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Le Vassal De Mon Vassal n'Est Pas Mon Vassal

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ches de la société possèdent des vassaux. Ainsi à tous les échelons, le contrat vassalique a réussi à s'imposer, chaque seigneur territorial s'octroyant un pouvoir de ban (pouvoir de commandement sur les vassaux / arrière ban = pouvoir de commandement sur les arrières vassaux) ou pouvoir de commandement. On peut alors dire que « le seigneur de mon seigneur est mon suzerain » ce qui signifie que je ne dois autorité qu’à mon seigneur direct.

C’est pour cela que l’on peut dire que l’adage «le vassal de mon vassal n’est pas mon vassal » marque une profonde remise en cause de la hiérarchie féodale, car le roi dans tout cela se retrouve considéré comme simple seigneur territorial, malgré le fait que les grands du royaume lui reconnaisse ce titre de roi, roi qui peut alors être moins puissance que les Grands seigneurs du royaume, et à partir de cela on peut en conclure que le roi ne dispose pas d’une emprise suffisante pour gouverner son royaume qui se retrouve plongé dans ce phénomène de vassalité remettant en cause les pouvoir du roi, et sa place à la tête du royaume et de la hiérarchie féodale.

On peut alors se questionner sur les pouvoirs du roi. Quels territoires le roi contrôle-t-il directement ? Et quelle est la réalité de son pouvoir ? On peut observer que durant les Xème et XIème siècles il a y un très faible pouvoir royal, pouvoir qui par la suite va se renforcer avec l’arrivée sur le trône d’Hugues Capet de Louis VI et Louis VII notamment avec les théories d’Abbon de Fleury et de Suger.

C’est pourquoi nous allons voir dans une première partie le roi seigneur territorial (I) c'est-à-dire qu’il ne possède pas le pouvoir de régir son royaume seul, il doit passer par l’avis des grands du royaume pour prendre une décision ce qui limite le pouvoir du roi, pouvoir qui a une très faible influence hors e son domaine (Île de France). Puis dans une seconde partie, il semble nécessaire de voir la remise en cause de la hiérarchie féodal, avec l’apparition de théorie plaçant le roi au sommet de la cette hiérarchie et comme suzerain suprême.

I) Le roi seigneur territorial

L’adage « le vassal de mon vassal n’est pas mon vassal » signifie que le seigneur de mon seigneur est mon suzerain mais je ne dois autorité qu’à mon seigneur direct. Ce qui veut dire que le roi étant le seigneur du domaine royal, ne peut avoir une réel influence, un réel pouvoir direct que sur son domaine et qu’il ne peut commander les seigneurs hors de son domaine ainsi que les vassaux des vassaux, puisque ce ne sont pas les vassaux directs du roi. C’est pourquoi nous allons voir dans un premier temps le domaine réduit du roi et dans un second temps le pouvoir limité du roi quant à cette hiérarchie vassalique.

A) Un domaine réduit

Le royaume des francs a été morcelé avant l’arrivé des Capétiens et ce phénomène s’est accentué avec la séparation territoriale du Xème siècle pour ainsi donner naissance à une multitude de principautés et de seigneuries. Principautés unies par le seul souvenir commun d’avoir fait partie d’un vaste ensemble que constitue désormais le royaume. Ce qui a pour conséquence la multiplication des seigneurs territoriaux ainsi que des vassaux rendant la tâche du roi beaucoup plus difficile puisqu’il n’a aucun pouvoir de commandement sur ces vassaux qui pourtant lui reconnaissent ce titre de roi. Seulement le roi ne peut exercer une autorité directe sur ces seigneurs, on voit donc apparaître des principautés autonomes que le roi peine à commander. Le fait qu’ils ne soient par ses vassaux directs ne lui permet pas de commander sur ces territoires autres que le domaine royale par l’adage « le vassal de mon vassal n’est pas mon vassal ».

