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t de la vie ou plutôt de l’enfer qu’ont vécu les personnes envoyées dans les camps de concentration et d’extermination sur la base de leur origine, leur religion ou encore leur opinion politique durant la seconde Guerre Mondiale.

Trois ans après la guerre qui a marqué les esprits, les 58 Etats Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris.

L’article 2 de cette nouvelle déclaration reprend les principes de la précédente tout en y ajoutant certaines précisions. « Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. »

Un nouvel article est également ajouté à cette dernière, l’article 5 « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. » On suppose qu’en raison des faits de barbarie qui se sont produits durant ces 6 années de guerre, certains Etats ont voulu protéger leurs populations de la barbarie humaine par cette Déclaration.

Le roman de Michelle Maillet débute à Bordeaux en 1943. Sidonie est une jeune mère célibataire Martiniquaise qui travaille et est hébergé dans une famille bourgeoise juive. Lors d’une rafle, Sidonie et ses deux enfants Désiré et Nicaise sont arrêtés par les Allemands. Ils sont pris pour des juifs et se retrouvent alors dans l’enfer de la déportation, transportés vers une destination qu’ils ne connaissent pas, dans un train où se retrouvent Juifs, Noirs et opposants politiques. Malgré l’odeur, le froid, le manque d’eau et de nourriture, Sidonie tentera de garder espoir. Le train les mènera finalement au camp d’Auschwitz, à leur arrivée les hommes et les femmes sont séparés, son fils Désiré lui est enlevé et Nicaise sa fille décèdera quelque temps après. Sidonie quant à elle sera transportée vers le camp de Ravensbrück puis le camp d’extermination de Mauthausen. Elle se rattachera à l’écriture de son journal, à son amitié avec Suzanne qu’elle a connu dans le train qui les emmenait jusqu’à Auschwitz, ainsi qu’à ses racines Martiniquaises, si fière de ne s’être jamais sentie une esclave elle combat de toutes ses forces. Elle évoquera tout au long de ce roman un Dieu, Agénor, qu’elle s’est inventée pour garder espoir « Un dieu pour chacun : c’est notre seule issue pour sortir d’ici ». La principale préoccupation de Sidonie est de ne pas sombrer dans le désespoir, de ne pas se déshumaniser dans ce lieu plein de violence et de barbarie. Jusqu’à la fin elle espère retrouver son fils qu’elle a perdu et dont elle n’a plus de nouvelles, on ne sait pas ce qu’est devenu Désiré après le camp d’Auschwitz. Elle finira son journal le jour où elle est envoyée au camp d’extermination de Mauthausen elle se sait condamnée et confie son journal à une codétenue qui l’enverra à sa mère après la guerre.

Ce roman aborde un thème très peu présent dans les esprits, la déportation des Noirs est un sujet peu connu et souvent occulté dans les livres d’Histoire. « L’Etoile noire se veut aussi un roman civique » Critique parue dans le quotidien Metro. L’Etoile noire reprend un sujet historique très présent dans les manuels d’Histoire ainsi que dans les programmes scolaires tout en se situant dans une vision nouvelle, celle de la déportation des Noirs. Il y a très certainement eu des femmes comme Sidonie dans les camps et cet ouvrage rend un très bel hommage aux personnes de couleur, bien souvent oubliées dans les cérémonies commémoratives.

L’Etoile noire est le premier roman de Michelle Maillet, elle est née en Martinique, après un détour par le théâtre où elle jouait et la télé où elle produisait, animait et réalisait, Michelle Maillet s'est reconvertie dans l'écriture. Elle a souvent participé à des interviews sur le problème de l'émergence des minorités de couleurs dans la société française. Son roman a reçu le prix de la Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme) dont l’objectif principal est de « poursuivre inlassablement la quête de la reconnaissance humaine, sans restriction religieuse, sociale, d’origine ou philosophique, afin que chacun puisse prétendre à l’égalité des chances et des droits. Laïque, attachée aux valeurs républicaines, la LICRA est tout simplement et sans ambiguïté, universaliste. » (source : www.licra.org)

La préface du roman a été écrite par Simone Veil, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. La Fondation développe la recherche sur les persécutions antisémites et la Shoah, et soutient les recherches des spécialistes français et étrangers, elle s’attache à développer l’intégration de l’enseignement de l’histoire de la Shoah. Elle nous dit que « l’Etoile noire décrit avec fidélité cet enfer, (…) Il est rare qu’une fiction délivre un message non seulement juste, mais également fraternel. » « Michelle Maillet, en décidant d’écrire l’Etoile noire et de faire vivre à Sidonie, noire et antillaise, cet enfer qui fut le nôtre, délivre une superbe leçon d’intelligence et d’humanité dont nous devons lui être reconnaissants ».

