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La réforme protestante

Synthèse : La réforme protestante. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  19 Novembre 2023  •  Synthèse  •  5 115 Mots (21 Pages)  •  60 Vues

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LA REFORME PROTESTANTE EN SYNTHÈSE

Sommaire

1.  Contexte religieux        3

1.1 -  Les formes du sentiment religieux : une religion du cœur        3

1.2 -  L’anticléricalisme        3

2.  Martin Luther        3

2.1 -  Éléments biographiques        3

2.2 -  L’affaire des indulgences et le conflit avec Rome        4

2.3 -  Les grands écrits de 1520        4

2.4 -  L’excommunication et la Diète de Worms        5

2.5 -  Luther après 1521        5

3.  La reformation de type urbain : Bucer et Zwingli        5

3.1 -  Martin Bucer (1491-1551) et la réforme à Strasbourg        5

3.2 -  Ulrich Zwingli (1484-1531) et la réforme à Zurich        6

4.  Contestations au sein de la Réformation : les « radicaux » ou « dissidents »        7

4.1 -  Thomas Müntzer (1490-1525)        7

4.2 -  L’anabaptisme suisse        8

4.3 -  Deux spiritualistes : Hans Denck et Sébastien Franck        8

5.  La réception des idées réformatrices : les « Flugschriften »        8

6.  L’impact du message évangélique sur les femmes : les théologiennes de la Réformation        9

6.1 -  Une « mère de l’Église » : Catherine Zell née Schütz (1498-1562)        9

6.2 -  Marie Dentière (1495-1561) et la défense des femmes        9

7.  La seconde génération de la Réformation : Jean Calvin        9

7.1 -  Théologie et éthique        9

7.2 -  L’œuvre ecclésiale        10

  1. Contexte religieux
  1. Les formes du sentiment religieux : une religion du cœur

Les derniers siècles du Moyen Âge sont marqués par quatre formes d’émotion religieuse. La première est l’évolution de la compassion pour le Christ vers une dimension pathétique en raison de l’angoisse liée aux épidémies et de l’empathie envers le sacrifice rédempteur, compris comme modèle de « générosité » et d’amour. La deuxième est la dévotion envers les figures sacrées, comme Marie, davantage représentée en pietà  endolorie, et les Saints, dont les faveurs miséricordieuses sont recherchées à travers des rites suivant leur domaine de patronage. La troisième est l’amour du prochain qui se traduit par l’exercice salutaire et diversifié de la charité, encouragée par les prédications conformément au secours apporté par le Christ aux personnes démunies. Enfin, la mort est redoutée, non comme fin de l’existence mais comme prolongement possible aux enfers suivant le jugement divin des œuvres accomplies. Les croyants sont incités à méditer sur ce passage, à se préparer à déjouer les tentations du malin pour entrer au paradis. Pour rassurer ses fidèles, l’Église leur propose des moyens d’augmenter leurs chances de salut tels que l’indulgence, l’aumône et la messe aux défunts.

  1. L’anticléricalisme

La Réforme a longtemps été présentée sous l’angle d’une dénonciation des pratiques abusives de l’Église catholique, que l’historien Joseph Lorz a recensé en Allemagne dans Die Reformation in Deutschland (1962) en matière de fiscalité, d’acquisition foncière, de bonnes mœurs, ou de traitement inégalitaire au sein du clergé et qui se retrouvent également en France selon J. M. Le Gall. Dans Réformes et Reformation à Strasbourg (1974), Francis Rapp a  cependant observé à l’échelle d’un diocèse que les dérives relevées à la veille du schisme n’étaient pas plus répandues que par le passé, mais que c’est la tolérance des laïcs à leur égard qui avait diminué. Une défiance accrue vis-à-vis de l’Église est constatée à travers la baisse des dons et indulgences, la hausse des violences contre les prêtres, et la réduction des privilèges et des biens accordés aux clercs. Cette tendance s’explique, dans les campagnes, par un mouvement protestataire de la paysannerie en proie aux mauvaises récoltes et, dans les villes, par l’essor d’une bourgeoisie dont les valeurs se heurtent aux attitudes cléricales. L’objet de la vindicte populaire n’est donc pas la foi chrétienne, mais ses représentants institutionnels. L’élan réformateur ne vise pas à dénoncer le message religieux, mais à lui rendre justice.

