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Déficit Public: Poids Ou Facteur De Croissance?

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ne faisait l’objet d’aucune préoccupation et il a fallut attendre une quinzaine d’années pour que les autorités prennent conscience que l’accroissement de la dette n’est pas une chose normale. Pour rappel, la dette publique est l’ensemble des dettes de l’Etat résultant des emprunts que ce dernier à émis ou garantis. Entre autres, la dette publique concerne l’accumulation de tous les déficits budgétaires atteints chaque année. Les Etats-Unis ont commencé à être déficitaires à partir de 1940, période où il a fallut financer la guerre.

Ces derniers temps, le déficit budgétaire fait l’objet de beaucoup de préoccupations selon les pays. Comment réduire ce dernier lorsqu’il dépasse les critères de convergence imposé par le traité de Maastricht (ne pas dépasser 3% du PIB et 60% pour la dette publique). En France, en 2O11, la dette publique a atteint les 1646 milliards d’euros soit 84,5% du PIB.

Les études théoriques montrent plus facilement les effets négatifs du surendettement. Si un pays accumule une dette trop importante, il y a des risques de se retrouver en incapacité à rembourser les emprunts passés, ce qui a un effet dissuasif sur les créanciers et investisseurs potentiels. Donc raison de plus pour qu’un pays prenne les mesures nécessaires pour freiner ça dette.

Mais après tout, le déficit est-il bon ou mauvais pour la croissance économique? Les autorités doivent-elles s’inquiéter dès lors qu’un pays rentre en déficit ? De quoi est synonyme ce dernier : Poids ? Moteur de croissance ?

Nous verrons qu’augmenter le déficit budgétaire a un impact économique qui peut, selon certains économistes, tel que Keynes, être un stimulant sur l’activité économique par l’intermédiaire d’une politique de relance (multiplicateur keynésien). Dans ce cas, le déficit budgétaire pourrait être vu comme un moteur, un stimulant à la croissance. En revanche, les libéraux insistent sur les effets néfastes de l’accroissement de la dette publique. Ce sont ces deux grands points qui feront l’objet de notre réflexion.

I. Le déficit, facteur de croissance

1. Théorie : le déficit stimule la croissance

Le déficit budgétaire peut avoir un impact positif sur la croissance au travers de deux canaux: l'offre et le demande.

Les économistes de la « croissance endogène (Romer, Barro...) ont souligné l’importance de la dépense publique dans la croissance à long terme. Le déficit public peut être utile si l’argent dépensé est orienté vers les activités productives, vers l'offre de biens et de services.

La hausse du déficit budgétaire peut passer par l’accroissement des stocks de capital de l'économie à travers l'investissement public en infrastructure et à travers l'investissement des entreprises privées. Les dépenses publiques permettent de financer des infrastructures nécessaires à l'économie: les réseaux routiers et téléphoniques, les aéroports, les universités,… ces investissements ont des externalités positives sur la croissance puisqu'elles permettent de renforcer la productivité économique (économies d'échelles). Or la productivité entraîne la croissance.

En outre, les dépenses en matière d'éducation entraînent une augmentation du capital humain et donc plus tard une hausse de productivité des actifs. Selon Kuznets, la croissance repose sur la diffusion du progrès technique par le biais de l'investissement. L'essor du savoir-faire et des compétences permet la hausse de la productivité. Les innovations se transforment en gain de productivité du travail.

De plus, un accroissement des dépenses publiques dans la recherche et le développement permet de renforcer la performance en matière d'innovations: ainsi la compétitivité des entreprises s'accroit impliquant une hausse de la croissance dans l'avenir.

Enfin, les entreprises peuvent bénéficient d'un allègement fiscal, au travers d'une baisse des cotisations sociales, de l'impôt sur les bénéfices,... Leurs coûts seront réduits et elles pourront donc investir. Ainsi, une hausse du déficit budgétaire par une réduction des recettes a des effets bénéfiques à long terme sur la croissance.

L'approche par la demande est également pertinente. En effet, que ce soit par une hausse des dépenses publiques ou une baisse des taxations, une politique budgétaire expansionniste peut avoir un impact positif sur la croissance.

