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Adaptation des grandes entreprises dans l'économie

Dissertation : Adaptation des grandes entreprises dans l'économie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  11 Janvier 2016  •  Dissertation  •  2 104 Mots (9 Pages)  •  1 460 Vues

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A quels changements les grandes entreprises capitalistes ont-elles dû procéder pour se développer dans l’économie mondiale ?

        Les grandes entreprises capitalistes peuvent se définir comme ayant pour objectif principal la recherche du profit et l’accumulation du capital. Elles ont pour logique de gagner toujours plus de parts de marché. Avec la rupture de croissance du début des années 1970 et l’impact des deux chocs pétroliers, la croissance des pays occidentaux est devenue moins vigoureuse que pendant la période des « trente glorieuses » (J. Fourastié) où elle atteignait en moyenne 5% par an en Europe occidentale. Les grandes entreprises capitalistes ont dû revoir leurs stratégies pour faire face à ce moindre dynamisme économique, et surtout pour affronter la mondialisation des économies, contemporaine à ce ralentissement. La mondialisation s’est accélérée à la fin des années 1970, dans ce contexte, force est donc de se demander à quels changements les entreprises capitalistes ont-elles dû procéder pour affronter cette globalisation des économies ?

        Dans une première partie, nous verrons que des changements ont été opérés au sein même de la grande entreprise capitaliste : elle a dû se restructurer, puis nous aborderons l’internationalisation de la production et des débouchés sans oublier dans une troisième partie de relativiser cette « firme globale » dont parle Robert Reich et de montrer que Firmes Multinationales (FMN) et Petites et Moyennes entreprises (PME) restent très complémentaires aujourd’hui.

  1. Pour se développer dans l’économie mondiale les changements ont été opérés au sein même de la grande entreprise qui a dû se restructurer.

Tout d’abord, pour faire face à la crise dans les années 1970, et au ralentissement de la croissance, les entreprises ont pour la majorité d’entre elles choisi d’externaliser une partie de leur production  qui auparavant été faite au sein même de l’entreprise. Dorénavant, elles « font faire », ce mouvement d’externalisation touche en particulier les domaines de services aux entreprises du nettoyage à l’audit et au conseil, en passant par la communication ou la restauration d’entreprise…autant d’activités auparavant assurées en interne désormais réalisées par des prestataires de services spécialisés souvent plus efficaces. Plus flexible, les entreprises peuvent ainsi mieux faire face à la concurrence croissante au sein des pays développés mais aussi face à la montée des NPI, en se recentrant sur leur « cœur » de métier. Cette vague d’externalisation a elle même entraîné le développement de grandes entreprises capitalistes dans ces activités tertiaires.

        De plus, alors que pendant la période des « trente glorieuses », Galbraith, dans le Nouvel Etat Industriel parlait de « technostructure » avec une nette séparation entre les apporteurs de capitaux et les managers qui avaient pour objectif la pérennité de l’entreprise, on assiste à cette époque au développement du « capitalisme managérial » ou la « main visible » des managers remplace la « main invisible » du marché pour Alfred Chandler. Or aujourd’hui c’est le capitalisme financier (corporate gouvernance) qui prime avec une importance accrue de la recherche de la rentabilité et de la création de valeur pour l’actionnaire. La théorie de la régulation a mis en avant que depuis la rupture de croissance et l’internationalisation des économies, le mode de régulation auparavant monopoliste des « trente glorieuses » est redevenu de nos jours plus concurrentiel. Et on tend, selon Michel Aglietta, vers un capitalisme patrimonial où le profit est essentiel, le rôle de l’actionnaire est primordial car il apporte les capitaux nécessaires à l’entreprise capitaliste dans une économie où la finance de marché est désormais dominante et globalisée. Cependant les problèmes de corruption, de scandales financiers ou de falsification des comptes, dans ce contexte, existent ; comme ce fut le cas par exemple avec les scandales d’Enron ou de Worldcom en 2001-2002 aux Etat Unis. Ces risques appellent de nouvelles régulations du management des entreprises ce qu’a fait la loi Sarbanes Oxley en 2002.

