Prehistoire

sances scientifiques

Axes de réflexion majeurs

1. Le rôle de l’archéologie préhistorique ou comment passer des traces à la reconstitution ? À l’exemple de l’homme préhistorique, la science a évolué lentement. Simple passe-temps à l’origine, l’archéologie préhistorique s’est structurée et toutes les sciences collaborent désormais à une meilleure connaissance des sites : à l’anthropologie (étude de l’homme) s’ajoutent la physique, les techniques de datation et l’étude des sédiments, pollens, spores, espèces animales actuelles ou disparues.

2. Des connaissances en perpétuelle évolution : le crâne de Toumaï découvert en 2001 au Tchad datant de 7 millions d’années est considéré par les paléoanthropologues comme l’une des premières espèces de la lignée humaine, venant ainsi bien avant Lucy.

Programmes 2008 : Les premières traces de vie humaine, la maîtrise du fer et les débuts de l’agriculture, l’apparition de l’art

Histoire des arts : Architecture préhistorique (un ensemble mégalithique) ; peintures de Lascaux

1. Les premières traces de vie humaine

1.1 De l’australopithèque à l’homo habilis : émergence de l’homme

Les australopithèques sont un groupe d’hominidés qui couvrent une période s’étendant de 4 millions d’années à plus d’un million d’années avant Jésus-Christ. Ils nous sont connus par de très nombreux restes découverts dans la zone qui s’étend du nord de l’Éthiopie à l’Afrique du Sud. Leurs caractères sont les suivants : bipédie, petite taille, cerveau peu volumineux, face saillante et très massive. La célèbre Lucy découverte à Hadar en Éthiopie et dont les restes sont datés entre 3,5 et 3 millions d’années appartient au groupe de l’australopithecus afarensis. Il faut toutefois noter que la récente découverte en 2001 au Tchad du crâne de Toumaï datant de 7 millions d’années remet en question les origines de l’homme et a conduit à la définition d’une nouvelle espèce : Sahelanthropus tchadensis.

En 1959, des restes de camps de chasseurs datés d’environ 2 millions d’années ont été découverts en Tanzanie. Les archéologues y ont découverts les plus anciens outils humains connus à ce jour : des galets brisés ou choppers. Ces sites étaient occupés par l’homo habilis (l’homme habile) qui se distingue de l’australopithèque par une capacité cérébrale plus élevée. C’est un chasseur qui possède un outillage lithique déjà élaboré. Il sait utiliser un percuteur de pierre pour obtenir des éclats et tailler des galets.

1.2 L’homo erectus à la conquête des continents

Vers 1,5 million d’années apparaît en Afrique une nouvelle espèce : l’homo erectus (l’homme debout). Sa stature est droite et sa démarche bipède très proche de celle de l’homme actuel. L’homo erectus occupe progressivement l’Ancien Monde (Europe, Asie). Entre 1,5 million et 650 000 ans de nombreux campements d’homo erectus sont connus en France mais aucun reste humain n’y a été découvert. Le premier site avec restes humains datés de 450 000 à 500 000 ans est celui de la commune de Tautavel dans les Pyrénées orientales. Ce sont les plus anciens restes humains découverts en Europe.

Les principaux aspects de la vie de l’homme de Tautavel ont pu être reconstitués. Les hommes sont devenus de remarquables et d’habiles chasseurs. Leur outillage est très varié avec des galets aménagés, des bifaces et aussi des racloirs, des grattoirs. Ils installent des campements temporaires dans des grottes dont ils empierrent le sol pour se protéger de l’humidité.

Un autre site découvert à Terra Amata daté de 380 000 ans environ montre l’étape importante franchie par l’homo erectus vers 400 000 ans. On a effectivement découvert à Terra Amata plusieurs sols d’habitat temporaire correspondant à des cabanes à l’intérieur desquelles étaient installés des foyers.

