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Olivier Beaud, La Puissance De l'Etat, Puf, 1994 (Extraits)

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iques propres à l’Etat moderne que tous royaumes avancés posséderaient. De ce fait, la conclusion de cette thèse serait que la chose existerait avant le mot. La seconde thèse est en totale opposition, il semblerait que le mot existe avant la chose et que celle-ci n’apparaitrait qu’avec Jean Bodin. Cette seconde thèse est en accord avec l’idée de l’auteur comme le démontre la ligne 6 du texte : « il est clair que nous avons tranché …. en faveur de la seconde thèse ». L’idée émergente de cette seconde thèse est que l’apparition de la notion de souveraineté est associée à l’apparition de la notion d’Etat. Ceci découle de la situation historique de cette émergence, c'est-à-dire de cette apparition soudaine dans la doctrine de Bodin au XIVème siècle. Mais cette question répond finalement que de fait, le mot existe avant la chose qui elle-même viendrait de Bodin.

Cette première question dirige le texte vers le problème essentiel, à savoir l’Etat est il nécessairement l’Etat moderne. Toutes les questions relatives à l’Etat sont désormais divisées en deux camps d’auteurs : l’Etat comme catégorie quasi intemporelle et universelle (a) et l’Etat comme phénomène historique récent (b).

a) L’Etat comme catégorie quasi intemporelle et universelle

Le cadre historique du Moyen Age étant dépassé par cette première question à cause de l’impossibilité d’englober les autres époques historiques, le problème essentiel du texte est soulevé par l’historicité de l’Etat. Qui lui-même débouche sur la question initiale du texte. Le premier camp est celui dont bon nombres d’auteurs caractérisent l’Etat comme une catégorie étant intemporelle et universelle. Le juriste Léon DUGUIT fait parti d’entre eux comme le souligne la ligne 19 du texte : « en prenant le mot dans son sens le plus général …. et développée qu’elles soit ». Selon les anthropologues partisans également de cette idée, certaines sociétés n’ont pas connues l’Etat car elles n’ont pas connu la distinction du pouvoir. La thèse se conclut donc sur le fait que la société est contre l’Etat. La société présuppose l’identification du pouvoir et de l’Etat et plaide une anhistoricité relative de l’Etat c'est-à-dire une absence de l’Etat. Mais cette thèse est réfutée par Olivier Beaud.

b) L’Etat comme phénomène historique récent

Certaines auteurs comme Olivier Beaud estiment que l’Etat est un phénomène historique récent et non pas une forme politique qui caractériserait les sociétés tribales, l’antiquité et les peuples modernes. L’auteur allemand que désigne Olivier Beaud dans le texte à la ligne 31 : « une heureuse expression d’un auteur allemand …. à un problème intemporel », est probablement Carl SCHMITT qui l’a beaucoup influencé. Selon cette thèse, l’Etat serait la forme moderne du pouvoir politique. En ce sens, l’Etat se distinguerait donc conceptuellement du pouvoir. Il serait une invention occidentale récente ayant permis à l’Europe de quitter l’ère féodale pour entrer dans la modernité politique. Comme le dit l’auteur, il s’agit d’une thèse concrète et déterminée. La souveraineté serait le concept parfait pour distinguer l’ère ante-étatique c'est-à-dire qui n’aurait pas de trait avec l’Etat et l’ère étatique.

La thèse défendue ci-dessus par l’auteur dirige le texte vers une historicité de l’Etat, clôturant les origines historiques de l’Etat et de la souveraineté (I). Désormais il s’agit d’identifier la césure responsable de la naissance historique de l’Etat et de la souveraineté (II).

II La naissance historique de l’Etat et de la souveraineté :

Le mot Etat apparaît dans les langues européennes au tournant des XVème et XVIème siècles pour désigner une forme d’organisation du politique qui s’est développée à partir de la Renaissance. Selon Hannah ARENDT, le mot Etat vient du latin status rei publicae qui signifie forme de gouvernement. La souveraineté n'est en principe qu'étatique, mais on voit apparaître aujourd'hui un concept de souveraineté qui se détache de plus en plus des Etats. Comme l’étude de l’origine historique de l’Etat (I) là définie, l’Etat et la souveraineté sont synonymes comme il est possible de le voir à la ligne 2 du texte : « la souveraineté ou l’Etat existe en tant que fait ». Dès lors que la première question, eu comme réponse l’historicité de l’Etat et de la souveraineté, il convient désormais de repérer la césure historique responsable de la naissance de l’Etat historique et de la souveraineté. La nécessitée d’associer conceptuellement la souveraineté à l’Etat étant définie, la seconde question est de savoir si on se trouve en présence de l’Etat ou souveraineté, ou bien si l’Etat ou souveraineté est absent. La réponse à cette seconde et dernière question du texte d’Olivier Beaud, La puissance de l’Etat, édité en 1994, est composée de deux sens distincts. Il s’agit du sens de la philosophie moderne de l’Etat et du sens médiéval de l’Etat à l’époque du Moyen Age.

La seconde et dernière question du texte d’Olivier Beaud a pour objectif de connaître, de chercher l’indice responsable de la naissance historique de l’Etat (I). Cette naissance se fait au travers de deux sens opposés : le sens de la philosophie moderne (a) et le sens médiéval du Moyen Age.

a) Le sens de la philosophie moderne

On appelle philosophie moderne la philosophie qui, en Occident, s'étend

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