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Salud Professor Galvez

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in (soutenu par Jack Lang, alors ministre de la Culture), est vivement critiqué par « l'opposition libérale et le Parti communiste, mais aussi par plusieurs députés socialistes » parce qu'il ne respecte pas le principe de laïcité ; les enseignants du collège de Creil demande à Lionel Jospin de venir dans l'établissement pour expliquer ses directives ; La Voix de l'Islam, une association ultra-musulmane (dite « islamiste »), avait appelé à une manifestation pour le port du voile à l'école, mais l'avait annulé pour organiser « un débat sur les droits et les devoirs des musulmans en France » le 11 novembre 1989.19. Le 4 novembre 1989, c'est au tour de Danielle Mitterrand de se prononcer pour le respect des traditions et accepter les filles voilées à l'école, Danielle Mitterrand qui sera accusée par Marie-Claire Mendès-France de faire le lit de la « charia musulmane ». De son côté, Julien Dray (PS) prône l'acceptation des filles voilées qui, ainsi, « évolueront d'elles-mêmes » tout en soulevant la problèmatique d'intégration de la population d'origine étrangère, opinion partagée par Jean Bousquet (Député UDF de Nîmes). De son côté, la démarche de Lionel Jospin est rapprochée, dans Le Monde du 4 novembre 1989, de celle d'Eugène Spüller, ministre des cultes en 1894 : « En mettant en avant l'impératif de tolérance, écrit le journaliste du Monde Alain Rollat, à l'époque comme aujourd'hui, il s'agissait pour le gouvernement de la gauche de pratiquer une politique centriste de rassemblement »20. Le débat est clairement posé sur l'identité culturelle de la France face à l'Islam21. Le maire PC de Clichy-sous-Bois, André Deschamps, dit « "comprendre" l'attitude de son collègue de Montfermeil Pierre Bernard (Divers droite) qui avait décidé d'exclure du service public deux écoles maternelles de la cité des Bosquets, les directrices de ces dernières ayant inscrit, sans son accord, 40 enfants d'immigrés nouvellement installés dans la commune »22. Une pétition qui fait « Le pari de l'école » et qui reconnait « le signe de l'oppression et de la contrainte exercée sur les femmes musulmanes », mais qui affirme que « l'exclusion sera toujours la pire des solutions » est signée dans Libération du 6 novembre 1989 par plusieurs personnalités, dont Marguerite Duras (écrivain), Catherine Barma (productrice), Elli Medeiros (artiste), Catherine Lara (artiste), Noria Allami (auteur de Voilées et dévoilées), Monique Ewange-Epee (recordwoman de France du 100 mètres haie), Souad Benami (Présidente de "Nana beurs"), Ségolène Royal (PS), Anne-Marie Granger (Cahiers du féminisme), Halima Boumédienne, etc. Michel Rocard, alors Premier ministre, défend de son côté la défense de la laïcité et le principe de refus des exclusions23. Libération ne parle plus de « tchadors », mais de « foulards ». Au milieu de ce capharnaüm, le Conseil d'Etat est saisi pour trancher la question et Lionel Jospin invitera à déjeuner trois chefs d'établissement, dont celui du collège de Creil, pour leur expliquer sa position24. Jean-Marie André, maire (droite) de Beaucaire dans le Gard, s'apprête à exclure une trentaine d'enfants marocains des établissement scolaires de "sa" commune, mais reculera devant la mobilisation de la FCPE

La contribution que nous reproduisons ci-dessous fait partie d’un dossier publié dans la revue Critique communiste en 2004 sur les débats suscités au sein de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et bien au-delà par la loi sur l’interdiction des signes religieux à l’école. D’autres contributions à ce dossier sont mises en ligne sur ESSF dans des rubriques thématiques correspondant à leur angle d’approche (religion...).

DUVAL François 1er avril 2004

Tiré du site Europe Solidaire Sans Frontières

Note : François Duval est le nom de plume de François Coustal

Le débat sur le voile et la loi traverse et divise aujourd’hui la société française, le mouvement ouvrier et progressiste, les organisations féministes, les associations antiracistes et même la LCR. En fait, cette discussion est au carrefour de nombreuses autres, d’ailleurs beaucoup plus fondamentales et intéressantes : les discriminations contre les « communautés » d’origine immigrée, l’oppression des femmes, les différentes conceptions de la laïcité, le rapport entre communautarisme et libéralisme, etc. Sur l’ensemble de ces questions complexes, il est évidemment nécessaire de poursuivre, et d’organiser le débat, en prenant le temps et le recul nécessaires. Par contre, l’actualité politique - nous ne l’avons pas choisie, mais elle s’est imposée à nous - rendait nécessaire une prise de position sur le projet de loi gouvernemental. Et sur le voile.

