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De La Ville Rocade À La Ville Durable

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rie de faible densité mais qui s’étend de plus en plus. Dès lors se pose la question du coût social, énergétique et spatial de ce développement étalé. Cette question recoupe à la fois des enjeux environnementaux, comme la contribution des transports au réchauffement climatique, et également des enjeux sociaux, comme la concentration de populations défavorisées dans les banlieues. On peut aussi constater qu’avec le marché de l’immobilier qui devient de plus en plus onéreux, les classes moyennes migrent vers les périphéries des villes pour bénéficier d’un plus grand confort, avec la possibilité d’acquérir une maison individuelle à un coût raisonnable. De ce fait on assiste à un phénomène de gentrification, c'est-à-dire un embourgeoisement des centres villes. En effet, seules les classes sociales aisées peuvent désormais se permettre un investissement si conséquent. Le reste de la population est donc contraint d’effectuer des trajets incessants entre leur lieu d’habitation et leurs lieux de travail et de loisirs. Cette situation conduit donc à reconcevoir l’organisation des villes, en privilégiant la densité et le transport collectif au détriment des espaces périphériques et de la mobilité automobile.

L’objectif des villes durables est de privilégier la proximité pour éviter les déplacements inutiles et pour réduire les coûts énergétiques, climatiques et environnementaux en privilégiant la piétonisation et les transports collectifs. Les projets des municipalités, intéressées par le concept de développement durable, sont élaborés dans l’esprit de l’Agenda 21. Adaptés localement, les agendas 21 des villes sont l’application pratique du concept de développement durable, défini à Rio, à Aalborg et par le rapport Brundtland en 1987 : ‘’Un développement durable est un développement qui satisfait les besoins du présent sans risquer que les besoins des générations futures ne puissent plus être satisfaits’’.

La notion de ville durable n’est pas clairement définie, un certain flou, une certaine approximation règne toujours autour d’elle. Malgré cette absence de définition universelle de la ville durable, on peut néanmoins en trouver quelques exemples. C’est notamment le cas de la géographe Cyria Emalianoff qui l’a définie en trois temps :

- Premièrement : la ville durable est « une ville capable de se maintenir dans le temps, de garder une identité, un sens collectif, un dynamisme à long terme » grâce à « une distance critique par rapport au présent, de sa mémoire, de son patrimoine, de sa diversité culturelle intrinsèque et de projets multidimensionnels ».

- Deuxièmement : c’est une ville qui « doit pouvoir offrir une qualité de vie en tous lieux et des différentiels moins forts entre les cadres de vie » et privilégie donc « une mixité sociale et fonctionnelle, ou, à défaut, des stratégies pour favoriser l'expression de nouvelles proximités : commerces et services de proximité, nature et loisirs de proximité, démocratie de proximité, proximités aussi entre les différentes cultures de la ville, entre les groupes sociaux, entre les générations », et qui « face à ces coûts, longtemps sous-estimés, la ville durable devient une ville de relative compacité, qui peut s'accommoder de différentes morphologies urbaines, à condition que l'on parvienne à renouveler les modes de transport, leur pluralité, ainsi que les logiques de localisation qui sous-tendent l'aménagement, pour les combiner dans des configurations originales ».

- Troisièmement : une ville durable est « une ville qui se réapproprie un projet politique et collectif », et qui recherche « un développement équitable sur un plan écologique et social, vis-à-vis de leur territoire et de l'ensemble de la planète ».

Une autre ébauche de définition a été établie par la Commission française du développement durable. Selon elle, une ville durable est une ville :

- « dont les habitants disposent de moyens d’agir pour qu’elle soit organisée et fonctionne dans des conditions politiques, institutionnelles, sociales et culturelles satisfaisantes pour eux et équitables pour tous ;

- dont le fonctionnement et la dynamique satisfont à des objectifs de sécurité, de conditions biologiques de vie, de qualité des milieux et de limitation de consommation de ressources ;

- qui ne compromet ni le renouvellement des ressources naturelles alentour, ni le fonctionnement, les relations et la dynamique des écosystèmes micro-régionaux englobants, ni, enfin, les grands équilibres régionaux, planétaires, indispensables au développement durable des autres communautés ;

- qui s’attache à préserver les capacités de vie et les potentialités de choix des générations futures ».