Pour l’analyse psychosociologique de ce roman j’ai choisi non pas de me placer du côté des déportés mais du côté des soldats allemands qui ont pratiqué tant d’actes barbares et cruels durant cette Guerre envers les juifs ou opposants politiques. Quels ont été les processus de persuasion des autorités allemandes à l’égard de ces soldats et comment ces derniers se sont-ils soumis à cette autorité ?

De très nombreux écrits, documentaires, films… ont fait le récit des actes terribles qui se sont produits durant la seconde Guerre Mondiale, on a souvent entendu les confessions d’anciens déportés. Mais peu de ces récits nous ont présentés la guerre du côté des soldats allemands. J’ai choisi de m’intéresser aux processus de persuasion qu’ont utilisé les autorités allemandes à l’égard de ces soldats, comment ces derniers se sont-ils soumis à cette autorité et comment ont-ils pu devenir ainsi de véritables « bourreaux ». On peut supposer que tous les soldats qui se sont trouvés dans les camps de concentration et d’extermination ne sont pas nés avec une telle haine envers les Juifs, Noirs ou toute autre race humaine. Comment peut-on expliquer de tels actes et un tel changement de comportement ? Par quels processus certaines personnes peuvent-elles en influencer d’autres ? C’est dans la psychologie sociale que nous allons trouver les réponses à nos interrogations.

Il est sans nul doute que les autorités allemandes ont cherché à exercer leur pouvoir en influençant les soldats. L’influence sociale ou la pression sociale est l'influence exercée par un groupe sur chacun des membres de ce groupe et qui aboutit à lui imposer ses normes dominantes en matière d'attitude et de comportement. Cette influence entraine la modification des attitudes, croyances, opinions d'un individu ou d'un groupe suite au contact avec un autre individu ou groupe. On distingue classiquement trois types d'influence sociale : le conformisme, la soumission à l'autorité, l'innovation. Dans le cas du roman de Michelle Maillet on se trouve dans le cas de la soumission à l’autorité. On parle de soumission à l'autorité lorsqu'un individu change de comportement afin de se soumettre aux ordres émanant d'une autorité perçue comme légitime. Cette forme d’influence présente différentes caractéristiques, elle se situe à un niveau interindividuel, elle implique un rapport hiérarchique entre la source (ici les autorités allemandes) et la cible d’influence (les soldats allemands), la pression de la part de la source doit être explicite, il doit y avoir une volonté d’influencer.

Stanley Milgram, psychologue social américain, est considéré comme l’un des psychologues les plus importants du XXe siècle. Il est principalement connu pour son expérience sur la soumission à l’autorité. Dans cette expérience Milgram a voulu déterminer jusqu’où les individus peuvent aller dans des actes odieux uniquement parce qu’une personne qui représente l’autorité le leur a demandé. Lorsque le participant se présente on lui explique une fausse expérience sur la punition. Par un tirage au sort truqué on détermine le rôle de chacun des participants, le participant jouera le rôle de l’enseignant et le second participant qui se trouve être en fait un compère qui connaît le but de l’expérience sera l’élève.

L’enseignant devra faire apprendre une liste de mots associés (ex : soleil/jaune) à l’élève puis l’interroger en lui donnant le premier terme auquel il devra associer le second. Le compère fait volontairement des erreurs et l’enseignant devra punir l’élève en lui infligeant un choc électrique d’intensité croissante. Le compère est attaché sur un fauteuil avec les électrodes. L’enseignant est ensuite placé dans une autre pièce où il entendra ce que dit l’élève. L’élève donne des réponses fausses préétablies, le participant doit punir le compère et à chaque réponse fausse il doit augmenter l’intensité des chocs électriques de 15V. Evidemment le compère ne reçoit pas des

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