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Chine Et Ue

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commune de construire des relations stratégiques globales. Ainsi, il semble que les relations sino-européennes doivent aboutir à un rapprochement géopolitique de la Chine et de l’UE. Ce rapprochement est cependant incertain. En effet, si les relations économiques et commerciales ont été à la base de l’essor considérable du dialogue sino-européen, on constate que la mise en place de relations politiques et stratégiques semble plus difficile à développer et ce, malgré une convergence des ambitions et une communauté des intérêts de l’UE et de la Chine. Après avoir présenté les développements successifs qu’ont connus les relations sino-européennes, nous montrerons que l’UE est limitée dans ses ambitions par des faiblesses, des difficultés et des handicaps qui la gênent dans sa quête d’influence en Chine. Ensuite nous nous efforcerons de tracer les perspectives de partenariats que l’UE peut développer dans cette zone. PREMIERE PARTIE : L’ESSOR DES RELATIONS ENTRE LA CHINE ET L’EUROPE AU XX° Snaissent depuis lors des progrès incessants. 1. Le retour de l’Europe en ChineEn observant la Chine aujourd’hui, il est difficile de croire qu’au début du XXe siècle, l’Europe y exerçait une influence si grande qu’elle est encore ressentie de nos jours comme une profonde humiliation par les Chinois. Pourtant lesmpire chinois avec la civilisation occidentale fut particulièrement traumatisante au XIXe siècle. En effet, la supériorité économique et technique des pays européens était considérable alors même que la Chine connaissait une période de repli sur elle-même. Cette supériorité européenne s’est traduite par une « prédation »[i] occidentale vis-à-vis de la Chine et de ses richesses, notamment après les guerres de l’opium où la Chine se fait imposer des traités qui lui sont très défavorables[ii] : les pays européens acquièrent des concessions dans la plupart des grands ports chinois où ils bénéficient de privilèges exorbitants (l’extraterritorialité, par exemple, permet aux étrangers d’échapper aux lois chinoises ; les droits de douane pour les produits européens sont limités à 5%). Si ces concessions ne constitueront toujours qu’une colonisation de position[iii] faites à travers l’ouverture de comptoirs commerciaux sur les côtes de la mer de Chine, les Chinois gardent en mémoire les « traités inégaux » qui leur ont été imposés par les Européens. De nos jours encore, l’occupation occidentale s’apparente à un véritable traumatisme. Celui-ci tient une grande part dans l’imaginaire chinois et explique en partie la méfiance, voire la défiance, des Chinois dans leurs relations avec les Occidentaux ainsi que la forte volonté de garder leur indépendance vis-à-vis de l’influence occidentale.Mais des crises successives vont se dérouler en Chine dès le début du XXe siècle qui seront la cause du départ des Européens de Chine. Ainsi la poussée nationaliste[iv] et les émeutes xénophobes contraignent les Européens à revenir sur l’autonomie douanière des concessions (années 1920). Puis c’est la question de l’extraterritorialité qui est remise en cause. Avec elle, est remise en cause la subsistance de la plupart des concessions européennes en Chine. Au début des années 1930, les Européens abandonnent leurs concessions. En 1946, les concessions de Shanghai sont supprimées. Il ne reste plus que Hong Kong, restitué aux Britanniques après le départ des Japonais et Macao qui demeure portugais. Mais au-delà la présence européenne en Chine, c’est plus largement la fin de l’influence européenne en Extrême-Orient puisque les grands empires coloniaux tombent les uns après les autres après la Deuxième Guerre mondiale : les Pays-Bas quittent l’Indonésie en 1945, la Grande-Bretagne perd son empire des Indes en 1947, la France perd l’Indochine en 1954, Singapour devient indépendant en 1965. 112. Un retour tardif des relations La Guerre froide explique pour une large part l’absence de relations entre les pays européens et la Chine après la fin de la Deuxième Guerre mondiale[v]. Mais c’est à la faveur d’une évolution du contexte politico-économique qu’elles vont pouvoir se renouer au début des années 1970. Tout d’abord on peut noter que la Chine engage à partir de 1971 une véritable politique d’ouverture en direction des Etats-Unis. Après une longue période de repli autarcique de la Chine, Mao Zedong change d’attitude dans ses relations avec les deux superpuissances : l’URSS est considérée comme une menace immédiate bien plus dangereuse que les Etats-Unis[vi]. Aussi observe-t-on un véritable retournement des représentations géopolitiques : la Chine maoïste s’ouvre progressivement au monde occidental et offre l’image d’une certaine respectabilité[vii]. Ensuite