donc adapter la chose à un usage, une situation ce qui lui donne une légitimité et la rendre propre à quelqu’un faisant référence à l’usage donc à la légalité.

La vision Marxiste se saisit de la notion de l’appropriation en premier et en fait usage en sociologie. L’homme agit sur la nature, crée des objets, ils lui deviennent ensuite étrangers de part leur existence autonome, il tente alors de se les approprier à travers l’intériorisation des savoirs. L’intériorisation est au cœur de l’appropriation dans le sens où elle désigne un processus « d’humanisation ». Pour Marx, l’appropriation est un accomplissement intérieur. Dans ses travaux, Leontiev va mettre l’accent sur l’appropriation comme engendrement du sujet qui s’inscrit lui même dans un héritage. L’appropriation, en tant que notion constitue un socle pour le droit à la ville de Lefebvre, dans la mesure où le citadin assume sa place au sein d’un environnement collectif d’acteurs. Chombart de Lauwe propose quant à lui le concept de « désappropriation », en l’articulant autour de la défense et la propriété. Le citadin éprouve le sentiment que la ville ne lui appartient pas, une propriété qui se traduit par des codes d’usage et des modèles de pratique des espaces urbains .

En psychologie environnementale, la notion d’appropriation et l’appropriation du chez-soi de manière plus spécifique se développe et réarticule un nombre de concepts qui jusque là étaient étudiés mais indépendamment. Elle va tisser le fil conducteur entre territorialité, privé et espace défendable. Si la territorialité désigne un contrôle de zone par le biais d’objets personnels évoquant donc une identification psychologique, le privé régule et trace la frontière entre le moi et le monde, ainsi que le degré de liberté de ce que l’on veut montrer ou pas. D’autre part le concept d’espace défendable, quant à lui, tend vers la notion de prévention du crime et désigne une possession commune dont l’entretien la protection et l’usage reviennent à tout les usagers concernés. Les trois notions gravitent autour de la notion de contrôle, contrôle de zone, de la liberté, du vu ou non vu, de la frontière, mais l’appropriation la dépasse puisqu’on est plus dans une logique de maitrise : on la dépasse largement du moment où il y’a expression du soi même.

Lorsqu’il s’agit d’habitat, l’appropriation se définit comme étant l’ensemble des pratiques et marquages qui confèrent les qualités d’un lieu personnel. Cette appropriation a deux aspects : un aspect matériel de part les actions de disposition d’objets et des interventions sur l’espace habité que l’on pourra appeler marquage, ainsi qu’un second immatériel de part les valeurs, qualités conférents au modèle culturel qui fonde ces actions de marquage.

Ces actions montrent que si au fond l’habitat est produit, fini, l’appropriation n’est pas un sous produit mais

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