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Situation de stage lien d'attachement

Étude de cas : Situation de stage lien d'attachement. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  28 Février 2016  •  Étude de cas  •  1 592 Mots (7 Pages)  •  1 174 Vues

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Mon second stage a pour cadre le Centre d’Enseignement Professionnel pour Déficients Auditifs (CEPDA) la Rémusade à Marseille, accueillant 70 adolescents et jeunes majeurs dont 10 en internat. C’est un service qui dépend de l’Institut Régional des jeunes Sourds (IRS) sous la direction de l’Institut Régional des jeunes Sourds et des jeunes Aveugles de Marseille (IRSAM).

J’ai pu découvrir le travail éducatif et pédagogique sur les temps d’enseignements généraux et des ateliers préparant les jeunes à l’obtention d’un Certificat d’Aptitude Professionnel. J’ai été chargée en collaboration avec l’équipe éducative d’accompagner les 10 jeunes à l’internat. Je me suis particulièrement intéressée, à un jeune de 17 ans que je nommerai J.V, qui est déficient auditif (surdité mixte), ce qui lui impose un appareillage auditif et présente une communication orale limitée alternée avec la langue des signes française (LSF).

Après avoir amené le contexte environnemental et familial de J.V, j’effectuerai une analyse relative à la question du lien d’attachement.

Ce jeune de 17 ans a l’apparence d’un adolescent de 14 ans. Il est avenant, souriant, blagueur, sportif et très curieux, mais peut être impulsif face à une situation qui le frustre. Actuellement J.V est en 1ère année du CAP Espaces Verts. Il est sur le dispositif internat le lundi, mardi et mercredi soir et il est raccompagné à son domicile le jeudi soir. Il a été diagnostiqué déficient auditif et a été appareillé en dernière année de maternelle. Depuis l’âge de 6 ans il est suivi aux Hirondelles (IRS).

Concernant le contexte familial, J.V a un frère jumeau qui est actuellement accompagné dans un Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique sur Marseille. J.V a également une grande sœur de 20 ans et un jeune frère de 14 ans qui vivent actuellement au domicile de la mère à Cassis. Le père n’est plus présent, et n’a pas d’autorité parentale sur ses enfants. D’après les informations récupérées auprès de l’ensemble de l’équipe, le père était violent à l’égard de la mère en présence des enfants et l’hypothèse qu’il l’a été avec ses enfants est questionnée. (J.V est reçu régulièrement par la psychologue du CEPDA mais aucun élément n’est ressorti.)

En 2003, après un signalement du secteur de l’enseignement national, une mesure Actions Educatives en Milieu Ouvert a été mise en place auprès de la mère qui éprouvait des difficultés, seule avec ses 4 enfants. Malgré l’aide éducative au domicile, elle a commencé à se marginaliser. Dépassée par son rôle de mère, elle laisse sa fille âgée de 8 ans gérer la fratrie. La mère demandera une aide plus importante. En 2005 l’Aide Sociale à l’Enfance confiera les enfants à une Maison d’Enfants à Caractère Social sur Marseille. La mère et les enfants se rencontreront lors des visites médiatisées jusqu’en 2009, ce travail effectué auprès d’eux a permis de maintenir le lien parent-enfant. La disponibilité et la présence de la mère, lui permettront en septembre 2009 de récupérer ses enfants suite à une décision du juge. L’AEMO reprendra le relais pour soutenir la mère dans sa fonction parentale. En 2012, l’AEMO a été levée par le juge suite aux constats de l’éducateur AEMO sur l’évolution positive de la situation familiale. Depuis septembre 2014 la mère a entamé une réorientation professionnelle en suivant une formation d’Aide-Soignante.

Par cette anamnèse j’ai resitué le contexte environnemental et familial pour aborder la notion de la parentalité. Je vais maintenant aborder la notion du lien d’attachement exposé par J.Bowlby (psychanalyste et psychiatre anglais).

Mais tout d’abord qu’est-ce que l’attachement ?

Selon J. Bowlby, c’est la construction des premiers liens entre l’enfant et la mère, ou celle qui en tient lieu, répond à un besoin biologique fondamental. L’attachement représente « un cadre conceptuel décrivant les aspects relationnels et le besoin de sécurité ». Pour ce psychanalyste parler d’attachement c’est aussi parler du lien. L’instauration des premiers liens de l’enfant influencera ces relations à venir ce qui est essentiel à la création d’une personnalité saine pour : être capable de faire face au stress et aux frustrations, être capable de gérer ses peurs et ses inquiétudes, être capable de faire face à toute menace contre soi-même, développer des relations et devenir autonome et atteindre son plein développement intellectuel.

Les troubles de l’attachement, à l’inverse, couvrent l’ensemble de problèmes de comportements adaptatifs qui s’observent fréquemment chez les enfants qui n’ont pas reçu de réponses à leurs besoins de protection et les soins nécessaires à leur assurer un sentiment de sécurité et seraient dues à l’absence, à un moment donné, d’une figure d’attachement principale disponible et sensible à qui s’attacher.

C’est par cette théorie, les connaissances des professionnels et mes observations que je vais m’appuyer pour questionner le comportement de J.V.

  • Nous pouvons supposer que le maternage, qui est l’ensemble des pratiques et

des soins vis-à-vis de l’enfant, a été insuffisant pour J.V : J’ai pu apprendre lors

d’une réunion d’information sur la surdité, que peu de parents apprenaient la langue des signes et insistaient plutôt sur l’oralité. J’ai appris également que la mère de J.V ne signe pas rendant la communication difficile. De plus les ruptures répétaient avec sa mère ont pu être aussi facteur de fracture du lien parent-enfant puisqu’il a été placé dès l’âge de 5 ans sans la figure d’attachement maternelle.

  • En questionnant la psychologue de la structure,  j’ai compris que la figure

d’attachement est celle vers laquelle l’enfant va diriger son comportement d’attachement. Celle-ci doit être dotée de compétences de maternage mais aussi de « caregiving » c’est-à-dire qu’elle doit être en capacité d’assurer des interactions sociales durables avec l’enfant et avoir une attention à répondre aux signaux de l’enfant. J.V  a pu trouver d’autres figures d’attachement, durant son enfance et adolescence en institution, synonyme de source de protection et de sécurité. En effet, je peux évoquer la relation qu’il entretient avec certains éducateurs. Il a souvent besoin d’avoir des moments individuels, ce qui lui apporte une écoute, une proximité et une complicité avec eux, il se sent rassurer. De même avec le veilleur de nuit, qui a un rôle important et sécurisant pour lui. En effet tous les soirs, J.V attend son arrivé avec impatience, il est inquiet lorsqu’il a quelques minutes de retard. J.V semble apprécier de parler avec lui avant le coucher, il se confie très souvent à lui et il m’apparait apaisé.

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