1.3 Néandertaliens et homo sapiens sapiens

Les néandertaliens (homo sapiens neanderthalensis) dont le type est le squelette découvert dans la vallée du Neander en Allemagne occupent l’Europe et le Proche-Orient entre – 100 000 ans et – 35 000 ans. Chasseurs, les néandertaliens vivent en groupes. Ils semblent aussi s’être livrés à la pêche comme le prouvent les restes de saumon découverts dans quelques sites. Leur outillage est de plus en plus perfectionné et varié. Du biface lourd et encombrant, l’homme est passé à la fabrication de pointes acérées et d’éclats tranchants. Les néandertaliens installent leurs campements dans des abris sous roche ou à l’entrée des grottes. Ils procèdent à des inhumations. Il semble donc que l’homme a désormais des préoccupations mystiques (conscience de l’au-delà).

L’homo sapiens sapiens, a contrario de ce que l’on a longtemps pensé, est apparu bien avant 35 000 avant Jésus-Christ. Les chercheurs sont d’accord pour considérer que l’homme doublement sage est beaucoup plus ancien : au moins 200 000 ans avant Jésus-Christ, qu’il a évolué parallèlement aux néandertaliens et que son arrivée récente en Europe, vers - 40 000 ans, n’est que la dernière étape d’une expansion commencée elle-aussi en Afrique. L’homo sapiens sapiens se distingue du néandertalien par un accroissement du volume cérébral et une gracilisation générale du corps.

L’apparition de l’homo sapiens sapiens inaugure en Europe la période du paléolithique supérieur. L’étude systématique des sites occupés par les premiers hommes « modernes », Cro-Magnon (vers 30 000 ans), La Madeleine (vers 15 000 ans), Lascaux (vers 15 000 ans), Pincevent (vers 10 000 ans) permet de constater qu’au cours de la dernière période du paléolithique d’importants changements se produisent. L’industrie lithique se transforme avec l’extension du débitage en lamelles ce qui permet la fabrication de pointes très fines et de véritables couteaux. L’homme travaille de nouveaux matériaux tels que l’os, l’ivoire, le bois de cervidé. Son outillage s’enrichit de sagaies et de harpons. Il aménage les grottes où il se réfugie pendant les périodes de grands froids. Il construit des huttes et des tentes.

2. La maîtrise du fer et les débuts de l’agriculture

2.1 La révolution néolithique

À partir du huitième millénaire commence au Moyen-Orient la période appelée néolithique ou âge de la pierre nouvelle, distinct de l’âge de la pierre ancienne par un critère technologique : le polissage de certaines pièces lithiques. Le terme néolithique désigne par ailleurs une transformation globale, la plus importante qu’ait connue le mode de vie des groupements humains depuis les origines. Dans un environnement qui s’est modifié, les populations jusque là dispersées en petits groupes plus ou moins mobiles, construisent des habitations permanentes (maisons de bois et de torchis) et se regroupent en villages : l’homme se sédentarise. Son rapport à l’environnement se modifie. À la pêche, à la chasse et à la cueillette s’ajoutent désormais l’agriculture (céréales telles que blé, orge, millet) et l’élevage (mouton, chèvre, porc, bœuf) : l’homme devient un producteur. Des techniques nouvelles comme la pierre polie, la céramique, mais aussi le tissage et l’écriture pictographique font leur apparition. Les premières relations commerciales se développent sous la forme d’échanges de produits agricoles.

Des décalages chronologiques s’observent dans la propagation du néolithique. La France est atteinte à partir du 6ème millénaire. Cette néolithisation s’accompagne d’une évolution technique rapide : outils de silex coupants, haches et herminettes taillées ou polies pour couper le bois, houes et pioches pour travailler la terre, faucilles pour faucher les céréales, meules pour broyer le grain.

Par ailleurs, antérieure de près de deux millénaires aux premières pyramides d’Égypte, l’existence des mégalithes est attestée au néolithique sur plusieurs continents. Le terme mégalithisme désigne les monuments édifiés avec un ou plusieurs blocs de pierre de grande taille (dolmens, menhirs, statues-menhirs). Ces monuments ont presque toujours un but à caractère funéraire ou cultuel.

2.2 Les débuts de la métallurgie

Depuis le paléolithique ancien, l’homme sélectionne les matières premières de ses armes et de ses outils. En revanche, il