Fiche de culture général : les addictions

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1. Définitions : addiction^[1]

Dictionnaire Larousse^[2] : « comportement répétitif plus ou moins incoercible et nuisible à la santé (toxicomanie, alcoolisme, tabagisme, boulimie, anorexie) ».

Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques^[3]: diviser en deux groupes : addiction sur produit licite/illicite et addiction sans produit, parfois qualifiées de comportementales et comprenant notamment le jeu pathologique. Concerne majoritairement les jeunes (12-25ans : période d’expérimentation) et les hommes (même si on constate que les femmes commencent à être elles aussi autant touchées). Les addictions les plus répandues sont l’alcool et le tabac.

Aviel Goodman^[4] : l’addiction se caractérise par l’impossibilité répétée de contrôler un comportement alors que le sujet à connaissance de ses conséquences négatives. Ce comportement vise à produire du plaisir ou à écarter une sensation de malaise.

Michel REYNAUD (professeur de psychiatrie et d’addictologie) ^[5] : parle plus de « pratique de consommation susceptible d’induire une addiction ». En effet, pour REYNAUD il est important d’utiliser le concept de pratiques addictives afin d’éviter l’utilisation de certains termes stigmatisant (alcoolisme, toxicomanie…). Il cherche à différencier le consommateur même chronique, de l’addict qui est dans l’impossibilité de lutter contre cette dépendance.

Mathilde Saïet^[6] (psychologue clinicienne) : L’addiction est une notion au carrefour du désir et du besoin. Pour elle, l’addiction est une capacité propre à l’humain, capable de pervertir une fonction physiologique en une finalité naturelle (la faim, la soif, la sexualité). Les addictions sont engendrées à partir d’actes ordinaires qui sont simplement déviés de leurs missions initiales.

• L’addiction est donc un processus par lequel la consommation d’un individu, quelle soit licite ou illicite, lui procure du plaisir et une sensation de bien-être. La conduite addictive se caractérise  par l’impossibilité de contrôler cette consommation, en dépit de ces conséquences nocives. On parle de dépendance,  lorsque l’addiction devient le but d’une vie, quand la « mauvaise habitude » se fait identité : « je bois trop » vs « je suis alcoolique ».

1. Evolution du phénomène

Le terme d’addiction trouve ses origines dans le droit romain ancien et reste utilisé dans ce même contexte juridique jusqu’au Moyen âge en Europe occidentale. Employé par le tribunal romain, addicere désigne plus précisément la condition « d’esclave pour dette ». Ainsi l’esclave était addictus, « dit à », « affecté » à tel maître.

Par la suite, le terme d’addiction évolue, mais reste tout de même proche de son étymologie. On parle désormais de « contrainte par corps » qui signifie que le sujet victime d’addiction devait, par son corps, sous la contrainte, payer sa dette par une privation de liberté.

Progressivement, l’expression fait son apparition dans le champ médical et psychiatrique : l’addict à un produit devient esclave de ce produit et cela sans la contrainte d’un tiers, « dit à la drogue ». L’addiction aux XVIIe et XVIIIe siècles, se réfère essentiellement à l’usage de substances psychoactives.

Au XIXe siècle, on utilise dans un premier temps des suffixes en «-isme », puis par la suite des suffixes en « -mane » = alcoolisme, toxicomane….

En 1950 l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) tente de définir la toxicomanie : « invincible désir ou besoin de continuer à consommer la drogue et à se la procurer par tous les moyens ». Mais définition trop stricte et inadéquate. Le terme toxicomanie sera remplacé en 1964, par le terme plus large de la dépendance (=terme plus large, mais qui implique tout de même une perte de liberté).

• Le terme de toxicomanie est jugé trop restrictif, à l’inverse, le terme de dépendance est lui trop large car pouvant être attribué à tout et n’importe quoi = nouveau terme = Pharmacodépendance (1967).
• Ni Freud, ni ses successeurs directs comme Karl Abraham, utilisent le terme d’addiction. C’est à Edward Glover (psychanalyste) que l’on doit la réintroduction du terme addiction en 1932 dans « l’étiologie de l’addiction à la drogue ».

En 1953, Otto Fenichel (psychanalyste) donnera une nouvelle portée à la notion d’addiction, dans son ouvrage « Théorie psychanalytique des névroses ». Fenichel répertorie et étudie dans son ouvrage l’ensemble des pathologies mentales et plus spécifiquement les « névroses impulsives ». Il distingue deux types de névroses : « l’addiction à des toxiques » = alcool, drogues & « toxicomanie sans drogues » = boulimie, joueur pathologique, kleptomanie, pyromanie ou encore les « affamés de l’amour ».

• Il cherche à prendre en compte la diversité et l’évolution des conduites addictives des dernières années, qui ont vu leur prévalence fortement augmenter.

En France, c’est à la psychanalyste Joyce McDougall que l’on doit la réintroduction du terme d’addiction dans son ouvrage « Plaidoyer pour une certaine anormalité » en 1978. Elle considère que les conduites addictives sont en réalités une tentative de guérison, d’une automédication du sujet. L’objet d’addiction donne sens à la vie et offre l’illusion de pallier les difficultés.

Il faut attendre 1990 pour obtenir une définition clinique et non plus des interprétations → Aviel Goodman (psychiatre américain) met au cœur de sa définition la perte de contrôle.

Evolution d’un point de vue quantitatif :

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1. Documents de référence

- Les addictions. Par Mathilde Saïet, 2015. Collection « que sais-je ? »2015, 127 pages.

- Addictions et psychiatrie. Chapitre 1 : « Mieux comprendre pour mieux traiter ». par Michel Reynaud, édition Masson. 2005, 292 pages.

-Site internet SOS addictions : article « Addictions : une petite histoire de définition » par William Lowenstein

http://sos-addictions.org/les-addictions/addictions-une-petite-histoire-de-definitions 

-Rapport l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) de 2013 « Drogues et addictions données essentielles »

http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/da13com.pdf 

1. Explications du processus

Il existe de multiple façon d’expliquer les comportements addictifs : neurologique – biologique – socio- psy. En effet, les conduites addictives résultent de nombreux facteurs.

• Facteur Neurologique :

Le processus physiologique impliqué dans l’addiction fonctionne sur le principe de récompense. 4 structures sont impliquées : le cortex frontal, l’hippocampe, l’amygdale et le septum. C’est 4 structures font la liaison entre le système nerveux et la sécrétion d’hormones.

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