  1. Martin Luther
  1. Éléments biographiques

Né en 1483 dans une famille bourgeoise de la Saxe, Martin Luther s’engage dans un cursus juridique. Mais, durant un orage de l’été 1505 où il craint pour sa vie, il formule le vœu suivant : « À mon aide, sainte Anne ! Je veux me faire moine. ». Il rentre alors au couvent des Augustins à Erfurt et est ordonné prêtre en 1507. Son angoisse de la mort perdure pendant ses études en théologie : ne parvenant pas à s’absoudre de tout pêché, il doute du salut de son âme, malgré le réconfort de ses proches et les moyens d’absolution admis par l’Église.

Son doctorat obtenu en 1512, il partage son temps entre enseignement, prédication et recherche personnelle. Il élabore les bases de sa théologie entre 1513 et 1516 en puisant  son inspiration dans une lecture christologique des Psaumes, la critique du pélagianisme d’Augustin et la mystique de Tauler qui situe l’origine du pêché dans la volonté humaine. La résolution de sa crise existentielle intervient à la lecture de l’épître aux Romains : « la justice de Dieu est révélée dans l’Évangile comme il est écrit : le juste vivra par la foi. » (Rm. 1, 17). Selon lui, la justice divine n’est pas une condamnation mais un don qui opère en l’Homme à son insu et le rend agréable à Dieu. Cette exégèse n’est pas inédite au Moyen Âge, bien que rare à l’époque de Luther qui est dominée par une approche rétributive de la justice du Christ et par la doctrine occamiste. 

  1. L’affaire des indulgences et le conflit avec Rome

Pratiquées depuis le XIe siècle, les indulgences consistent initialement en une rémission de la peine imposée par l’Église, avant que leur portée soit étendue à la promesse d’une réduction du séjour au purgatoire en échange d’un acte de piété, notamment de dons. L’angoisse du jugement divin conduit les fidèles dans une course aux indulgences pour assurer leur salut. Ce comportement provoque une dérive économique et politique de leur usage, de plus en plus réservé au seul pape. L’indulgence qu’il accorde en 1506 à quiconque aidera à la reconstruction de la basilique Saint-Pierre et son renouvellement en 1515 sont perçus par beaucoup comme un moyen de financement abusif, dont Luther. Le 31 octobre 1517, ce dernier écrit à l’Archevêque de Mayence pour dénoncer cette pratique, joignant 95 thèses qu’il affiche à Wittenberg. Selon lui, seul Dieu décide du salut des âmes et l’Église romaine, donc le pape, ne peut influencer la situation dans l’au-delà. L’effet des indulgences se limite aux  peines temporelles. Prêcher l’inverse induit en erreur les fidèles qui, pensant pouvoir racheter leurs péchés, ne sont pas incités à mener une vie de piété et de charité.

Diffusées dans toute l’Europe grâce à l’essor de l’imprimerie, les 95 thèses suscitent à la fois l’engouement de la population et l’inquiétude des soutiens du pontife qui font connaître leur désaccord. Luther répond que l’infaillibilité est une qualité des Écritures et de Dieu, non des institutions et des hommes. Les controverses se succèdent. En 1518, il débat avec le légat du pape, Cajetan, à Augsbourg. L’année suivante, il s’oppose au théologien catholique Jean Eck dans une disputatio à Leipzig. Luther ne cédant pas, Léon X le menace d'excommunication en 1520. En trois ans, Luther est passé d’une ambition de changement interne de l’Église pouvant s’appuyer sur une partie de la hiérarchie romaine, dont la papauté, à un désaveu complet du système ecclésial, l’obligeant à agir en-dehors.

  1. Les grands écrits de 1520

En 1520, Luther publie plusieurs ouvrages qui précisent sa théologie et son projet de réforme. Il explique que  Les bonnes œuvres s’entendent comme des actes accomplis dans la foi, dont l’importance n’est pas leur ampleur mais leur dimension désintéressée, ce qui les rend accessibles à tous. Il prolonge ce sujet dans La liberté du chrétien en établissant une dialectique de la liberté et de la servitude. Il émancipe le croyant de l’autorité de Rome pour le relier directement à Dieu à travers la foi. Cette union avec le Christ conduit chaque fidèle à une délivrance par le pardon, mais aussi à consentir une pleine obéissance à sa parole.

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