En 1936, Keynes pose les principes d'une politique de relance par la demande. Il démontra qu'une expansion des dépenses publiques entraîne une augmentation des revenus. Celui-ci est soit consommé, soit épargné, ou encore reversé à l'Etat sous la forme d'impôts ou de cotisations sociales. La part consommé va entrainer une hausse de la demande. Les entreprises vont dès lors pouvoir investir d'avantage, embaucher de nouveaux employés et distribuer des revenus supplémentaires, qui seront à leur tour consommés. Ce mécanisme appelé multiplicateur keynésien prouve ainsi qu'un développement des dépenses publiques entraîne à long terme la croissance.

De plus, si par exemple, l'Etat décide de diminuer le remboursement des médicaments, les ménages devront augmenter leur frais en ce qui concerne la santé, leur pouvoir d'achat diminuerait: la part de leur revenu consacré à la consommation se retrouverait réduite. Une baisse des dépenses publiques (hausse du déficit) pénaliserait alors la croissance.

Du point de vue fiscal, une diminution des impôts conduit à long terme à la croissance. Si les ménages ont moins de taxe à payer, ils auront une part du revenu plus importante à consacrer à la consommation (or la hausse de la consommation entraîne la croissance, cf le multiplicateur keynésien).

L'approche par la courbe de Laffer est également intéressante dans le sens où une hausse des impôts peut nuire à la croissance. Théoriquement, une augmentation des taxations devrait entraîner un accroissement des recettes fiscales (réduisant le déficit budgétaire) et serait donc favorable à la croissance. Cependant, l'expression «trop d'impôt tue l'impôt» peut se justifier. A partir d'un certain point (E sur le graphique), une montée des taxes aura un impact négatif sur la croissance puisque les agents économiques payant trop d'impôts seront dissuader de travailler: plus ils travaillent, plus ils payent de taxes. Dans ce cas, une réduction du déficit budgétaire serait un poids à la croissance: le déficit n'est donc pas forcément une mauvaise chose.

L'efficience du déficit budgétaire sur la croissance a toutefois des conditions. En effet, il faut par exemple que le pays qui applique une politique budgétaire expansionniste ne soit pas en situation de fort endettement: une hausse des dépenses publiques (ou baisse des recettes) aggraverait la conjoncture économique de la nation puisqu'elle pourrait se trouver en position d'insoutenabilité de la dette (c'est-à-dire dans l'incapacité de rembourser sa dette à long terme: les spécialistes l'analyse au rapport du volume de la dette comprise entre 200 et 250% du PIB).

De plus, un accroissement des dépenses publiques sera plus efficace si le financement vient de ressources extérieures plutôt qu'intérieures.

Il faut également prendre en compte la composition des dépenses: une étude sur trente-neuf pays à faible revenu réalisée dans les années 1990 indique que l'augmentation des dépenses en matière de traitement et salaires a un effet négatif. A contrario, une augmentation des dépenses consacrées à l'éducation et aux projets d'équipement entraine généralement un essor de la croissance économique.

Source: FMI

Keynes a également émis quelques conditions pour qu’une hausse du déficit budgétaire (au travers d'un accroissement des dépenses publiques) ait une incidence positive sur la croissance. Tout d'abord, il et nécessaire que l'offre soit élastique. En effet, les entreprises doivent avoir une capacité de production suffisante pour répondre à l'augmentation de la demande. L'économie doit donc être en sous-emploi. En outre, les ménages doivent consommer une part plus importante de leurs revenus en achetant principalement (voir uniquement) des produits locaux. Le multiplicateur keynésien repose en effet sur l'hypothèse que les ménages augmentent plus que proportionnellement leur consommation face à l'épargne. Keynes précise aussi que l'investissement public doit être en complément de l'activité des entrepreneurs, s'ajoutant à l'investissement privé (et non en s'y substituant, évitant ainsi l'effet d'éviction).Enfin, la politique de déficit budgétaire doit s’accompagner d’une politique monétaire expansive. La Banque centrale doit diminuer ses taux d'intérêts directeurs sur le marché monétaire afin de faire baisser le taux d'intérêt des banques et d'inciter les agents économiques à s'endetter à court terme. La hausse des crédits va se traduire par la création d'une monnaie supplémentaire qui contribuera à multiplier la demande.

2. Cas empiriques

Dans las années 1960, John F. Kennedy, Président des Etats-Unis

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