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La Politisation Des Campagnes

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? Le vote est-il le seul grand vecteur de la politisation des campagnes ? Enfin, qu'apportent l'étude des évènements et de la micro-histoires à ces représentations ?

I) Les voies de la politisation dans les campagnes :

A) Les campagnes sont-elles politisées ? :

E. Weber : « le fameux hexagone est comme un empire colonial, [...] un ensemble de territoires conquis, annexés et intégrés dans une unique structure administrative et politique ».Peasants into Frenchmen = L'absence de politisation dans les campagnes (rq : utilisation de sources à nuancer : campagnes les plus retirées ou les plus en retard)

M. Agulhon : La République au village (1848-1851) = une “descente de la politique”

et apparition des “rouges” et des “blancs” dans les campagnes = La politique descendue au village

Peter Mac Phee (australien) considère que la démocratie n'est pas venue “par le haut” ni par une éducation à la société globale des villes et des bourgeois. Pour lui, cette politisation c'est faite dans le monde des campagnes selon des ryhtmes et des logiques propres à chauque communauté. Il part pour cela de l'exemple des pyrénées orientales entre 1846 et 1852). Il n'y a pas un paysan mais des paysans.

Ghristine Guionnet, à partir de l'étude des élections municipales pdt la Monarchie de juillet, remet aussi en cause la logique bien trop diffusionniste des idées politiques modernes. Elle privilégie la dimension du fait communautaire au village et l’apprentissage de la politique que cela représentait pour les ruraux = Une politisation par le bas

B) Politisation = “Républicanisation” ?

Parmi les 4 Etats au programme, un seul se mue durablement en République : la France

= Cas particlulier de la France : politisation = Adhésion à la République

Pour Alain Corbin : “la politisation peut se confondre avec la “républicanisation”

Exemple en Savoie 1871 vote pour l'Assemblée nationale : 5 députés élus dont 4 républicains modérés et un notable modéré, Charles Costa de Beauregard (Officier, blessé pendant la guerre, député en 1871, il vint siéger à Versailles en se soutenant encore avec des béquilles)

Exemple de la Corse : Jean-Paul Pellegrinetti, La Corse et la République, la vie politique de 1870 à 1914 : De 1871 à 1914, de multiples facteurs contribuent à la politisation des masses rurales. Cette acculturation progressive des communautés villageoises à la politique est le fruit de différents paramètres véhiculés pour l'essentiel par les élites politiques. Par l'intermédiaire de l'appartenance des notabilités à des réseaux politiques nationaux, par leurs mariages avec des épouses originaires du continent, leurs études dans des universités parisiennes pour la plupart, leur participation à une presse partisane et enfin, leurs discours empreints de marques idéologiques, la politique pénètre progressivement dans l'univers quotidien des villages insulaires. La presse, les affiches, mais également toutes formes de brochures, photographies et statuaires participent progressivement à une prise de conscience de l'interpénétration des enjeux politiques nationaux et locaux.

C) Le cas des systèmes monarchiques : Des spécificités italiennes, espagnoles et allemandes ?

Pour Gilles Pécout, les années 1860 sont marquées en Italie (en Toscane d'abord) par une “véritable irruption du discours national”. En 20 ans, le sens de l'apolitisme des paysans change de sens : dans les années 1860, il est synonime d'arriération des paysans puis en 1880, il est l'expression de la sagesse). Cet apprentissage de la politique se fait ici dans le cadre de l'intégration nationale. Rq : l'Etat italien se méfie aussi du discours des socialistes et se veut protecteur.

Pour Ramon Villares, en Espagne il y aurait eu une descente de la politique vers les masses rurales mais tardivement, à la fin du XIXème siècle. Retard des campagnes espagnoles lié à l'immobilisme d'un monde rural analphabète, à la domination des grands domaines et au contrôle accru du vote sous la restauration bourbonienne. Ce contrôle a pour effet un rejet de la politique nationale retardant le processus d'intégration nationale. Rq : rôle important du cacique (sorte de sénateur de petite ville ou agent électoral au village).