C’est ainsi que la majorité de la Direction Nationale de la LCR s’est prononcée contre la loi Chirac-Ferry et, indissociablement, contre le port du voile. Cette prise de position n’est pas guidée par la volonté de réduire le débat à ces deux seuls éléments ni par la recherche d’équilibre ou de fausse symétrie. Mais par la volonté de répondre aux questions qui nous sont posées aujourd’hui et qui continueront à nous être posées à l’avenir, sans diluer les réponses précises à ces questions précises sous d’autres considérations générales ou programmatiques qui ne pourraient que créer l’impression pénible que nous cherchons à noyer le poisson.

Contre le voile ?

Cela devrait aller de soi. Les discussions en cours montrent que ce n’est pas tout à fait le cas. Certes, il y a une dizaine d’années, lors de l’affaire dite « de Creil », la LCR avait adopté une position différente. Mais cette position ne portait alors, précisément, ni sur le port du voile ni sur l’éventualité d’une loi qui, à l’époque, ne faisait pas partie des éléments du débat. Mais uniquement sur la question de l’exclusion des jeunes filles voilées des collèges ou lycées. En nous prononçant clairement contre les exclusions, notre préoccupation majeure et parfaitement justifiée partait d’un constat de bon sens : l’exclusion, surtout si elle devient systématique, n’est évidemment pas le meilleur moyen d’arracher à l’exclusion sociale, à la domination sexiste et à l’enfermement. Ensuite, dans l’expression de cette position, des dérives se sont fait jour. Par exemple, l’énoncé de l’idée, proprement aberrante, selon laquelle le port du voile serait un « droit démocratique » !

On peut certes soutenir que, à titre individuel, le port du voile peut revêtir des « significations » variables et différentes pour les jeunes filles ou les femmes qui le portent : soumission aux pressions familiales ou, au contraire, révolte contre la famille ; revendication d’une identité en réactions aux inégalités et aux discriminations ; moyen de protection contre les agressions des garçons, etc. Mais tout cela n’enlève rien à la signification « objective » du port du voile, ni à sa signification proprement politique, aujourd’hui, en France et dans le monde.

La signification objective du port du voile ne devrait pourtant pas faire de doute. Ce n’est pas principalement un « signe religieux », ni un « symbole » de l’oppression des femmes mais un instrument efficace de celle-ci, premier pas vers l’enfermement et l’apartheid sexuel. Savoir s’il s’agit bien ou non d’une prescription religieuse de l’islam est tout à fait secondaire et, d’ailleurs, absolument hors de notre champ de compétence et d’intervention. Surtout, cela nous éloigne de la seule question qui vaille : pourquoi donc les femmes – et seulement les femmes, évidemment - devraient-elles cacher aujourd’hui leurs cheveux et, demain, l’ensemble de leur corps, visage inclus ? Nous connaissons la réponse : parce qu’elles sont impures et responsables des désirs qu’elles suscitent chez les hommes ! Parce que l’objet – c’est bien d’un objet dont il s’agit - de ces désirs ne doit être vu que par le mari. Car la femme est sa propriété. Franchement, cela ne suffit pas pour qualifier la « signification » du voile ?

Mais au-delà de cette signification historique, universelle et non spécifique à l’islam, le voile prend aujourd’hui, en plus, une signification proprement politique : indépendamment ou non de la volonté consciente des femmes qui le portent, il est devenu le vecteur d’une offensive politique menée par des courants islamistes fondamentalistes ou radicaux, qui sont d’abord et avant tout des courants politiques. Il n’y a pas de « déferlante » : il est donc tout à fait superflu de fantasmer et de surestimer cette offensive. Il vaut mieux cependant ne pas nier son existence ni la sous-estimer. Mais, surtout, il importe de ne pas se tromper sur ses motivations et ses objectifs : l’objectif de ces courants n’est pas de « miner la République ou la laïcité », qui en ont vu d’autres, mais de s’assurer le contrôle d’un secteur de la population, celui d’origine immigrée. Au profit d’une politique 100 % réactionnaire. Et avec la complicité du pouvoir politique, tant il est vrai que libéralisme et communautarisme ont partie liée.

Un étonnant relativisme

Divers arguments utilisés dans la discussion, y compris dans nos rangs, sont pour le moins surprenants.

Ainsi, le voile

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