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Lettre Bardamu

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nLes bombardements étaient longs de plusieurs heures et détruisaient vraiment tout, les balles sifflaient au dessus des tranchées, les bombes fragilisaient celles-ci qui s’effondraient par la suite, les gaz asphyxiants, les mitrailleuses, les coups de fusil et le plus horrible de tout, les obus. L’air en était sillonné. Ces obus qui creusaient des cratères dans la plaine ou déchiquetaient les soldats en faisant voler leurs cadavres ; ils tuaient facilement vingt hommes à la fois. Partout, je me heurtais aux innovations, aux machines plus destructrices que jamais. Ce n’était plus homme contre homme mais l’homme contre la machine. Lutte perdue d’avance !

C’était la guerre, c’était moche, c’était l’épouvantable réalité, un vrai charnier. Des montagnes de cadavres, de cranes, d’ossements étaient visibles un peu partout, à peine cachés, dissimulés, à moitié enterrés montrant un pied, une tête ou de pauvres gars blessés, agonisants qui suppliaient qu’on les tuent. Une odeur nauséabonde s’en dégageait.

Pardonnez-moi ma chère pour ces détails macabres, mais que trop réels.

Je voulais par cette lettre vous faire part d’une importante décision : celle de déserter.

Il y a trois jours, l’état major a ordonné un assaut qui a semé le trouble dans tous les esprits. Il était tôt, je venais de prendre la relève avec 200 hommes a peu près. Il fallait atteindre la première tranchée adverse, après les fils barbelés et faire le plus grands nombres de prisonniers prussiens possible. Nous courions tous vers la tranchée, les soldats tombaient, hurlaient de douleur, touchés par des balles : c’était affreux. Après avoir conquis cette tranchée, nous n’étions plus que quinze.

Oh ma chère Eléonore, tous ces soldats, ces miséreux aux visages hagards qui se berçaient encore d’illusion, d’avenir de paix et de retour au pays en héros. Mais quel héros ?

Ils croyaient toujours en la France, en ses valeurs nobles, en la patrie ah ! Cette patrie qui nous soutenait en nous envoyant à l’abattoir !

Mais moi je savais très bien qu’ils allaient nous envoyer au front jusqu’au dernier, sans aucun remords. La France nous avait trahi le jour où elle avait crié Vengeance !

La France nous a sacrifié ! Jamais je n’avais vu pareille obstination dans le sacrifice inutile de vies, nos vies !

Ces menteurs qui ne cessaient jamais de nous rabâcher, que dans une à deux semaines nous serions à vos cotés, près de vous, nos familles, nos femmes, nos fiancées.

Puis certains ont craqué, essayant de partir, de fuir, désespérés par cette funeste situation. Les Malheureux ont été rattrapés. Les officiers chargés de les juger, les ont condamnés à être fusiller pour l‘exemple. Où étaient donc passées les valeurs françaises lors de ce conseil de guerre ? Je me le demandais.

L’objectif de nos supérieurs étaient de nous faire retrouver le goût de l’obéissance, la volonté de combattre. Je ne pensais point que c’était la solution la plus appropriée.

Je ne vous dissimulerait pas que les tracts qui circulaient nous incitant à déposer les armes, à ne pas sortir de la tranchée, à ne pas attaquer, nous informant que nous étions tous en danger, m’avaient fait réfléchir.

Je n’étais pas certain de la décision à prendre mais de vous en avoir parler, mes doutes ont disparu. Je ne sortirais pas vivant de cette guerre.

Alors j’ai choisi de mourir pour quelque chose qui en valait la peine, plutôt que de mourir pour la France ! Mon nom ne figurera pas sur la liste de ces fameux héros, soldats de cette Horreur. Je mourais en fuyant, pour ma liberté, pour notre avenir, en souhaitant y arriver.

En

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