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Commentaire Guerre Voltaire

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ir accentuant l’idée d’un prince puissant et de renom : "prince", "ligne", "comte ", "province", "droit divin", "conseil", "gloire", "pouvoir", "puissances", "chef", "drapeaux". Les princes ne sont guère de preux chevalier. En effet, ils sont comparés à Gengis Khan, Tamerlan, Bajazet qui ne sont autres que de cruels guerriers mercenaires.

L’auteur reprend aussi les marques de l’indétermination propre au conte classique. On se souvient du "il était une fois dans une contrée lointaine… ". Ici "une maison " dont on ne connait pas le lieu ainsi que "une province ", "une petite étendue de pays ". Plusieurs espaces indéterminés apparentés au registre du conte merveilleux. Les indications de temps sont aussi peu précises : " il y a trois ou quatre cents ans" nous renvoie dans un passé éloigné et imprécis. Rien ne permet de dater précisément les événements, cela apparente encore une fois le texte au registre du merveilleux.

Mais l’indétermination a surtout pour fonction de montrer les prétentions injustifiées et ridicules du prince. Il justifie ses droits par une certaine descendance assez floue " il descend en droite ligne d’un comte dont les parents avaient fait un pacte de famille, il y a trois ou quatre cents ans avec une maison dont la mémoire même ne subsiste plus. Cette maison avait des prétentions éloignées sur une province dont le dernier possesseur est mort d’apoplexie". L’accumulation est ridicule. Les droits sur l’héritage sont quelques peu vaporeux. C’est pourtant sur cette absence de preuve que le prince revendique le bien. Ainsi nous observons les deux points qui marquent une conclusion absurde et provocatrice : « le prince et son conseil concluent sans difficulté que cette province lui appartient de droit divin". Enfin les habitants ne veulent pas de ce souverain qu’ils ne connaissent pas. Pourtant le prince n’entend pas ces objections et impose un "droit incontestable ".

De ce fait Voltaire montre que les origines de la guerre sont dérisoires et absurdes.

L’anaphore est pour le moins très présente dans le texte : "cette maison ; cette province; ces multitudes". Les événements s’enchaînent dès lors de façon inéluctable.

Voltaire utilise donc l’exagération pour attirer l’attention du lecteur sur ses intentions. Loin du conte classique nous sommes dans le récit absurde et dérisoire. Nous passons d’un simple récit à une dénonciation de la guerre.

Un conte philosophique est un récit imaginaire qui s'inspire de la forme du conte pour transmettre des idées et des concepts à portée philosophique.

"marche à la gloire ", " équipée ", "mercenaires ", "se battre ", " s’acharnent les unes contre les autres ", " puissances belligérantes ", " s’attaquant tour à tour ", " drapeaux ", "exterminer ".

Ici aucune stratégie de guerre n’est établie, rien d’ordonné, la guerre est réduite à un jeu où il s’agit de "se battre", les peuples se lancent sans même "savoir de quoi il s’agit, sans réfléchir "Des peuples assez éloignés entendent dire qu’on va se battre, et qu’il y a cinq à six sous par jour à gagner".

Tout se mesure en termes de gain : il s’agit de "gagner" la guerre comme on gagne un jeu. Ce langage enfantin intrigue le lecteur.

On ne sait même pas pourquoi on se bat. Le jeu consiste à gagner et chaque prince veut en être.

De plus nul ne sait d’où viennent "les autres princes", "des peuples", "ces multitudes" et surtout que veulent-ils ? Ils se contentent de "vendre leurs services à quiconque veut les employer".

Rien n’est précis : "un grand nombre d’homme", "cinq ou six puissances belligérantes, tantôt trois contre trois, tantôt deux contre quatre, tantôt une contre cinq, "cinq à six sous par jour".

Tant d’imprécisions numériques susceptibles d’attirer le soupçon chez le lecteur. On retrouve le lien de la guerre désorganisé comme un jeu d’enfant où les guerriers sont de petits soldats de plomb destinés à tomber. Il en va de même pour la comparaison « ils se divisent aussitôt en deux bandes comme des moissonneurs » : détournement d’image car il s’agit ici de faucher des êtres vivants.

La guerre est avide et criminelle, l’auteur apporte ses propres remarques dans le texte "ces multitudes s’acharnent les unes contre les autres, sans savoir même de quoi il s’agit". Les guerriers semblent être des êtres sans cervelles, insensés dans le seul but du gain et de la destruction. Leur but semble être "celui de faire tout le mal possible". Nous pouvons y voir une certaine critique de la théorie de Leibniz défendue dans Candide par le professeur Pangloss qui rappelle que "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible". Voltaire fait des guerriers des marionnettes, ce sont des "meurtriers". Nous soulignerons les allitérations en "r" : "meurtriers mercenaires", "se battre" qui intensifient la notion de guerre.

Ainsi Voltaire dépasse le conte classique en écrivant un conte philosophique. Un conte philosophique a une visée argumentative. "Guerre" s’inscrit dans le Dictionnaire philosophique et se définit comme un article à lire comme un apologue.

L'apologue est un discours narratif démonstratif, à visée argumentative, rédigé en vers ou en prose, que renferme des enseignements, dont on tire une morale pratique. On connait la forme principale qu’est la fable. De plus, la brièveté du récit évite l'ennui. Le schéma narratif est élaboré pour mettre en évidence une idée, le récit est orienté selon l'axe à démontrer. Ici, Voltaire cherche à nous délivrer un enseignement qu’il nous faudra découvrir en analysant les différents procédés de l’ironie.

L’ironie dans ce texte repose sur trois procédés. Il s’agit d’abord de l’antiphrase "…dont le droit est incontestable" comme déjà cité en fin de première partie pour montrer le

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