        Enfin, avec la fin du compromis fordiste, production et consommation de masse, l’entreprise doit se restructurer car la demande de biens durables tend à la saturation, les consommateurs cherchent désormais la qualité et la différenciation. On assisterait donc à ce qu’on pourrait appeler du « sur mesure de masse ». De plus avec la montée du secteur tertiaire qui représente aujourd’hui 75% de l’emploi des pays développés, les rémunérations ne sont plus aussi évidentes et automatiques que lorsque le secteur industriel était prépondérant dans l’économie : il faut désormais faire preuve de polyvalence pour faire face à la concurrence.

Ainsi, avec l’ouverture des économies aux échanges internationaux, pour faire face au ralentissement généralisé de la croissance dans les pays occidentaux, les grandes entreprises ont dû se restructurer pour mieux affronter la concurrence internationale et mieux aborder le marché mondial.

  1. Les grandes entreprises capitalistes ont dû internationaliser leur production et leurs débouchés, dans un monde globalisé il faut survivre ou mourir !

Tout d’abord, Alain Cotta a distingué trois phases du développement de la grande entreprise. La première au 19e siècle fut la concentration involontaire sur le plan national de par la récurrence des crises Juglar et des faillites nombreuses : «  le grand père crée mais le petit fils ferme ! ». Dans une seconde phase, qui commence avec la Grande dépression de la fin du 19e (phase B du  Kondratiev : 1873-1896), il montre qu’a lieu une concentration volontaire au plan national avec la constitution de grandes entreprises nationales, parfois même avec l’aide de l’Etat (entreprises publiques en France après 1945). Enfin, la phase qui débute vers les années 1960 est pour Alain Cotta caractérisée par une concentration volontaire au plan international avec le développement d’entreprises multinationales (FMN) d’abord originaire des Etats-Unis, mais à partir des années 80  les firmes des autres pays occidentaux sont concernés par le phénomène et aujourd’hui on assiste à la montée des FMN originaires des Pays émergents.  Avec la concentration des entreprises, émerge la firme internationale pour faire face à la concurrence non seulement entre pays industrialisés, mais depuis la fin des années 1980 des NPI, de la Chine et de l’Inde. Une FMN peut se définir selon Friedheim comme une « entreprise qui pense mondialement et agit localement ». La Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) dénombre 65000 firmes selon les critères suivants : implantation de filiales dans au moins six pays étrangers, réalisation d’au moins 25% du chiffre d’affaires à l’étranger et enfin la volonté d’acquisition d’intérêt durable avec une logique de gestion à long terme. Le revenu réalisé par le FMN dans le monde est passé de 5% à 10% du PIB mondial en l’espace de deux décennies. Le développement de l’acquisition d’actifs à l’étranger et le développement de l’intensification des échanges au niveau mondial est fortement aidé également  par l’abaissement des tarifs douaniers au sein du GATT (General Agreement on Tariff and Trade) de 1947 à 1995 et depuis cette date dans le cadre de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). En effet, sur cette période, les droits de douane moyens sur les produits manufacturés ont progressivement diminué de 40% à moins de 5% aujourd’hui.

        Ensuite, depuis les années 1980, la globalisation financière accompagne la mondialisation commerciale. Le « Big Bang » de la bourse de Londres en 1987 montre bien la réalité de cette globalisation financière et les « 3 D » de Henri Bourguinat : Décloisement, déréglementation et désintermédiation. On est passé d’une économie d’endettement à une économie de marché financier selon John Hicks. Les grandes entreprises capitalistes doivent s’adapter à ce monde globalisé de la finance, et doivent désormais drainer des capitaux sur les marchés financiers. D’où cette « dictature des marchés » (Bourguinat), les entreprises doivent présenter des bilans sains et des rendements financiers élevés (15% !) pour retenir l’actionnaire.

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