II) Etre un acteur politique : les voies de la participation politique :

A) Les acteurs politique en campagnes :

Prenant appui sur les enquêtes qu’elle a menées dans les Flandres et en Basse-Bretagne, l’historienne américaine Caroline Ford insiste sur le rôle prépondérant qu’eurent certaines structures réputées hostiles à la politisation menée par les républicains gambettistes et ferrystes dans ce processus d’acclimatation des débats nationaux à l’univers quotidien des ruraux. Alors que l’Église catholique a pu être considérée comme un rempart contre une intégration nationale et politique, Caroline Ford entend au contraire lui faire toute sa place dans le phénomène de politisation des campagnes. L’élection de deux prêtres à la Chambre des députés, l’un en 1893 dans la région de Hazebrouk (département du Nord) et l’autre en 1897 dans le Léon (Finistère), ne saurait être expliquée seulement par la très forte pratique religieuse et une tradition de soumission au clergé. C’est parce que celui-ci sut s’émanciper de son alliance traditionnelle avec la noblesse et ne refusa pas de participer au jeu politique démocratique qu’il conforta ses positions. C’est parce qu’il n’eut pas peur d’affronter le débat qu’il put inscrire la veine de la toute jeune démocratie chrétienne dans le champ des forces politiques locales. C’est enfin parce qu’ils bénirent en quelque sorte le principe de l’élection que les curés permirent une progression de la politisation. La tradition s’insérait ainsi dans la modernité et la pénétration de la politique au village passait par des médiateurs dont certains minorèrent, il n’y a pas si longtemps encore, la place dans ce type d’acculturation.

+ des élites traditionnelles toujours présentes (cf Arno Meyer, CI Brelot : La noblesse réinventée)

cf : Éric MENSION-RIGAU, Le donjon et le clocher. Nobles et curés de campagne de 1850 à nos jours

B) Le rôle des maires :

À mi-chemin entre village et État : l’exercice de la fonction et le style administratif des maires ruraux en France, au Luxembourg et en Allemagne. Une comparaison micro-historique (1815-1890) :

Le maire est d’une part l’obligé des habitants de sa commune, parce qu’il représente leurs intérêts ; d’autre part, il a une responsabilité envers l’État, parce qu’il doit en exécuter les lois et règlements.

À la fin du XIXème siècle : politisation de la fonction de maire. Elle peut être mise en évidence à travers les différents styles administratifs des édiles. Premièrement, la politisation consiste dans l’appropriation active des contenus politiques par un maire et l’application de ces contenus au niveau de la commune. Deuxièmement, cette politisation se traduit également par le fait que les édiles profitent des formes d’organisation politique qui viennent de se créer, telles les associations, ou deviennent eux-mêmes représentants au parlement. Les édiles qui prennent la tête d’une association ou sont membres du parlement défendent ainsi leurs propres intérêts ou ceux de leur commune. À la fin du 19e siècle, il existe des liens avec les échelles supra-locales de la vie politique. Les maires ne se comprennent plus exclusivement comme titulaires d’une fonction administrative : ils exercent leur fonction de plus en plus comme une fonction politique.

C) Les moyens de participer à la politique :

L'Etat créateur de “campagnes politiques” :

l'armée : conscription (renforcée en 1889, 1905)

l'école : Pourvoyeuse d’un discours souvent conservateur et patriotique, l’école a su véhiculer en outre une notion aussi essentielle que la démocratisation dans ses dimensions sociale ou politique, et répondre ainsi aux aspirations nouvelles des populations en attente d’éducation.

Les lieux de mémoire (Pierre Nora) et les “fêtes nationales” organisées par le pouvoir (ex : 14 juillet)

Les communautés moteurs de politique :

Le vote = poids politique des campagnes (surtout après 1848 en France... mais Christine Guionnet met en avant le rôle des années 1830-1831):

Des moyens de pressions divers : le syndicalisme agricole (apolitisme de façade. Cf À la conservatrice « rue d’Athènes » s’oppose ainsi le républicain « boulevard Saint-Germain ». )

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