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Commentaire Mélancholia

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re moyen est utilisé par Victor Hugo pour rendre repoussant le travail des enfants : c'est la personnification. En effet, aux vers 7 et 8 apparaît un « monstre » de fer carnivore, inquiétant qui « mâche on ne sait quoi dans l'ombre ». Le champ lexical du vivant l'anime d'une folie meurtrière inouïe, v.23 « qui prend l'âge tendre en sa serre ». C'est l'incarnation du Diable (référence à l'Enfer v.9) « dont le souffle étouffant ( …) tue », v.18 et 19. La meule ainsi personnifiée prend l'allure d'un ogre avide de chair fraîche. Le champ lexical de l'humain et de la machine s'affronte pour évoquer un monde où les valeurs sont inversées.

Les antithèses marquent bien ce revirement de situation : ce n'est plus l'homme qui est le maître mais la machine. Aussi le métal est il acteur dans ce texte, de nombreux verbes d'action lui sont attribués : « défait ce qu'a fait Dieu », v19, « ferait (…) D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin », v.21 et22. Les repères sont anéantis, l'enfant n'a plus le droit à sa place d'innocent. Pis le progrès est accusé : « qui produit la richesse en créant la misère » v.24, et bouleversement terrifiant pour l'homme « qui donne, en somme une âme à la machine et la retire à l'homme. », v.26 et 27.Cette série d'antithèses peint un monde déshumanisé (l'enfant est un « outil » v.25) dont la source des maux est l'industrialisation.

Enfin, la colère de Hugo se manifeste directement dans ce texte et passe par des expressions d'une rare violence. L'utilisation du vocabulaire religieux est à cet égard très révélateur. La haine est martelée par l'anaphore de l'adjectif « maudit » aux vers 30 et 31, annoncé au vers29 et repris au vers 32. Les mots » opprobre », « blasphème » et « vice » donnent une connotation immorale au travail , en désaccord avec l'œuvre de Dieu. Les expressions « mauvais », « servitude infâme », « œuvre insensée » propose une vision manichéenne du monde entre le travail odieux, diabolique et le travail « vrai, sain, fécond, généreux ». Il s'agit d'un combat entre deux forces contraires : la liberté et la servitude, combat cher au poète qu'il mettra souvent en scène dans ses oeuvres.

La présence du poète est ainsi visible dans l'utilisation des modalisateurs (parfois même l'insulte est éructée « Rachitisme ! » v. 18 qui dénonce l'atrophie du cœur des hommes et du corps des enfants.), et dans la structure propre à ce texte qui commence par un tableau pathétique des enfants et finit par l'indignation franche, la révolte écoeurée d'un homme sensible aux malheurs de son époque.

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