la stratégie de la Chine évolue avec l’élaboration de la « théorie des trois mondes » que Deng Xiaoping présenta à l’ONU en 1974. La Chine divisait le monde en trois pôles : le premier monde était constitué des deux superpuissances ; le deuxième monde était composé des pays développés, soumis aux superpuissances et moins impérialistes que par le passé ; le troisième monde, dont la Chine faisait partie, était composé des pays en voie de développement. Cette conception nouvelle du monde représentait une alternative à la confrontation des deux blocs et traduisait l’idée que les dirigeants chinois se faisaient de la hiérarchisation des menaces et des alliances potentielles : des alliances entre pays de mondes différents pouvaient avoir lieu pour faire face à une menace commune. Dans ce contexte, les pays européens deviennent alors des alliés potentiels. De plus, ils ont eux aussi entamé un processus de détente avec les pays du bloc de l’Est en Europe. En 1972, la Communauté économique européenne (CEE) accepte d’organiser une conférence européenne sur les questions de sécurité et de coopération. La CSCE (conférence sur la sécurité et la coopération en Europe) se déroule en juillet 1975 à Helsinki[viii] et affirme des principes de paix et de détente entre l’Est et l’Ouest sur des bases durables d’une plus large coopération économique et humanitaire. Le dialogue Est-Ouest est ouvert en Europe et la Chine pourra en profiter pour se rapprocher de la CEE. C’est d’ailleurs à partir de mai 1975 que les relations sont officiellement rétablies entre la communauté européenne et la Chine[ix]. 113. Premiers développements La communauté européenne est une construction économique et commerciale en plein développement[x]. C’est pourquoi les premières relations sino-européennes ont été essentiellement fondées sur des bases économiques et commerciales. Le premier accord entre la CEE et la Chine est signé en avril 1978. Il s’agit d’un traité commercial (« trade agreement »). Les relations commerciales entre la Chine et les pays de la CEE se développent rapidement. Elles sont d’ailleurs encouragées par la nouvelle politique des dirigeants chinois après la mort de Mao. En effet, à partir de 1978, Deng Xiaoping met en œuvre une politique de réformes dont la problématique dominante est la modernisation rapide. La « politique des quatre modernisations » identifie d’abord quatre secteurs prioritaires : l’agriculture, l’industrie, les sciences et technologies et le domaine militaire. Il envisage ensuite d’accélérer l’ouverture sur le monde extérieur ainsi qu’une décentralisation de l’économie chinoise. Ainsi, à partir de 1979 une ouverture économique progressive est mise en œuvre pour remplacer le système collectiviste chinois qui n’est pas en mesure de répondre aux exigences de la politique des quatre modernisations. L’accord de 1978 se révèle vite insuffisant pour prendre en compte tous les échanges qui se développent depuis 1978. Dès 1980, la Chine bénéficie de la préférence communautaire. De plus, un nouvel accord plus large est signé en 1985. Il s’agit d’un accord de coopération économique et commerciale qui vise à encourager, d’un côté, le progrès scientifique et technique de la Chine et, de l’autre côté, d’accorder à la Chine la clause de la nation la plus favorisée[xi]. Les objectifs sont principalement commerciaux : promotion et intensification des échanges, renforcement de la coopération économique et encouragement des investissements. Cet accord prévoit aussi de développer la coopération économique afin de favoriser le développement de l’industrie et de l’agriculture (promotion de la coproduction, des coentreprises, des transferts de technologie, etc.). Les relations entre la Chine et la CEE continuent de se développer et enregistrent des progrès constants. Ainsi, en 1987, un accord sur la création d’un centre d’application de la biotechnologie à l’agriculture et à la médecine est signé. En octobre 1988, la CEE ouvre une délégation à Pékin. C’est à partir de cette date que les relations politiques entre la Chine et l’Europe ont commencé. Les rencontres entre les dirigeants chinois et les ministres européens se font plus nombreuses. Le rapprochement géopolitique entre la Chine et l’Europe semble bien amorcé en 1989 quand les relations vont être brutalement interrompues après les évènements qui se sont déroulés sur la place de Tien An Men. 2. Des relations avant tout économiques et commerciales Entre 1975 et 1989, la Communauté européenne et la Chine vont développer avant tout des liens économiques et commerciaux. Mais en même temps que les relations économiques connaissent un essor rapide, les relations politiques restent distantes. Cette situation est révélatrice de l’ambition

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