Nous allons tout d’abord voir dans ce développement, les fondements de la ville durable, avec les piliers du développement durable qui peuvent se rapporter à la ville durable, les sommets et les lois concernant les villes durables et plus précisément enfin l’Agenda 21. Nous verrons ensuite les différents efforts à entreprendre au niveau de l’agencement de la ville, puis au niveau de la protection de l’environnement et des liens sociaux. Enfin, nous verrons quels sont les exemples à suivre, c'est-à-dire les villes qui ont déjà commencé à avancer, qu’elles se situent à l’étranger ou en France.

I) Les fondements de la ville durable

1) Les trois piliers du développement durable

Une grande partie de la complexité de l’élaboration d’une ville durable va résider dans le fait de devoir concilier les trois piliers du développement durable : le social, l’environnement et l’économie.

L’aspect social va consister à satisfaire les besoins de santé, d’éducation et la suppression de toutes formes d’exclusions. L’aspect environnemental va reposer sur la préservation de la diversité des espèces et des ressources naturelles et énergétiques. Et enfin, l’aspect économique va reposer sur la création de richesses et l’amélioration des conditions de vie matérielles.

L’association du social et de l’environnement va poser la question du vivable, c'est-à-dire de la santé par rapport à l’environnement dans lequel on vit. La combinaison du social et de l’économie va mettre en exergue la question de l’équitable, c'est-à-dire sur le rapport entre les inégalités et la solidarité. Et enfin, l’alliance de l’économie et de l’environnement va soulever la question du viable, c'est-à-dire sur la qualité des modes de production et de consommation.

La ville durable est donc une ville qui met en jeu un projet environnemental, économique et social. Mais l’organisation de la vie urbaine introduit également une dimension politique non négligeable, puisque la gouvernance locale fait également partie des enjeux de la ville durable. C’est pourquoi le quartier est souvent présenté comme l’échelle pertinente pour penser la ville durable. Il permet la prise de parole, les débats et les relations d’interconnaissances.

2) Les sommets et les lois

La première conférence européenne concernant la ville durable s’est tenue à Aalborg (Danemark) en 1994. Une charte a été établie à cette occasion qui pose les bases du concept de ville durable. Elle met notamment en exergue la pertinence de l’échelle des collectivités locales pour œuvrer en faveur du développement durable, et que chaque ville étant différente, chacune doit trouver sa propre voie pour parvenir à l’objectif de durabilité. On trouve aussi dans cette charte le principe fondamental de l’indissociabilité des aspects sociaux, économiques et environnementaux.

La deuxième conférence européenne concernant la ville durable s’est tenu à Lisbonne (Portugal) en 1996. Son objectif étant de définir plus concrètement une stratégie globale à mettre en place, en se fixant des priorités. Une grosse partie du travail s’est concentrée autour du concept d’Agenda 21, élaboré en 1992 au sommet de la Terre, à Rio de Janeiro.

Et enfin, la troisième conférence s’est tenue à Hanovre (Allemagne) en 2000. Lors de celle-ci, outre la réaffirmation du rôle prépondérant des collectivités territoriales vis-à-vis du développement durable, un appel à également été lancé pour davantage de collaboration avec les instances européennes, ainsi qu’un soutient plus prononcé envers les pays européens les moins riches.

Au niveau mondial, se tient tous les 10 ans les sommets de la Terre. Les deux derniers en date sont le sommet de Rio de Janeiro (Brésil) en 1992 et le sommet de Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002. Le premier cité est une référence incontournable en matière de ville durable, puisque c’est lors de ce sommet qu’a vu le jour le programme de l’Agenda 21. En revanche, le second cité a été d’une efficacité beaucoup plus contestable. A noter que le prochain sommet de la Terre, en 2012 se tiendra de nouveau à Rio de Janeiro, de quoi espérer un regain d’efficacité. Enfin, on peut également évoquer le protocole de Kyoto visant à réduire les émissions des gaz à effet de serre, ce qui concerne donc également les villes durables.

3) L’Agenda 21

L’agenda 21 est un plan d’action pour le 21ème siècle adopté par 173 chefs d’Etat lors du sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, en 1992.

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