Le domaine royal est donc réduit au moment ou Hugues Capet monte sur le trône. Les Carolingiens et Robertiens concédaient des terres à leurs agents pour s’assurer leur fidélité. Ils se sont presque entièrement dépouillés et ce qu’ils contrôlent encore directement, en 987, ne représente presque plus rien. En effet, seul quelques petits morceaux de territoire restent sous l’autorité directe du roi, notamment l’île de France, qui est aussi ce que l’on appelle le domaine royal. Le roi exerce dans ce domaine une autorité directe sur l’ensemble des terres et des hommes, il a la maîtrise directe de ses terres, de plus les seigneurs dont il est le seigneur immédiats et des châtellenies dont les seigneurs dépendent directement du roi sont soumis à cette autorité royale puisque le roi est le seigneur direct, l’adage ne peut influencer le pouvoir du roi sur ce domaine. Seulement ce domaine n’est pas homogène, il ne constitue pas un ensemble territorial, ce domaine est entrecoupé par des seigneuries indépendantes sur lesquelles le roi ne peut exercer aucun pouvoir suite à l’adage. Mais il ne s’agit pas seulement de son domaine, les seigneurs territoriaux, appelés souvent les grands du royaume, sont très souvent plus puissants que le roi et indépendants de lui, bien qu’ils lui rendent hommage et le reconnaissent ainsi comme roi, et par conséquent le roi ne peut pas étendre son domaine car il est pris en étau les comtes de Blois et de Troyes. C’est pourquoi on parle du roi comme étant un « seigneur territorial » au Xème et XIème siècle, puisque le roi n’a réellement une autorité directe et concrète que dans le domaine royal, dont il est le seigneur territorial, les autres principautés se voient indépendantes du roi, par conséquent ne se considère pas dans l’obligation de suivre les ordres de celui-ci. Un domaine qui confère au roi un pouvoir qui n’est que très limité.

B) Un pouvoir limité

En effet le roi ne dispose que d’une autorité limitée, son pouvoir est limité d’une part par la taille de son domaine, et d’autre part par l’adage « le vassal de mon vassal n’est pas mon vassal », adage qui vient limiter le champ d’action du pouvoir royal, puisque le roi ne peut donc pas intervenir directement sur les arrière-vassaux ainsi que les seigneurs n’étant pas ses vassaux directs. Le roi ne peut donc ni exercer, ni commander directement ses droits. Le roi ne peut atteindre ses arrières vassaux et les roturiers, ils restent soumis au seigneur des terres sur lesquelles ils vivent. Dans son domaine, le roi a une emprise sur tout les hommes, jusqu’au plus bas de la hiérarchie sociale, et également aux hommes de poesté (homme soumis au pouvoir d’une sire) auxquels le roi commande toujours directement. Mais même à l’intérieur de ce domaine se trouve des seigneurs et châtellenies qui relèvent de grands chefs féodaux, même s’ils sont des vassaux du roi, ils constituent souvent un écran à l’exercice des pouvoirs du roi et jusqu’au XIIème siècle les rois Capétiens ne parviennent pas a réduire ces enclaves qui font obstacle au développement de leur pouvoir.

De plus lorsque le roi veut prendre une décision, il doit d’abord s’adresser aux grands du royaume qui décideront si le roi peut ou non réaliser sa demande. Les grands du royaume, les princes et seigneurs des principautés, s’imposent donc comme une limite au pouvoir royal. Au XI et XIIème siècle le roi capétien ne compte plus des territoires sur lesquels exercer, dans sa plénitude, l’ancien pouvoir de ban de l’empereur Carolingien. A chaque fois que le roi tente de déborder les limites étroites de son domaine il se retrouve confronté à une réponse négative de la part des grands du royaume. Durant le XIème et XIIème siècle le pouvoir de commandement du roi ne parvient pas aux seigneuries et principautés, plus on s’éloigne géographiquement du centre, c'est-à-dire d’île de France, plus ce pouvoir devient inopérant. On voit donc ici une preuve du très faible impact de la législation royale sur l’ensemble du territoire, et une très faible influence du roi sur les princes et seigneurs territoriaux, le roi a donc une fonction très limitée à cette époque. Louis VI parvient à pacifier le domaine royal, c'est-à-dire qu’il a soumis les seigneurs les plus puissant de son domaine. De ce fait il lègue à son fils Louis VII un domaine pacifié qui lui permet d’être véritablement un seigneur territorial en ce domaine royal (Île de France). De ce nouveau domaine, le roi peut désormais exercer sa mission de souverain justicier, cette région constitue alors le point fort à partir duquel peut être envisagée une reprise en main progressive de l’ensemble du royaume et c’est à partir du XIIème siècle qu’on commence a associé de plus en plus la couronne au royaume. Le roi devient progressivement le symbole des droits et prérogatives royales dont il est le titulaire. Le terme royaume, qui sert toujours à désigner le territoire matériel de leur exercice, connaît à son tour une évolution, elle aussi, droits et attributs de la puissance royale. Ainsi, la couronne dépositaire des regalia (prérogatives et droits royaux) et le royaume support matériel de leur exercice, tendent à devenir des réalités indissociables. Le pouvoir du roi serait donc en évolution. Il évolue en un pouvoir beaucoup plus puissant et avec un plus grand impact sur la société féodale. Seulement cette capacité de gestion et d’administration qu’acquiert le roi reste tout de même limité et demeure incertaine quant à la réalité de son pouvoir.

Malgré cette position territoriale médiocre, toute la politique des premiers capétiens a été d’assurer leur autorité à l’intérieur du domaine pour l’étendre progressivement

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